Lycée Montaigne 17 rue Auguste Comte 75006 Paris (inscrit
dans l'innovation à Paris)
-
Mel : Ce.0750657g@ac-paris.fr
- Adresse du site : www.montaigne-paris.fr
Personne contact : Danny Palluel, professeur d'anglais,
coordonnatrice de l'équipe
ENSEIGNEMENT
DE L’ANGLAIS
PAR COMPETENCES EN SECONDE
enseignement
de l’anglais par compétences langagières en classe de seconde
organisation
des enseignements, des groupements et des compétences
bilan
pédagogique -juin 2008
Organisation des enseignements, des groupements et des
compétences
extraits de la
présentation de Béatrice TESTARD, proviseur adjointe
les langues au lycée
Montaigne
ANGLAIS 1 (A1) et
ANGLAIS 2 (A2)
ALLEMAND
1 (D1) et ALLEMAND 2 (D2)
ESPAGNOL
2 (E2)
RUSSE
2 (R2)
ITALIEN
2 (I2)
X1
ou X2 en LIE au Lycée MONTAIGNE ou ailleurs :
Polonais, Portugais,
Persan……..
Principe de base de
l’apprentissage des
langues
par groupe de compétence
-
L’élève apprend une langue A et une langue B.
-
Le
groupe de langue ne fait plus obligatoirement référence au
groupe classe. On a des groupes de langue « interclasse »
-
Les
groupes de langues ont un effectif maximum de 24 élèves.
-
Tous les cours de
langues ont lieu au même moment.
-
Les
langues concernées sont enseignées à raison de 3 heures
élèves.
-
Rappel
: LV1 = 2 + (1) et LV2 = 2 + (0,5)
-
La
constitution des groupes de compétence se fait à partir d’un
test commun en début d’année. (A définir)
-
L’apprentissage des langues par groupes de compétence ne se
met en place que 15 jours après la rentrée.
Les
spécificités du lycée Montaigne.
Concerne 10 classes de
seconde (350 élèves).
Les groupes de compétences
concernent uniquement l’enseignement de
l’anglais et
l’allemand (A et D)
enseigné à raison de 3 heures élèves.
L’espagnol, le russe,
l’italien resteront une langue 2. Ces langues seront enseignées
à raison de 2,5 heures élèves.
La
composition des classes de seconde en terme de langues vivantes
obligatoires
2.1 AE2
2.4 AE2
2.3 AE2
2.2 AE2
2.5 AD
et AE2 (MPI)
2.6 AD
2.7 AI2
et AX
2.8 AR2
et AE2
2.9 (SI)
AD et AE2
2.10 AD
Le
dispositif
a. Les
effectifs de langue en seconde
En
seconde 350 élèves étudient l’anglais (A).
85
élèves étudient l’allemand (D).
7
groupes de 24 étudient l’espagnol 2 (E2)
1 groupe
d’environ 24 étudie l’italien 2 (I2)
Un groupe de 20
élèves étudient le russe 2 (R2)
b. La
construction du dispositif
350
élèves étudiant l’anglais par groupe de 24 maximum soit
15 groupes
(G) d’anglais.
85
élèves étudiant l’allemand par groupe d’environ 20 élèves soit
4 groupes (G)
d’allemand
Pour des
raisons de fonctionnement, les groupes d’Anglais seront
partagés
en 2 regroupements (RG) :
RG1
:
7G qui
fonctionneront ensemble.
RG2 : 8G qui
fonctionneront ensemble .
c. Les regroupements
(RG)

d. Les moyens, les
besoins ,
les
conséquences



e. Le
fonctionnement des regroupements dans l’emploi du temps

f. La
Position des regroupements dans l’emploi du temps.

g. Les salles

h. La
sortie du dispositif en fin de seconde
Pour les
élèves étudiant dans une combinaison du type AE2 ; AR2 ; AI2 :
retour
en A1E2 ou A1I2 ou A1R2 en première.
Pour les
élèves étudiant dans une combinaison du type AD :
retour
soit en A1D2 ou A2D1 après un test de niveau à l’entrée en
première.
BILAN - juin 2008
A la fin de l’année 2007, plusieurs professeurs se sont
rassemblés autour d’un projet
d’expérimentation
dans l’enseignement de l’anglais en seconde pour les raisons qui
seront exposées dans la première partie intitulée CONSTAT.
