Où il devient utile de
retrouver le temps dans l’Education
"Le temps est ce qui se fait, et même ce qui
fait que tout se fait"
Henri Bergson
L’institution, en ses « missi
dominici » modernes que sont les inspecteurs généraux, Dominique
BORNE, François PERRET, ouvrent leur rapport de Novembre 2001,
consacré à l’organisation du temps mobile dans les lycées.
« A la différence de la
question des rythmes scolaires, celle de l’organisation du temps
de l’enseignement ne paraît pas avoir retenu l’attention des
historiens de l’éducation. Tout se passe comme si le temps
scolaire, organisé autour d’unités fixes (l’heure de cours) et
de la répétition hebdomadaire d’un même schéma, apparaissait
comme une donnée immuable, quasi naturelle, qu’il convient
d’accepter comme telle et qui ne serait pas justiciable d’une
réflexion particulière. Il est vrai que ce modèle a montré une
remarquable permanence en dépit des innombrables réformes qui
ont touché le système éducatif français. Une des dimensions
les plus périmées de l’enseignement secondaire, écrit
Aniko HUSTI, est certainement son utilisation du temps, puisque
l’institution éducative a adopté et imposé tout au long de
notre siècle le même concept de temps, tout en fixant
continuellement des objectifs nouveaux. ».
Eux-mêmes rendent hommage aux
travaux solides et encore trop méconnus de notre collègue et
amie Aniko Husti.
Les choses seraient donc en train de changer ? Et de confirmer
que dans notre grande Maison, il faudrait vingt ans pour acter
une évolution, si ce n’est une réflexion ?
C’est à l’examen d’un
problème primordial que nous a convié, avec ténacité et
pertinence, Aniko HUSTI : celui du temps, regardé en face et
sous toutes ses faces, en ce qu’il conditionne nos vies et nos
chances d’apprentissage.
C’est un paradoxe, pourtant,
que sa prise en considération soit souvent reléguée en
arrière-plan, sinon escamotée, dans notre système d’enseignement
et d’éducation : par le jeu d’unités fixes (« l’heure de
cours ») et d’ « emploi » hebdomadaire répétitif, quels que
soient les contextes et les individus ou les groupes concernés.
Aussi bien, la redécouverte
de son importance et de sa spécificité qualitative, comme de son
dynamisme, vient à son heure. Car, assurent Ilya Prigogine et
Serge Pahaut, « il semble que l’on puisse affirmer que la
redécouverte du temps soit l’événement majeur de notre époque ».
Il était « temps » ! Nous
sortons d’une époque où le dit « temps » avait été
historiquement localisé en seconde zone, comme variable terne et
monotone, asservie depuis Descartes à l’étendue », c'est-à-dire
à l’espace plus ou moins absolutisé par Newton. La rotation
prétendue régulière de la Terre et des Planètes autour du
Soleil, le comptage mécanique des durées par des horloges (dont
la fabrication connaît un développement spectaculaire au début
du XIXème siècle), le triomphe corrélatif du machinisme dans la
révolution industrielle, ont conduit à exercer obstinément une
logique « coupante » : il a pu s’agir de réduire la
fragmentation d’instants identiques, selon un déterminisme
crispé. L’évolution mouvante, « créatrice », des réalités
cosmiques, sociales ou personnelle, séparées et cloisonnées.
Sans doute, jadis, ou
naguère, la relation des hommes au temps avait été plus étale,
détendue, accordée aux rythmes de la Nature ; Il pouvait y avoir
comme un rapport fondamental des hommes au sacré, révéré dans la
fidélité aux Anciens ou aux « Pères fondateurs » : on ne peut
oublier le cultre si général qui fut rendu aux Ancêtres,
gardiens des Temps, sinon aux Dieux (même si en Grèce, Zeus
avait évincé Chronos).
Mais avec le développement,
dès le XVIIIème siècle, de la civilisation « paléotechnique »,
comme l’a dénommée l’historien Louis Mumford, l’accélération,
découverte par Galilée dans le jeu des forces mécaniques, s’est
imposée à la vie concrète des gens. L’impulsivité, la
précipitation, l’impatience ont marqué les actions et les
relations humaines. Un « harcélement » temporel s’est répandu
dans toutes les couches des populations. Le temps était devenu
de l’argent, interchangeable : il devait être compté, instant
par instant, goutte à goutte, dollar par dollar, sans prise en
compte des moments ni des circonstances qualitatives.
