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Parcours et choix de l'élève dans les collèges parisiens

 

synthèse de l'atelier n°2 du séminaire académique de Paris (décembre 1998)

Le choix est encore "révolutionnaire" Gérer les effets que l'on produit Une chek-list pour une démarche de choix
Changer par étapes Une démarche d'éducation aux choix un sondage sur les centres d'intérêt et les goûts des élèves
Prendre le temps d'organiser le choix Le choix, un acte éducatif (Ph.PERRENOUD) Télécharger la synthèse
 

 
  • Le choix est encore "révolutionnaire"
      Moins de 10 % des établissements parisiens prennent en compte le choix de l’élève dans son parcours. 8 collèges sur les 14 engagés dans le dispositif Parcours sont entrés dans cette démarche. 
      Il est à noter que le libre choix de l’élève accompagne systématiquement le mode de parcours par ATELIERS, inversement au mode en DOMINANTE. Cependant, même dans ce cas, 2 établissements ont pris le risque du choix. 

        
       
       

  • Changer par étapes
    • Etude de cas : le Collège GIACOMETTI (XIVème arr.). 
      Etablissement de taille moyenne (430 élèves), une SEGPA et 18 élèves mal entendants. Un public scolaire difficile avec des conflits interethniques, l’établissement est en cours de classement en catégorie « sensible ».  Compte tenu des moyens attribués, travailler la souplesse horaire ne pose pas de problème. Les résultats scolaire : 68% de réussite au brevet, 61 % des 3èmes sont orientés en 2ème. 
      L’équipe pédagogique est réceptive à toute innovation. L’an dernier, le dispositif parcours avait une configuration de classes à dominantes. Cette année, le système a été refondé sur des bases nouvelles : parcours par ateliers avec prise en compte du choix de l’élève, autour de 5 thèmes. 
      Chaque atelier thématique donne lieu à une production finale : pièce de théâtre, journal, flash d’information radio et vidéo, construction d’une maquette. 
      Concernant le choix de l’élève, une lettre d’information a été envoyée aux parents, sur 106 élèves, il y a eu 76 retours ; le choix s’est opéré avant la formation des classes. 60 élèves ont obtenu leur premier vœu, les élèves qui n’ont pas répondu ont été répartis. Le thème « flash info » a été le plus demandé. 
      Une formation d’établissement a permis d’assurer la reconfiguration du dispositif et l’élaboration du choix. 
      Le mode d’évaluation se fait grâce à une grille commune mais des critères plus spécifiques sont établis pour chaque atelier. Les critères sont plutôt centrés sur des comportements observables (compétences de l’élève) ; ils devraient apparaître dans le bulletin scolaire. 
      La régulation se fait au moment de réunions trimestrielles. 

     
     
     
  • Prendre le temps d'organiser le choix
    • Etude de cas : le Collège Anne FRANK (XIème arr.) 
      Le travail a été initié dès juin 1998 par une équipe d’enseignants volontaires recevant une formation préalable et continuée sur l’année. 
      Ils ont présenté le projet devant l’ensemble des élèves de 6ème en insistant sur les liens entre parcours et cours, et en évoquant le bénéfice que peuvent en tirer les élèves. Les 4 divisions seront répartis le temps des parcours en 6 ateliers dont les thèmes sont étroitement liés au projet d’établissement et établis sur les ressources des enseignants. Toutes les disciplines sont concernées. 

      Comment choisir ? Les élèves ont eu un temps de réflexion de 15 jours puis ils ont travaillé au sein de leur classe sur l’analyse de leurs goûts, de leurs points forts, de leur motivation . La formation à l’éducation au choix reçue auparavant les a aidés dans ce travail. Puis, ils ont formulé trois choix par ordre préférentiel. Les parents, consultés, ont peu modifié le choix de l’enfant. Le seul problème est celui du nombre limité de places par atelier, certains étant plus brigués que d’autres. Toutefois, la régulation ne s’effectue qu’à la marge, pour environ 15 % des élèves. 

      Après le choix, dans chaque atelier, une enquête est menée sur ce que les élèves savent déjà dans le domaine, ce qu’ils aimeraient apprendre ; les enseignants ont explicité les contextes d’apprentissages qu’ils vont poser mais aussi les compétences transversales qu’il sera possible de développer à partir de ces contextes. 
      Un dispositif d’évaluation est prévu à partir de critères déterminés : motivation, initiatives, savoir-être, compétences acquises, valorisation de l’image de soi, associant professeurs et élèves 
      Cette expérience semble pouvoir être une réponse, partielle mais pertinente, à la diversité des élèves. Elle a eu un effet positif et dynamique sur l’établissement : elle a déclenché une libération de la parole chez les enseignants qui échangent entre eux et avec la direction. Les élèves s’impliquent fortement (aucune absence, ni renvoi au cours des ateliers) 

     
     
     
  • Gérer les effets que l'on produit
    • Au Collège Pierre ALVISET, on fait des parcours sans le savoir ; c’est l’occasion de faire travailler des personnes ensemble. Le problème réside dans le choix de la composition de la classe, entre homogénéité ou hétérogénéité . Une classe « sport » à public ciblé a été composée en 6ème ; elle se poursuit en cycle central, en rajoutant quelques élèves intéressés. On fait un « écrémage » pour obtenir une 4ème. Elle bénéficie de moyens supplémentaires donnés. Une autre classe dans le cycle est composée sur le thème « voyage » (préparation, journal). Sont-ce bien des parcours diversifiés ? 
      Sur cette question, il s’agit de réfléchir : le dispositif  a pour finalité de redonner sens à l’école pour l’ensemble des élèves et non seulement pour une classe. Ce n’est pas le traitement des difficultés scolaires, mais une réponse à la diversité des goûts et des capacités des élèves. Le traitement par ateliers, plutôt que par dominantes, permet de jouer sur les interactions entre les élèves de différentes classes ; on recrée de la diversité là où l’organisation était fondée sur l’homogénéité. 