Parallèlement, Madame Testard, proviseur-adjoint a présenté un
projet de composition de groupes de langues sur deux
alignements, qui permettait cette expérimentation (annexe 1).
De septembre à fin novembre 2007, plusieurs professeurs
d’anglais se sont concertés pour élaborer un projet présenté
dans la deuxième partie intitulée PHASE PREPARATOIRE.
Finalement quatre d’entre eux ont souhaité mettre en oeuvre ce
projet commun à partir du 2 décembre, selon les modalités
décrites dans la troisième partie intitulée DESCRIPTIF.
Un bilan de l’action a été réalisé : les enseignements de cette
action ainsi que les résultats d’une enquête auprès des élèves
sont présentés en quatrième partie intitulée ANALYSE.
Enfin, nous esquisserons dans une dernière partie intitulée
PERSPECTIVES les grandes lignes de l’action que nous envisageons
de poursuivre l’année prochaine.
Nous avons joint en annexe les documents descriptifs que nous
sommes autorisés à publier. Certains documents écrits ou
sonores que nous avons utilisés ne peuvent être joints pour des
raisons légales de reproduction et de diffusion. Ces documents
restent accessibles sur demande pour consultation.
Une courte bibliographie mentionnera des sources de documents
que nous avons utilisés ainsi que les sites internet les plus
utiles.
CONSTAT
A.
Les élèves changent : de moins en moins studieux, de plus en
plus réticents à l’effort. Parallèlement, leurs enseignants sont
de plus en plus inquiets voire désespérés devant l’attitude
passive d’un grand nombre de leurs élèves. Comment réveiller ces
esprits endormis ? Comment cultiver l’intérêt des esprits plus
curieux ? Peut-on les conduire à apprendre autrement ?
B.
Dans nos classes, selon le schéma traditionnel, l’élève obtient
une note trimestrielle globale par discipline. Cette note est la
moyenne des résultats obtenus pour différents travaux et classe
l’élève dans la catégorie des bons, moyens, … .Difficile, même
pour un élève sérieux de changer d’étiquette .
En langues vivantes, nous constatons qu’un élève
peut être très bon à l’écrit mais ne s’exprime pas du tout à
l’oral, inversement, un autre élève s’exprimera avec aisance
(pas toujours correctement) à l’oral et n’obtiendra que de
mauvais résultats à l’écrit. Notre système d’évaluation va
souvent privilégier celui qui est bon à l’écrit et tiendra moins
compte de ses compétences dans l’expression orale.
Le nombre limité d’heures de cours de langues – 3 heures
hebdomadaires en seconde – 2 heures en première et terminale –
et des effectifs de classe encore lourds en seconde et première,
ne permettent pas d’élaborer un parcours différencié pour
aider chaque élève à progresser valablement dans chacune des
compétences langagières.
C.
Enfin, le CECRL, Cadre Européen Commun de Référence pour les
Langues a défini des axes de travail qui avaient été
partiellement envisagés par deux professeurs qui se partageaient
la même division l’année précédente, en particulier un travail
ciblé sur les différentes compétences langagières.
Ces constatations nous ont conduits à réfléchir sur un projet
innovant ou en tous cas, nouveau pour nous . Notre but fut de
réfléchir ensemble aux approches pédagogiques qui offriraient à
l’élève un cadre nouveau, des objectifs précis et délimités afin
de mieux prendre en compte ses acquis et difficultés pour
progresser en s’investissant davantage dans un travail ciblé.
Quant aux enseignants, cette réflexion leur a
offert une vision plus positive de l’avenir de leur activité
pédagogique. C’est déjà presque une conclusion…
PHASE PREPARATOIRE
Septembre 2007 – Novembre 2007
·
Nous nous sommes réunis régulièrement pour déterminer les
grandes lignes du projet puis les affiner. Il nous a fallu bâtir
une plate-forme d’idées communes et donc en écarter certaines –
telles que monter le projet sur l’une des trois heures
hebdomadaires ou moduler les groupes toutes les trois semaines.
·
Pendant ces deux premiers mois, nous avons aussi observé nos
élèves pour déterminer leurs points forts et leurs points
faibles. Nous avons renoncé au test d’évaluation car nous
avions eu assez de temps pour les évaluer à travers divers
exercices.
