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synthèse de l'atelier n°4 du séminaire académique de Paris (décembre 1998)
Se centrer sur les apprentissages Discipline et professeur principal Une démarche réaliste
Les disciplines investies dans les parcours à Paris Le parcours est un medium Faut-il évaluer ?
Créer du lien entre les disciplines Le parcours, le cours par le détour Des exemples d'évaluation
Une organisation modulaire centrée sur les compétences transversales de l'élève Construire une liaison entre cours et parcours Télécharger la synthèse

 
  • Se centrer sur les apprentissages
    • Les parcours diversifiés sont une des réponses aux difficultés d’apprentissage après la  difficile mise en place de la pédagogie différenciée, des thèmes transversaux… L’idée de différencier est à retenir, mais elle demande un investissement de l’enseignant. Dans les nombreux établissements représentés, il y a bien réflexion et projets pour faire autre chose et répondre en équipe aux difficultés des élèves, mais ce sont souvent les cadres conceptuels qui font défaut. 
      L’enquête menée à partir des projets d’établissement  montre que les équipes s’appuient sur des pratiques existantes et des réussites validées. L’inflexion actuellement porte plutôt sur : 
        • Définir les compétences attendues
        • Travailler dans le cadre plus collectif du projet d’établissement
        • Ancrer les projets dans le quotidien de la classe grâce à l’évolution des pratiques
        • Analyser les retombées sur les apprentissages disciplinaires
         
      Etude de cas : le collège DELACROIX (XVIème arr.) 
      D’abord quelques informations pour situer l’action dans ce collège qui scolarise 660 élèves dans 24 divisions ; population qualifiée d’hétérogène avec plus de 20 % d’élèves étrangers et 25 % comme taux d’orientation vers la seconde professionnelle en fin de 3ème. 
      Un « ancrage » de pédagogie inventive, sur l’apprentissage des media, les pratiques artistiques, l’usage de l’informatique dans la pédagogie
      L’expérimentation des parcours diversifiés est un point fort du projet d’établissement, important par l’adhésion des parents, et qui concourt à un effet « vitrine » pour le collège, bien utile dans un environnement scolaire de compétition entre établissements, publics ou privés, de l’Ouest parisien. 
      Un stage « sur site » en avril-mai 1997, animé par l’équipe Collège (formation continue de Paris) a contribué à la diffusion et à la modélisation des projets au sein du collège. 
      A la rentrée 1998, à ce point de la « résistible » expansion des parcours diversifiés au collège Delacroix, 6 projets mis en place en 1997 ont été poursuivis par les équipes en 4ème,  6 nouveaux projets ont ouvert en 5ème, les élèves de 6ème attendant leur tour pour choisir leur parcours de l’an prochain, et l’an prochain, les 3ème seront des « anciens » des parcours… 

       
       

  • Créer du lien entre les disciplines
    • Pêle-mêle, ce sont des titres de films ou plus sobrement d’enquêtes pédagogiques : « la malle des Indes » ou les « traces des civilisations anciennes à Paris », « Comme au temps des troubadours », « la Conquête de l’Angleterre », « Images et media », « classe E.P.S. ». En 4ème, on construit : « réalisation d’une station météo »,  « de l’imagination à l’écriture », « modèles géologiques ». Toutes les disciplines, sauf les mathématiques, sont à l’œuvre, sans oublier le rôle des documentalistes. Les arts plastiques, les lettres et l’E.P.S. sont souvent en position d’alliance transversale

      ANNEXE: Une organisation modulaire centrée sur les compétences transversales de l'élève 

         
       
     
     
     
  • Discipline et professeur principal
    • Pourtant, au collège DELACROIX on note une émergence paradoxale de la « disciplinarité » : l’animateur de projet est partout le professeur principal qui organise dans sa classe une activité dont le thème dominant est une notion forte dans sa discipline d’exercice. Avec ce maillage des responsabilités, on enseigne « autrement », mais pas autre chose que le contenu de sa discipline. Autrement, c’est souvent par un recours au concret pour mieux faire appréhender l’abstrait. 

       
       
       

  • Le parcours est un medium
    • Puisque le thème est partagé avec au moins un autre enseignant, l’élève bénéficie d’un apprentissage successif et cumulatif ; dans le temps scolaire, d’une heure à l’autre, une notion, un objet, une image, des mots, sont pris et repris dans une vision différente qui se renouvelle et diversifie le sens. On progresse par assemblage, comme ce professeur de S.V.T. de 4ème qui fonde l’observation des cycles météorologiques sur les images des Très Riches Heures du Duc de Berry que le professeur d’Histoire a fait découvrir en 5ème comme les traces de l’activité économique et de l’organisation sociale du Moyen-Age. Cet apprivoisement de l’encyclopédisme des disciplines se joue pour les enseignants au gré d’une cooptation par affinité et sympathie. On revendique qu’un temps de concertation soit payé. On participe au partage équitable de la D.H.G., même si c’est difficile ; on se rencontre et on se lie à des collègues, avec ce sentiment de réussir ensemble une socialisation de l’activité pédagogique jusque là individualiste. Le « parcours » rassemble, autorise, le « parcours » est un medium. 
      L’élève se sent pris dans un réseau d’intervenants, on s’intéresse à lui à plusieurs. Les parcours sont la manifestation d’une « pédagogie chaude », le collège avec ses choix à dominante est une tribu où progresse l’appartenance identitaire et les élèves se sentent valorisés et mieux socialisés. 
      Il n’est pas étonnant que le thème choisi pour le contrat d’innovation soit « Comment les parcours diversifiés du collège Delacroix concourent à ce que l’élève ait une meilleure appréhension de soi, des autres et de son environnement ». 