A l’acmé de cet emportement
mécaniste et déterministe, la pensée scientifique, depuis le
XIXème siècle, se mettait cependant à découvrir les variations
qualitatives du Temps. Darwin nous révélait « l’origine des
espèces » ; Boucher de Perthes agrandissait l’ancienneté de
l’Homme en exhumant sa « préhistoire » ; Einstein remettait, de
façon indissociable, le temps à parité avec l’espace, dans
l’espace-temps. Plus tard, Hubble et l’abbé Lemaître
rehaussaient et dataient l’ancienneté de notre univers en
« expansion », avec la fuite réciproque, les unes des autres,
des galaxies.
La considération des temps
était ainsi immensément amplifiée : mais aussi miniaturisée et
probabilisée avec la physique quantique (et la technologie
informatique). Prigogine et Pahaut peuvent donc nous rappeler
que « le temps est revenu en force dans l’univers à quatre
dimensions ». L’univers a une histoire.
Et, dans cette histoire, les milliardièmes de seconde ou les
milliards d’années successifs n’ont pas la même valeur, ne sont
pas équivalents, dans la cosmogénèse dévoilée.
Simultanément, ou
corrélativement, le « temps perdu » pour l’homme, pouvait être
« retrouvé ». Marcel Proust préfaçait notre époque. En celle-ci,
le temps était remis en mouvement dans l’Art : le cinéma en fait
foi mais aussi la « postmodernité » en architecture ou en
peinture. Le chevauchement des temps était exploré dans
l’inconscient individuel, par Freud, ou dans l’inconscient
collectif par Jung, en psychologie. La biologie s’intéressait à
la chronobiologie pour les individus. Bergson redonnait vie à la
durée et à l’esprit, en « élan vital » comme en mémoire. Malraux
inventait le « musée imaginaire », confrontant tous les ordres
et toutes les échelles de création originale. L’urgence de la
qualité est en passe d’être rétablie, même les domaines de la
vie sociale ou des activités industrielles, jusque là réservés à
l’empire de la quantité.
Ainsi le temps comme
« changement de qualité » est ramené à l’homme de façon
convergente : par la Science, par l’Art, par la Philosophie,
mais aussi par les conséquences de la technologie libérant des
moments d’activités humaines jusque là absorbés par des tâches
machinales. On ne sait que trop qu’il en résulte, sur la
répartition de l’emploi, des turbulences croissantes. Et on peut
pressentir que ce nouveau millénaire devra être abordée en
traitant sans délai les problèmes de l’organisation du Temps, au
plan le plus individuel comme au plan le plus collectif, agités
par la « mondialisation ».
Il y a urgence. Cela
n’aurait-il aucune conséquence sur nos conceptions éducatives,
ni sur le fonctionnement de nos institutions et établissements
scolaires ? IL faut bien mettre à plat et « à jour » ce que nous
proposons et imposons à nos élèves et à leurs maîtres en matière
d’organisation du temps scolaire. C’est à quoi nous invite
fermement, opératoirement, Aniko Husti.
Pendant plus de vingt ans, à
l’INRP, notre auteur a, en effet, fixé son attention et attiré
celle de nombreux collègues, sur les modalités de répartition,
en cours, des activités d’enseignement et d’apprentissage dans
les classes et dans les établissements scolaires.
Elle a pu, à juste titre,
observer avec nous la fixité des découpages du temps scolaire,
avec rupture, impérativement à chaque heure de la journée du
travail des élèves : quasiment du Cours préparatoire à la
Terminale et au-delà ; de l’automne au printemps ; quoi qu’il en
soit des changements de matière imposés aux élèves.
Elle a eu la curiosité de
chercher s’il était pratiquement possible, ou préjudiciable, de
faire autrement. Elle a donc réussi à faire expérimenter avec
succès, dans toutes les disciplines et dans la diversité de nos
établissements scolaires, des durées plus longues, plus variées,
autorisant une pédagogie différenciée, plus détendue : de nature
à soutenir, chez les élèves, une motivation moins heurtée, plus
continue.
Elle a gardé, dans la suite
de ses idées, et par des pratiques multiples qui soient
évaluées, le souci de voir s’il était possible de relativiser
(et de réfuter) le principe convenu, apparemment intangible :
selon lequel l’émiettement de l’enseignement en heures serait
justifié par la fatigue intervenant immanquablement avant
quarante minutes, au plus tard, chez les élèves ; quels que
soient les âges, les moments de la journée, les disciplines
enseignées, les activités pratiquées, l’avancement des travaux
ou les incidents rencontrés ; et a fortiori, quels que soient
l’intérêt et l’attention manifestée par les élèves !