·
Madame Testard, Proviseur-Adjoint avait redécoupé les groupes de
langues pour les réduire à 25 élèves environ et avait
parallèlement constitué deux alignements. Nous avons donc pu
dégager la structure suivante:
-
travail ciblé sur 4 compétences langagières
autour d’un thème différent pour chaque compétence ; les
professeurs élaborent des exercices, procèdent à des
évaluations propres à leur groupe , mettent en commun leurs
ressources ; un thème commun d’étude a été retenu pour la
première compétence (campagnes de sensibilisation) avec
pour objectif langagier : rendre compte oralement de documents
iconographiques : description et analyse.
Nous avons choisi de traiter les quatre compétences
langagières dans l’ordre suivant :
expression orale – expression écrite – compréhension de l’oral –
compréhension de l’écrit.
Nous avions décidé de cet ordre car nous
voulions développer la compétence la plus utilisée en cours:
l’expression orale. La seconde compétence, l’expression écrite
est celle que nos élèves maîtrisent le moins bien et demandait
donc à être amorcée rapidement pour être poursuivie ensuite dans
les autres séquences. Enfin, nous voulions terminer avec un
travail à la maison de plus longue haleine, la lecture d’une
nouvelle, c’est pourquoi nous avons choisi de terminer sur la
compétence : compréhension de l’écrit.
-
pour chaque alignement, constitution de 4 modules
différents regroupant des élèves issus de 8 divisions en
fonction de leur niveau dans chacune des compétences (soit 16
modules différents ! multipliés par deux alignements…) ;
En clair : première séquence : expression orale : dans
chaque alignement = 4 modules ; séquence suivante :
expression écrite : dans chaque alignement = 4 nouveaux
modules ; etc…
Nous avons « baptisé » nos modules du nom d’un personnage
remarquable : Mahatma Gandhi – Martin Luther King – Muhammad
Yunus – Nelson Mandela, et avons veillé à prendre en charge un
groupe de niveau différent à chaque fois. L’objectif étant de ne
pas associer un groupe, un professeur à une catégorie bons,
moyens, etc…
Pour le module d’expression orale, le groupe des
élèves moins compétents était réduit en nombre pour permettre un
suivi plus personnalisé et un travail en salle multi-media
équipée de 18 postes. Les modules suivants réunissaient des
élèves de niveau un peu plus hétérogène et de nombre égal.
- le temps de travail a été divisé de façon égale
en 4 séquences d’environ 5 semaines, découpage qui
convenait aussi au calendrier des conseils de classe.
- A la fin de chaque séquence, nous organisons une
évaluation commune de la compétence langagière .
Madame le Proviseur-Adjoint a accepté de
recomposer les bulletins trimestriels pour rendre compte des
résultats obtenus dans deux compétences différentes chaque
trimestre : deuxième trimestre :
expression orale – expression
écrite ;
troisième trimestre : compréhension orale – compréhension de
l’écrit
DESCRIPTIF
2 décembre – 16 juin : mise en œuvre du projet
Tout au long de cette période, nous avons
continué à échanger idées, informations, ressources,
essentiellement par mel avec Pièces Jointes. Le problème des
formats de fichiers s’est rapidement posé, nous avons appris sur
le tas à mieux maîtriser ces outils. Des séances de travail
régulières au lycée ont été indispensables pour finaliser la
composition des groupes et autres projets précis et aussi pour
anticiper les phases nouvelles.
·
Le 2 décembre, les élèves des quatre
professeurs étaient affectés dans quatre modules pour débuter la
première séquence ciblant la première compétence langagière.
Nous avions choisi de cibler en priorité l’expression orale,
considérant qu’elle est essentielle dans le cadre du cours et
devait être développée en priorité. Nous avions arrêté le choix
d’un thème commun – les campagnes de sensibilisation -
.
Pourquoi ?
A
la fois pour permettre une évaluation commune sur de nouveaux
acquis communs et aussi pour éviter les répétitions éventuelles
dans d’autres compétences ;exemple : un élève passant d’un
module à l’autre avec un professeur différent ne devait pas
travailler sur le thème de l’environnement pendant deux
séquences successives.
Comment ?
Nous
avons travaillé l’expression orale en donnant aux élèves des
outils (banque de vocabulaire : positions / vocabulaire relatif
au thème de référence – banque grammaticale : rappel de l’emploi
du présent en ing …) et à partir de documents iconographiques
sélectionnés dans les manuels, des revues, ou élaborés à partir
de ressources internet.