       
       
       
       

  • Le parcours, le cours par le détour
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      La pédagogie du détour interroge les participants  et la place du parcours au regard du cours classique. Le parcours, c’est du cours par le détour. Il n’est pas le lieu ni le moment d’apprentissages nouveaux ; il est un moment d’apprentissage et d’enseignement mais « autrement ». Le parcours permet de mieux redéfinir ce qu’est apprendre : Philippe PERRENOUD en donne une version: 
        une situation mobilisatrice, porteuse de sens, qui provoque une action dans laquelle l’élève s’implique personnellement et durablement ; une situation qui ne menace ni son identité ni la solidarité entre élèves ; enfin une situation qui se situe dans la zone proximale de développement.  
        Diversifier une situation, c’est donc permettre à l’élève d’être confronté le plus souvent à une situation mobilisatrice. C’est une phase d’appropriation, d’expérimentation, de confrontation avec ses propres représentations et en situation, « pour de vrai » disent les élèves.
      Ainsi, le parcours est un moment d’individualisation de la formation de l’élève, plus maîtrisée, une sorte de module capitalisable où s’expérimentent les compétences forcément transversales de l’élève, car aucune situation n’est à proprement parler purement disciplinaire. C’est  un terrain privilégié d’observation et de confrontation de situations complexes, le lieu d’un bilan de compétences. 

       
       

     
  • Construire une liaison entre cours et parcours
    • Etude de cas : le collège Anne FRANK 
      La condition initiale a été la formation des enseignants afin dans un premier temps d’informer, puis de faire exprimer,  lever les résistances, enfin de penser l’accompagnement de projet. La formation a permis de développer et d’approfondir certaines compétences actives dans le dispositif parcours mis en place cette année : 
      • Savoir repérer pour chaque atelier les savoir spécifiques en terme de contenus, d’objectifs, de compétences, de curiosité que cela fait naître.
      • Savoir élaborer ensemble des contenus et des méthodes 
      • Savoir bâtir des contextes d’apprentissage avec des savoir identifiés et référés aux disciplines.
      • Bien maîtriser la notion des liens entre divers enseignements à l’intérieur de l’atelier
      • Savoir animer avec des élèves des séquences de choix En amont, la pratique de l’éducation au choix facilite la demande.
      • Savoir faire un bilan de compétences avec des élèves
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  • Une démarche réaliste
    • Le rôle du chef d’établissement comme animateur et régulateur pédagogique est capital 

      Chaque enseignant, chaque discipline peut et doit y trouver son compte en terme d’objectifs et de contenus. 
      Un petit noyau actif de personnes-ressources peut suffire pour initier le projet. Il ne faut pas maximaliser l’action. 

      Inclure obligatoirement le temps du parcours dans l’emploi du temps des élèves (pas plus de 25 h 30) et dans celui des professeurs, ne pas en faire quelque chose en plus au risque de dévaluer l’action. Il s’agit bien d’un recentrage sur les apprentissages scolaires par le détour pédagogique. 

       
       

     
     
     
  • Faut-il évaluer ?
    • En tant que moment d’enseignement, fondé sur des objectifs de cycle, bâti sur des programmes de disciplines, le parcours est nécessairement soumis à évaluation . Il s’agit non pas d’acquérir des connaissances nouvelles, mais de mesurer les acquisitions des élèves en terme de méthodes, de savoir-faire, de pratique de la langue, de contenus liés aux champs disciplinaires concernés. La logique de diversification touche également les pratiques de l’évaluation. Le parcours peut se révéler le lieu et le moment privilégié d’appropriation et de perfectionnement des compétences de l’élève. Un moment d’évaluation formative. 
      D’abord, une évaluation du parcours par la production qui était son objectif visible et affiché : c’est la forme la plus couramment employée dans les établissements. Exposition, représentations, journal, participations, enquête de satisfaction. 
      Ensuite, évaluer l’activité de l’élève pendant le parcours et les compétences travaillées plus spécifiquement. Les réponses sont alors moins nombreuses. Le collège FAURE a élaboré pour chacun de ses  10 ateliers semestriels un carnet de compétences individualisées . Il a été élaboré grâce à un transfert « technologique » des enseignants de technologie et de S.V.T., plus rodés à ce mode de travail. Il se compose en trois parties : d’abord, des compétences transversales, communes à tous les ateliers, puis des compétences spécifiques à chaque atelier, enfin une partie laissée à l’élève pour qu’il puisse y faire figurer ce qu’il estime avoir travaillé. Au regard de chacune des compétences, deux colonnes, une pour l’élève, une pour le ou les professeurs du parcours. Ce carnet est joint au bulletin de février puis de juin. 
      D’autres établissements ont fait figuré une ligne « parcours » dans le bulletin trimestriel ; il y a lieu pour une notation chiffrée et une appréciation. 
      L’évaluation, sous toutes ses formes possibles, est nécessaire, en particulier dans l’analyse des retombées dans les cours ; tenter d’identifier les parts communes, les compétences transversales au travail à partir d’exigences communes. La concertation est indispensable entre les professeurs, du fait de l’interdisciplinarité quasi-systématique dans les parcours et de la prise en compte des apprentissages réalisés dans les parcours par les enseignants des autres disciplines. 

     
 
 
 
 

concept :François Muller @ 1998-2009