Mais justement l’évaluation,
par diverses procédures, de l’intérêt même manifesté par les
élèves dans des durées suffisamment longues, en évitant des
ruptures répétées et leur effet dévastateur de l’attention, a
mis en défaut la justification du morcellement horaire. On le
verra bien dans la démonstration persévérante du présent
ouvrage : laquelle défait également l’attachement au
cloisonnement rigide des disciplines, et à l’isolement des
enseignants.
Car, en juste conséquence,
Aniko Husti a cherché à introduire une variété souple,
« mobile », dans l’organisation des enseignements : en cohérence
avec l’esprit de notre temps, tourné vers les décloisonnements
et la différenciation croissante des activités de recherche et
de formation ; en souci des besoins de rythme des élèves, par
une alternance judicieuse de durées brèves ou longues.
Et il est vrai que tout
rythme, biologique ou musical, requiert le jeu alternatif de
temps faibles et de temps forts, de brèves et de longues :
« l’iambe fondamental » de la poésie antique, et non pas le
martèlement inerte d’instants et de modalités identiques. Aussi
bien, l’Inspection générale appelait déjà, dans une note du 18
juin 1979, à combiner, de façon pertinente, une pédagogie de
préparation ou de consolidation d’une part, et une « pédagogie
d’attaque », « exigeant plus de temps », « développés » en en
seule séquence, sans rupture, d’autre part.
Dans un monde en changement
accéléré, où il faut néanmoins assurer des continuités, la
variété et la mobilité s’imposent vitalement. Leibniz nous avait
déjà prévenus qu’il fallait « la plus grande variété dans
l’unité » pour accéder à quelque « meilleur des mondes
possibles. » C’est bien à quoi peut s’employer, harmoniquement,
un système d’éducation et d’enseignement, selon une
« combinatoire » de pratiques, complémentaires en qualité
pédagogique et en durée.
Notre chercheur s’est donc
appliquée à trouver créativement avec nombre de collègues, des
solutions, des modulations pratiques, administrativement
stables, au problème des temps. Il s’agissait de donner à leur
gestion, dans les établissements ou les classes, des marges de
souplesse et de diversité : pour répondre aux soucis des chefs
d’établissement et des professeurs. Il convenait, parallèlement,
de satisfaire aux besoins d’équilibre et de sens exprimés par
les élèves : et réexprimés en 2001 à l’occasion de la
consultation nationale des lycéens.
Ainsi, comme nous l’inspirent
les témoignages et les avis autorisés des chefs d’établissement
et les professeurs (entre autre d’anglais,d’économie, de
français, de mathématiques), cités dans l’ouvrage, il est
possible de placer les élèves en position d’approfondir sans
précipitation (et donc en réduisant les stress) les
connaissances répertoriées dans les programmes ; en donnant du
« temps » aux « temps » ; si on le veut bien ; sans halètement…
Ainsi, il devient praticable
d’introduire des pratiques interdisciplinaires ou transversales.
Et il est possible de réduire la lourdeur des rappels répétés de
notions ou de développements antérieurement interrompus avant
terme. Plus encore, il est permis de traiter, dans l’économie du
temps réalisée, les problèmes de surcharge et d’angoisse posés
aux élèves. Une communication sereine entre professeurs et
élèves s’instaure naturellement.
Devenu « souple » et
« mobile », l’emploi du temps n’est plus un « carcan », une
tunique de Nessus
qui étouffe les innovations et les personnalités. Il apparaît
comme un support d’une organisation raisonnée, managériale, des
enseignements et des apprentissages, en classe, et dans
l’établissement scolaire. Et il met en évidence, en valeur, pour
les chefs d’établissement et pour les enseignants, des rôles et
des fonctions qui ne sont plus en risque permanent de
bureaucratie ou de répétition, mais qui reviennent à des cadres
supérieurs, oeuvrant au cœur du devenir créatif de nos sociétés
complexes.
Il nous faut, en conséquence,
rendre hommage à la qualité de l’intuition vive qu’Aniko Husti a
mise courageusement à l’épreuve des faits scolaires : abordant
sans relâche les problèmes du temps dans les apprentissages de
connaissances et dans le développement des personnes. Elle a
cherché à les traiter, avec de nombreux collègues, par tous les
bouts, par toutes les « entrées », possibles, selon toutes les
préoccupations ou perspectives professorales et administratives.