      Au collège Pierre MENDES FRANCE, les parcours existaient formellement, mais correspondaient à des classes de niveau (parcours langues, SVT-EPS, physique et technologie, images et media). Le choix des élèves s’est opéré cette année dans une transparence totale, mais un effet pervers a joué : la classe de niveau s’est recréée d’elle-même par le choix concerté des élèves d’un même quartier, voire d’un même immeuble. Il s’agira de mieux organiser les situations de choix pour la rentrée prochaine. 

     
     
     
     
     
  • Une démarche d'éducation aux choix
    • Les échanges lors des trois sessions du séminaire ont permis de clarifier quelques critères de réussite pour prendre en compte le choix de l’élève. 

      Tout d’abord, le choix de l’élève ne peut s’envisager que s’il est possible pour tous les élèves d’un même niveau et il  est judicieux d’offrir de nouveau le choix aux élèves en fin de 5ème  pour éviter de reconstituer les filières. 

      Le conseil de classe constitue un moment privilégié pour percevoir en positif les intérêts des élèves et plus largement, pour opérer un travail de collecte des intérêts (le processus ici est plus important que la production). 
       Faut-il remonter aux demandes des élèves par une enquête ? On trouve cette démarche au collège François VILLON ; elle est encore très marginale mais suscite beaucoup d’intérêt de la part des chefs d’établissement. L’élève devient alors acteur collectif et collaborateur de l’offre scolaire, en amont du dispositif. 

      Pour les professeurs, la difficulté est de passer d’un repérage des besoins et des lacunes à un parcours choisi par les élèves où l’on développe des capacités transversales qui renvoient aux disciplines. La cible, ce sont donc des compétences transversales à acquérir ou à approfondir. Il impose en amont une clarification des objectifs dans chaque discipline en jeu. Le problème soulevé est celui du choix des projets par les professeurs sur lesquels les élèves vont s’exprimer. Quel parcours faut-il développer ? Il s’agit d’identifier clairement le détour pédagogique retenu.. 

       
      Ensuite, une opération d’information s’avère nécessaire à destination des élèves et de leurs parents en fin de sixième (le plus souvent). Il s’agit de présenter le dispositif retenu (ateliers ou dominantes) et d’expliciter la démarche afin d’en montrer l’intérêt, le gain en terme d’apprentissages pour chacun. 

      Enfin, l’élève doit pouvoir réellement choisir. Aussi, le choix doit-il être guidé et constituer en lui-même un moment et un objectif d’apprentissage. 

      Dans les exemples cités par le principal du collège UTRILLO, le choix des élèves SEULS a été requis, sans l’interférence de l’avis des familles. L’équipe de direction a présenté les thèmes des ateliers sans mention de l’enseignant concerné pour éviter « la côte d’amour » et pour considérer le seul intérêt du parcours. Le choix de l’élève interroge sa motivation à choisir tel ou tel parcours. Le collège VILLON a enquêté sur ce point  , les réponses sont très diverses : intérêt intrinsèque pour le thème, la production, sentiment d’approfondir un manque ressenti, rarement des liens de copinage. On n’en espérait pas tant. 

      A l’instar du collège Gabriel FAURE, il est important de veiller au cas spécifique des élèves en difficulté scolaire  : dans ce cas, leur premier vœu est toujours satisfait ; d’autre part, maintenir l’équilibre et la relative hétérogénéité des groupes (ateliers dans ce cas) est une préoccupation constante ; le dispositif en ateliers a été la réponse choisie par le collège. 
      La principale résistance avancée vis à vis du choix de l’élève est le risque pris de voir s’opérer un plébiscite sur un ou deux parcours. Les expériences menées montrent qu’en ayant travaillé en amont sur la diversification de l’offre à partir des centres d’intérêt des élèves corrélé avec les potentialités de réponses des enseignants on observe une répartition équilibrée des vœux des élèves. Dans tous les cas, plus de 80 % des élèves ont  vu satisfait un des deux premiers vœux ; on peut renégocier à la marge avec le reste. Le mode par ateliers rend plus facile la répartition des élèves car d’emblée sont prévues deux sessions semestrielles : les élèves auront dans l’année forcément deux  de leurs vœux satisfaits. 

       

       
  • Le choix, un acte éducatif (Ph.PERRENOUD)
      Malgré les réticences au départ, une dynamique se crée grâce aux parcours et un travail en équipe se développe. Les méthodes de travail changent et des projets transdisciplinaires se mettent en place. 
      On arrive à mieux gérer l’hétérogénéité des élèves dans les classes car ils ont choisi de faire quelque chose qu’ils aiment . Ils découvrent l’importance des compétences disciplinaires à acquérir et on entre dans une pédagogie du plaisir (dixit un participant) 

      Sur cette stratégie du choix, comme pour les autres, il n’y a pas de formation pré-construite, mais bien un accompagnement des équipes qui leur permette de créer des situations organisationnelles et d’apprentissages débloquant les résistances. 

       
       

  • Une chek-list pour une démarche de choix
 
 
 
 

concept :François Muller @ 1998-2009