Evaluation :
Le travail
fourni par l’élève au cours de la séquence à été évalué par
chaque professeur à travers des contrôles choisis par lui et
dont la moyenne composait 60% de la note globale. 40% de la note
étant le résultat obtenu à l’ évaluation commune
finale.
Cette évaluation
commune finale s’est déroulée en salle multi-media où 178 élèves
ont composé sur 2 heures 30 banalisées pour chaque alignement.
Durée de l’épreuve pour chaque élève : 30 minutes. Chaque élève
a enregistré sa production sur un fichier Audacity (logiciel de
traitement du son téléchargeable gratuitement). Les
fichiers-élève ont été transférés sur la clef USB ou lecteur MP3
de chacun des professeurs. Une grille d’évaluation commune avait
été préalablement élaborée, adaptée de la grille proposée par
l’Inspection et disponible en ligne sur le site pédagogique de
l’Académie
(annexe2).
Nous
avions au départ quelque inquiétude quant au succès de cette
entreprise. La majorité des élèves découvraient cet outil. La
présence simultanée des quatre professeurs leur a permis de
réaliser cet exercice correctement, dans le temps imparti. Seuls
deux fichiers furent inaudibles.
Les résultats de l’évaluation furent affichés
simultanément sur la porte des salles de cours.
·
Compétence 2 : Expression Ecrite
Notre objectif était de fournir les outils
nécessaires pour développer une expression écrite de qualité,
entraîner les élèves à des exercices nouveaux, évaluer leur
niveau en fin de séquence selon des critères communs.
Pour cette compétence, nous avons choisi des
types d’expression écrite différents tout en conservant des
objectifs communs, en vue d’une évaluation commune. Comme pour
la compétence précédente, le travail suivi a compté pour 60% de
la note, l’évaluation commune pour 40%.
3 types de travaux :
1.
Récit – Interview – Rédaction d’une
lettre.
A
partir d’une bande dessinée sans texte, raconter la scène,
écrire la lettre de convocation à l’interview, imaginer le
dialogue entre le personnage principal et un ami à qui il fait
part de ses mésaventures.
2.
Rédaction individuelle d’un dialogue (type script
de film) dont la question centrale est l’entre-deux culturel en
Grande-Bretagne.
Travail intermédiaire : rédaction en groupe de trois élèves
d’une scène du film
Bend it like Beckham
(2002) de Gurinder Chadha après en avoir vu le
début.
3.
Ecriture d’un conte
détourné
Analyse de contes détournés (Roald Dahl, James Thurber, dessins
animés de Tex Avery etc…- mise en évidence des techniques de
détournement (anachronismes, rencontre de personnages de contes
différents, inversement des rôles traditionnels) - fiche de
préparation à l’écriture - rédaction d’un conte détourné
Une évaluation finale avec un type d’exercice
propre à chaque module mais critères d’évaluation communs (
annexe 3) fut réalisée le même jour à la même heure.
·
Compétence 3 : Compréhension de l’oral
Travail préparatoire sur divers exercices
méthodologiques (accent des mots – mots porteurs de sens –
liaisons …) et de nombreux exercices d’entraînement (dictées –
textes à compléter à partir d’enregistrement, QCM). Ces
exercices ont été réalisés en classe avec un magnétophone, en
salle multi-media, et à la maison. Plusieurs sites internet
fournissent des supports variés et de difficulté graduée.
L’évaluation finale a été réalisée le même jour ,
à la même heure, à partir du même support : Trois exercices ont
été élaborés puis dupliqués sur cassette audio :
ex
1 : dictée – ex 2 : écoute d’une interview et QCM - ex 3 :
restitution en français du contenu d’un enregistrement dans
lequel un adolescent et sa famille s’affrontent à l’heure du
déjeuner (annexe 3)
·
Compétence 4 : Compréhension de l’écrit
Le temps disponible ayant été raccourci par les
mouvements lycéens et le calendrier des conseils de classe
exigeant des résultats chiffrés à une date impérative, nous
avons dû nous résoudre à procéder deux semaines seulement après
le début du module à une évaluation unique du niveau de
compréhension, aucun travail intermédiaire n’ayant pu être
évalué. Le travail entrepris s’est poursuivi jusqu’au 6 juin.