Il est résulté, de ses
efforts persévérants et ingénieux (à juste point de leur
mûrissement), la consistance des propositions de l’ouvrage. Des
pistes ont été défrichées, facilitant de nouveaux parcours et de
nouvelles explorations. Des moyens ont été élaborés, toujours
disponibles. Des incitations vigoureuses peuvent venir conforter
les désirs de mieux enseigner. Qu’il en soit fait profit
Car, il ne peut plus être
possible de concevoir la mise à jour de notre système éducatif
et scolaire sans la prise en considération effective de la
question primordiale, et si actuelle, du Temps. Encore une fois,
il est temps !
LE TEMPS, UNE VARIABLE DE LA
DEMARCHE PEDAGOGIQUE
L'institution scolaire
utilise aujourd'hui encore dans le secondaire la formule
d'emploi du temps du 19e siècle. Les principes fondamentaux,
comme le décourage de toutes les disciplines en "heures de
cours", de la sixième à la terminale, l'organisation des
enseignements figes d'avance pour toute l'année, n'ont jamais
été remis en cause depuis.
Ce modèle a été intériorisé
jusqu'à l'inconscient collectif de la société. Ainsi, faute
d'évolution, ce type d'emploi du temps uniforme, rigide et
administratif est devenu forcément inadéquat étant donné la
transformation continuelle de la société, donc de la population
scolaire, celle des objectifs de l'enseignement, celle des
programmes, celle des principes et des pratiques pédagogiques.
De nombreuses raisons
expliquant le maintien de cette organisation périmée : la
profondeur d'une habitude séculaire qui concerne , inchangée, la
même formule d'emploi du temps, l'interdépendance entre la
pratique du " cours " et la durée de " l'heure ", l'inquiétude
des enseignants à propos de toue modification de leur temps
spécifique de travail, la technique devenue mythique, de la
construction de l'emploi du temps, etc. Ainsi la carapace de la
structure temporelle cache des contradictions, empêche
d'atteindre les objectifs fixés et sert d'alibi contre le
renouvellement de l'enseignement. L'emploi du temps scolaire
"classique" finit par cristalliser les mentalités. Il bloque la
réflexion. Il freine les pratiques novatrices.
L'expérimentation de
"L'emploi du temps mobile".
L'expérimentation de
"L'emploi du temps mobile" a proposé de changer une seule
variable, le temps, en s'ouvrant sur la problématique du sens du
temps dans l'enseignement. Elle a été conduite par l'Institut
National de Recherche Pédagogique, au collège et au lycée, dans
toutes les disciplines, en respectant rigoureusement les
conditions réglementaires programme, horaire des disciplines,
des professeurs et des élèves. Elle s'est déroulée de 1980 a
1985 dans quinze collèges et cinq lycées et de 1985 à 1988 dans
dix collèges et cinq lycées. Les professeurs ont disposé d'une
heure supplémentaire hebdomadaire.
Les objectifs majeurs visés
étaient les suivants: repenser le sens du temps dans
l'enseignement, créer Inadéquation entre les buts et
l'utilisation du temps, moderniser l'organisation, améliorer
l'efficacité de l'enseignement par une meilleure utilisation du
temps. L'emploi du temps devient variable par le travail en
équipe de professeurs appartenant à des disciplines différentes,
qui fonctionnent en "binôme"ou en "trinôme"et peuvent ainsi
permuter eux-mêmes leurs horaires, les adapter à la spécificité
de leur enseignement ainsi qu' aux élèves. Les réunions de
préparation ont confirmé l'intégration profonde du modèle de
l'emploi du temps, et parallèlement, l'existence d'un vide
conceptuel à propos de l'utilisation du temps de l'enseignement.
La grille de l'emploi du temps s'est installée dans les têtes et
le temps scolaire n'est considéré qu'à travers cette grille.
L'évaluation.
Le choix des instruments et
des démarches d'évaluation s'est avéré particulièrement complexe
pour un objet tel que le temps puisque la représentation de ce
qui se passe dans le laps de temps d'enseignement en question
devait tenir compte du chevauchement du temps subjectif et du
temps objectif. Ont été utilises: l'observation des classes,
l'évaluation au cours et à la fin de l'année au moyen d'un
questionnaire, le bilan établi par les professeurs, etc. Les
résultats ont été analysés sur différents plans: changement de
pratique pédagogique lié à la variabilité de l'emploi du temps,
,travail en équipe des enseignants, des élèves et des chefs
d'établissement, rythme individuel de l'élève, changement du
rapport au temps des enseignants, des élèves, du chef
d'établissement, etc. Le chercheur ayant impulsé ce genre
d'expérimentation s'est essentiellement donné pour tache
l'analyse des phénomènes des nouveaux apparus dans la pratique,
relatifs aux objectifs poursuivis. il a aussi amené les équipes
à approfondir sans cesse la conceptualisation de la pratique
pédagogique..
