Le métier de professeur est appelé inéluctablement à évoluer. On ne
saurait laisser plus longtemps hors du champ de compétences des
enseignants et, à la périphérie de l’enseignement, des fonctions
essentielles pour le devenir des élèves dont notre système est
responsable. Considérons l'ensemble des missions reliées au cœur du
métier en plus de l'enseignement : orienter, évaluer, valider, aider,
accompagner le travail personnel, participer à la définition des
services, gérer des projets, définir en équipe la gestion du temps,
aménager des parties de programmes et individualiser des parcours,
créer des dispositifs, adapter les pratiques pédagogiques, élaborer
des indicateurs, étudier le devenir des élèves, communiquer vers
l'extérieur, promouvoir l'établissement, etc. Toutes ces missions, et
bien d'autres encore, sauraient-elles durablement sortir de la
responsabilité effective des enseignants ? Ne serait-il pas absurde
d'écarter les enseignants et les autres personnels d'un pilotage
négocié et partagé ? Non seulement il convient, d’après nous, de
s’engager résolument dans cette voie, mais il convient encore de
réformer les hiérarchies intermédiaires pour accompagner ce mouvement.
Si l’expression au plus haut niveau d’une telle volonté politique
semble indispensable et s’il revient à l’Etat de créer les conditions
favorables à de tels changements, il nous semble tout à fait
impossible que ces réformes soient décrétées par le sommet. C’est au
niveau local que revient l’initiative de l’adaptation des pratiques et
aux hiérarchies intermédiaires de les accompagner.