Les élèves n’ont pas pâti de cette évaluation réduite. Il
s’avère que cette compétence est celle où nos élèves réussissent
le mieux. Cependant, leurs bons résultats dans cette compétence
ont pu engendrer quelques difficultés pour certaines
orientations en fin d’année.
Le travail de chaque professeur a varié pour
cette compétence :
-
Etude d’une nouvelle de R.K Narayan,
Truth,
Under the Banyan Tree, 1985, assortie de conseils
méthodologiques et suivie d’un approfondissement : rédaction
visant à imiter le texte d’origine. Travail à deux.
-
Mise à disposition d’un recueil de nouvelles, à
choisir entre trois disponibles au lycée.
The Umbrella Man – Thirteen American and British short stories –
Crime never pays.
– élaboration en classe d’une fiche lecture
(annexe )
- choix d’une nouvelle par l’élève – présentation
orale à la classe à partir de la fiche
Evaluation commune: Texte + questions
ouvertes (adaptées d’un manuel)
ANALYSE
Nous nous sommes engagés dans cette expérimentation avec
beaucoup d’idées, déterminés à innover pour mieux répondre aux
exigences de l’enseignement de notre discipline dans un
environnement scolaire qui s’est profondément modifié.
Un groupe de professeurs intéressés par la démarche a commencé à
réfléchir aux modalités d’un projet lorsque Madame le proviseur
– adjoint nous a exposé la nouvelle organisation des
l’enseignement des langues à la rentrée 2007. La « classe »
avait disparu – la répartition des élèves issus de plusieurs
divisions dans un même groupe - l’effectif allégé -
l’alignement des cours de langues bouleversaient les structures
traditionnelles. Pour notre part, nous étions nombreux à penser
qu’il fallait travailler ensemble pour développer un
enseignement innovant et efficace.
Le projet a démarré.
La diversité des personnalités et des parcours
professionnels a donné lieu à des séances de travail houleuses
qui ont écarté certains collègues. Quatre ont poursuivi et
surmonté des obstacles sérieux. Il a fallu organiser nos
réunions pour « avancer » : ordre du jour – et même règlement
intérieur – (annexe 5 ). Il a fallu organiser la communication
avec les parents, les administrations. Nous avons expérimenté
les aléas de l’auto-gestion.
Il a été difficile de faire des choix. Au début surtout, il a
fallu accepter de voir son idée (bonne par ailleurs ) ne pas
faire l’unanimité. Il a fallu apprendre à être fair-play, à ne
pas se sentir jugé et petit à petit, parce que nous restions
déterminés à avancer, une confiance mutuelle s’est instaurée,
indispensable à la poursuite de l’expérimentation..
Nous devons nous féliciter qu’à chaque fois que nous nous sommes
entendus sur un projet, chacun a spontanément pris en charge la
réalisation d’une partie, sans que la répartition du travail ne
pose problème. Chacun a mis ses talents et disponibilité au
service du groupe. Ceci est un élément fondamental de la
réussite de notre entreprise.
Au fur et à mesure de la réalisation du projet, certaines
réticences se sont atténuées : en particulier le souci de ne
plus être le professeur référent de l’élève dans sa discipline.
Nous avons été surpris de voir que faire face à un groupe d’
élèves nouveau (même si nous retrouvions certains élèves dans
plusieurs modules) était un élément plutôt dynamisant pour nous.
Nous nous sommes mutuellement enrichis des idées des uns et des
autres, pour nos cours en seconde et à d’autres niveaux.
Le fait de cibler une compétence en particulier nous a procuré
un certain confort : nous pouvions, sans mauvaise conscience ,
abandonner l’ambition de contrôler tous les acquis dans un même
contrôle, par exemple. Les élèves étaient aussi plus à l’aise
car ils comprenaient mieux ce que l’on attendait d’eux dans des
exercices ou évaluations qui visaient une compétence en
particulier.
Certaines difficultés matérielles ont cependant dépassé la
nature de l’enjeu. La constitution de 16 groupes d’élèves dans
chacun des deux alignements a pris beaucoup de temps et
d’énergie. Remplir les bulletins trimestrielles sur un outil
informatique nouveau, complexe, tenait de la gageure : chacun
disposait du fichier de ses élèves d’origine, il a fallu
reporter chaque trimestre et pour deux compétences les notes et
appréciations de 4 professeurs différents. Nous y sommes
parvenus avec un quasi sans faute ! Mais que de temps perdu
et quel stress vécu !