Différentes formes d'emploi
du temps ont été expérimentées:
-
la séquence d'enseignement à durée
variée, à la place de la durée unique de "l'heure de cours",
pour toutes les disciplines. en alternant le travail en
classe, en petits groupes et individuel,
-
l'alternance dans l'année des
périodes à temps fort/temps faible de l'enseignement d'une
discipline, par exemple le renforcement du français en 6e au
début de l'année, en équilibrant les horaires de deux
disciplines.
-
le travail au rythme individuel de
l'élève à certains moments, par exemple: par quinzaine,
l'élève peut consacrer plus ou moins de temps, selon les
disciplines pour faire son travail, s'il en est besoin
-
Résultats.
La mise en oeuvre des
démarches pédagogiques plus actives pour l'élève, qui se
déroulent dans les durées et rythmes non plus uniformes mais
variés, ont eu les effets suivants sur la manière d'apprendre et
d'enseigner:
En qui concerne les
professeurs :
-
réflexion sur l'utilisation de
l'enseignement et de l'apprentissage;
-
adaptation du temps à sa démarche
pédagogique;
-
pratique du travail en équipe;
-
disponibilité du professeur, pendant
les séquences longues, pour une aide à l'élève immédiate et
personnalisée.
-
contact plus direct avec l'élève;
-
cohérence de l'apprentissage d'une
discipline et entre les disciplines.
-
facilitation de la formation aux
méthodes de travail.
En ce qui concerne les élèves
:
-
intégration du travail personnel
dans l'apprentissage scolaire;
-
pratique du travail en petits
groupes;
-
disponibilité de temps pour
réfléchir, approfondir, s'impliquer;
-
dispersion réduite, concentration
plus poussée;
-
possibilité d'achever la tâche;
-
adaptation de la durée
d'apprentissage selon le rythme individuel;
-
capacité d'autonomie, d'utilisation
et d'organisation du temps.
-
En ce qui concerne le chef
d'établissement :
-
renouvellement de la conception et
de l'organisation du temps scolaire;
-
acquisition de la technique et du
fonctionnement de l'emploi du temps mobile.
-
création d'équipes de professeurs;
-
soutien de l'innovation.
Résistances,
difficultés,
La possibilité, ouverte par
la recherche, de considérer le "temps" comme une variable
intrinsèque de la démarche pédagogique, de concevoir une
utilisation de durées variées et de rythmes; multiformes pour
l'enseignement a, montré quels étaient les effets de la pratique
ininterrompue, depuis le 19e siècle, de l'emploi du temps
scolaire uniformise. C'est parce qu'on se le représente comme
une grille infranchissable que toute réflexion, toute invention
sur une utilisation nouvelle semble bloquée et que l'on procède
de manière administrative, Que l'on dresse un emploi du temps
figé et immuable pour l'année entière.
Dans le monde de
l'enseignement et dans la société existe une intériorisation
inconsciente très forte du modèle de la structure temporelle
scolaire. On peut noter comme autant d'obstacles au changement :
-
le poids de l'habitude séculaire;
-
l'inquiétude pour les avantages
acquis du temps d'enseignement;
-
la crainte d'un abandon de la
méthode du "cours" et de l'application d'une Pratique
pédagogique temporellement diversifiée;
-
la non révision de la notion
d'attention;
-
la difficulté de concevoir des
durées et des rythmes variés;
-
l'organisation d'un travail en
équipe;
-
la formation insuffisante des
professeurs pour former les élèves au travail en groupe, pour
les préparer à des situations d'apprentissage plus autonomes
et plus personnalisées, à pratiquer l'évaluation formative.
-
la gêne des chefs d'établissement
s'il s'agit d'intégrer les professeurs dans l'organisation du
temps et de faire fonctionner l'emploi du temps "en
mouvement";
-
la méconnaissance de la sociologie
de l'organisation;
-
le manque de soutien de l'innovation
dans l'établissement.
Pour l'enseignement de notre
époque, il devient nécessaire d'utiliser des temps, des durées
et des rythmes multiformes, des structures temporelles souples
et mobiles. L'expérimentation de montre qu'on peut rompre avec
le modèle basé sur la durée horaire et le rythme unique de
l'enseignement, et ainsi, de parvenir à une autre pédagogie.
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