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Quelle
marge de manoeuvre
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Combien ?
Il est à noter que dans l’académie, aucun
établissement ne s’est autorisé à jouer sur la totalité
des 2 h 30. La souplesse peut varier de 1 heure par division à
2 h 30. Sur les 14 établissements engagés dans le dispositif
parcours, la majorité a préféré opter pour
un volant de 2 h, indifféremment de la configuration choisie (ateliers
ou dominantes) ; quelques cas ne tablent que sur une heure par semaine.
La prise de risque est ici minime.
Dans la très grande majorité des cas, on s’autorise la
souplesse-horaire sur le niveau 5ème. L’apparition de nouvelles
options en 4ème et les groupements linguistiques semblent être
des facteurs auto-bloquants en matière d’aménagement d’emploi
du temps, si on les met en préalable de l’organisation.
Quelles sont alors les réponses adaptées à la
diversité des élèves ?
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Pour
quoi faire ?
Dans l’académie, les réponses en la matière sont
restées très classiques :
Dans plus de 2/3 des établissements visités l’an dernier
par l’Inspection, toutes les disciplines
ont été jaugées à la même aune, toutes
alignées sur l’horaire moyen par matière
Ou alors, dans le cas d’une différenciation, la souplesse-horaire
a permis essentiellement d’augmenter les horaires en français, mathématiques,
anglais et histoire-géographie, ; les autres disciplines sont restées
à l’horaire-plancher. On reste très proche des anciens
heures dites « mobiles » trop souvent transformées
en heures de cours, ou au mieux de soutien, estimées dues aux enseignants
des disciplines concernées.
Dans certains cas, au dispositif de parcours diversifiés, des
établissements ont préféré l’alternative possible
et prévue dans les textes de moduler les conditions d’encadrement
des élèves en mettant en œuvre des
groupes à effectif allégé.
On peut choisir de concentrer les moyens sur une classe comme au collège
Cl . BERNARD où existe une classe de 4ème « réussite
» sur la base d’élèves sélectionnés d’après
les résultats en mathématiques et en français ; un
dispositif de tutorat est en place. Joue alors un effet pervers au regard
des classes voisines moins investies et cadrées.
L’animateur indique qu’il conviendrait dans les cas de traitement en
rapport avec les résultats scolaires de cibler les « bons
» et de leur donner le plancher-horaire dans les disciplines, de
sorte à mieux utiliser les temps mobiles pour les autres élèves.
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Privilégier
une démarche réaliste ...et volontariste
A partir de deux témoignages (CLG UTRILLO et CLG MICHELET),
des éléments ont été apportés ; quant
à la réalisation des parcours, il faut privilégier
une démarche réaliste. Elle s’appuie sur des enseignants
prêts à s’investir, même s’ils ne sont pas constitués
en groupe soudé ou homogène.
Mais la démarche est aussi volontariste . Dans le cas du collège
UTRILLO, les moyens sont dégagés à partir de la souplesse
horaire constituée dans la dotation : les fourchettes-horaires sont
alignées au minimum, dégageant par classe jusqu’à
2 h 30. Ces moyens affectés dès l’origine, en janvier
au moment du C.A., sont laissés en attente d’appropriation. Cette
démarche peut progresser et évoluer, à condition de
s’appuyer sur une évaluation réalisée à partir
d’un bilan. Dégager les moyens est bien une volonté de la
direction de l’établissement.
On doit cependant rester dans le cadre réglementaire des 25
h 30 par élève ; la seule marge est de 2 h 30 par classe,
à multiplier par autant de divisions. La globalisation permet alors
d’assouplir le traitement en fonction des projets élaborés.
Des impulsions croisées, chefs d’établissements, IPR
de disciplines en inspection et/ou en conférences pédagogiques
constituent un facteur de changement dans les établissements.
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modes possibles : ateliers ou dominants ?
L’utilisation de la souplesse-horaire permet une
variété dans l’organisation du temps des parcours :
5 collèges ont adopté le mode DOMINANTE,
c’est à dire, ils ont préféré conserver le
cadre de la division comme unité de base, unité de vie des
élèves pendant toute l’année. C’est dans ce cadre
que les heures sont investies, elles peuvent toucher un, deux, trois enseignants
de la classe. C’est une coloration donnée à chaque classe
du niveau 5ème et/ou 4ème. On retrouve ici l’esprit de la
classe à projet tel qu’il a soufflé sur les classes «
technologiques » où les enseignants se fédéraient
autour d’un projet technique sur deux ans.
6 collèges ont préféré le second mode, l’organisation
par ATELIERS : il s’agit d’un alignement
sur l’ensemble des divisions du niveau de 2 heures le plus souvent, de
sorte à permettre un décloisonnement des classes et un partage
des élèves dans les différents ateliers. Dans la plupart
des cas, le nombre d’ateliers excède le nombre de divisions, ce
qui permet d’alléger le nombre d’élèves par atelier.
Par exemple, 8 ateliers de 2 heures pour 5 classes de 5ème
soit 16 heures .
3 collèges ont misé d’emblée sur un dispositif
plus complexe mixant ateliers et dominantes. Ces expériences ne
tiennent pas forcément à une sur-dotation de
type ZEP (pas toujours), mais s’expliquent par le savoir-faire certain,
éprouvé, des équipes en place en collaboration étroite
avec le chef d’établissement
ANNEXE:
Une organisation modulaire centrée sur les compétences transversales
de l'élève
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Diversifier
le rythme et le temps scolaires
On le voit, une des manières de diversifier la prise en charge
des élèves et de répondre à la diversité
est de travailler sur les différenciations
des temps scolaires. Les parcours s’intégrant dans
le temps des enseignements, adopter un mode plutôt qu’un autre n’est
pas indifférent à l’objectif que l’on se donne.
Mettre en place des classes à dominante ne perturbe pas l’organisation
classique d’un établissement. Cela peut être une transition
douce vers plus d’innovation. Cela a été le cas du collège
GIACOMETTI dans sa première année d’expérimentation.
1 heure, voire 2 heures inscrites dans l’emploi du temps de chaque classe,
avec ses propres professeurs sur l’année entière.
Opter pour le mode en ATELIERS exige
pour l’ensemble des partenaires de changer d’échelle : on travaille
sur un cycle de deux ans, sur un niveau, sur des classes et sur des objectifs
communs. On doit organiser le temps scolaire différemment sur un
semestre, prévoir deux sessions, organiser les groupes en fonction
de principes définis clairement. La compétence est ici collective.
On partage des élèves, pas forcément ceux que l’on
a en cours. Les intervenants sont potentiellement plus variés et
les combinaisons plus riches.
Une autre voie envisagée est de globaliser et d’annualiser les
heures d’enseignement, en particulier pour les disciplines à faible
horaire, afin de permettre une souplesse dans les horaires.
Le Collège SAINT-BLAISE, après une première année
de vie du dispositif complet de parcours diversifiés en 5ème
(classes à dominante), se tourne vers un autre type de traitement
de la souplesse-horaire. Les disciplines ont reçu pour l’année
l’horaire moyen. Mais l’ensemble des classes de 5ème, avec leurs
professeurs se mobilisent cette année sur
trois temps forts, une semaine par trimestre, autour de capacités
ou de thèmes transversaux. Au cours de la semaine, dans l’ordinaire
des cours sera précisément travailler en relation avec les
objectifs et les contenus disciplinaires spécifiques, un thème
comme par exemple, le graphique, l’utilisation de l’espace…
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