Quelle a été la réaction des élèves ?
En fin d’année, nous leur avons soumis un petit questionnaire
(annexe 4 ) puis nous avons invité quelques volontaires à
faire un point avec nous, de façon informelle après les cours.
Les résultats du sondage montrent que les élèves étaient
globalement satisfaits d’avoir travaillé dans ces conditions
nouvelles et lors de l’entretien, ils ont souligné le fait que
l’année leur avait paru plus courte ; les changements avaient
écarté la monotonie qu’ils ressentent habituellement. Les moins
sérieux avaient le sentiment de pouvoir redémarrer dans le
module suivant, par contre quelques-uns auraient préféré
conserver le cadre traditionnel plus rassurant. Enfin, les très
bons élèves étaient enthousiastes, ils avaient eu l’opportunité
d’utiliser mieux leurs acquis.
(Leurs parents dûment informés n’ont manifesté
aucune curiosité, aucune inquiétude non plus).
Quelle a été la réaction des collègues ?
Certains professeurs principaux nous ont reproché
de leur avoir compliqué la tâche dans le suivi et l’orientation
de l’élève.
Des professeurs d’autres disciplines se sont montrés curieux.
Nos collègues de langue vivante attendent notre bilan.
Quelle a été l’attitude de l’administration ?
Nous avons été libres de procéder comme nous
l’entendions et avons tenu Madame le Proviseur-Adjoint informée
de l’avancement de l’expérimentation.
Notre action a été retenue par la mission innovation de
l’Académie et un volant d’heures supplémentaire nous a été
octroyé.
PERSPECTIVES
Les quatre professeurs engagés dans cette
expérimentation sont prêts à poursuivre l’année prochaine.
Nous retiendrons
L’organisation du travail par compétence langagière sur une
période déterminée avec une évaluation commune en fin de
séquence.
Ce qui implique la poursuite du travail en équipe.
Mais nous jugeons inutile de nous imposer un
thème commun à chaque compétence. Nous nous sommes sentis
enfermés dans un carcan. Et la diversité des thèmes n’empêchait
pas une évaluation commune avec des exercices similaires et des
critères identiques comme nous l’avons élaborée pour les
compétences suivantes.
Nous hésitons
sur la modulation des groupes qui a imposé beaucoup de
contraintes et consommé trop de temps et d’énergie.
Nous poursuivrons
notre réflexion sur des méthodes pédagogiques qui impliqueront
davantage l’élève ; nous souhaitons faire de nos
spectateurs/consommateurs des acteurs impliqués dans leur rôle
d’élève.
Nous effectuerons
Une évaluation dès la rentrée et établirons une banque de
données communes pour faciliter les tâches de gestion des
élèves.
CONCLUSION
Lorsque la mission académique pour l’innovation
nous a demandé en quoi notre projet était innovant, nous avons
répondu en quatre points :
-
disparition du groupe classe
-
enseignement ciblé par compétence
-
évaluation fondamentalement différente
-
travail en équipe
Lorsque l’on nous a demandé quels impacts nous en
attendions, nous avons répondu que nous attendions de nos élèves
qu’ils soient plus actifs, plus impliqués, qu’ils apprennent à
travailler mieux pour progresser, qu’ils apprennent à se situer
dans un cadre européen .
Travailler à l’innovation en équipe nous a paru
fructueux, et nous espérons que d’autres collègues ici ou
ailleurs, enseignants d’anglais ou autres langues vivantes
viendront compléter ce travail de leur propre expérience et / ou
de réflexion constructive.
Annexes
Annexe 1 &1 bis Alignement des groupes
de seconde
Annexe 2 Fiche d’évaluation
de l’expression orale
Annexe 3 Fiche d’évaluation
de la compréhension orale
Annexe 4 Organisation des
séances de travail
Annexe 5 Questionnaire Elèves
Annexe 6.1 6.2 Résultat du questionnaire Elèves
Sources
Manuels : BRIDGES Seconde
éditeur Nathan
PROJECTS Seconde
éditeur Didier
Sites internet :
www.esl-lab.com
www.howjsay.com
www.merriam-webster.com
http://ressources-cla.univ-fcomte.fr
www.bbc.co.uk/worldservice/learningenglish/
www.nationalgeographic.com
www.google.com (in English
– images)


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