C'est savoir utiliser dans un nouveau contexte des connaissances acquises
précédemment. Très souvent, cette question est traitée dans l'enseignement comme un
"allant de soi". Si l'élève a appris la proportionnalité en mathématiques,
il sera capable de l'appliquer dans toutes les situations de la vie professionnelle ou
privée. Autre fausse évidence: les élèves devraient être capables de transférer
leurs connaissances d'une discipline à l'autre.
Si l'on a appris les principes de la dissertation en français, on devrait être
capable de disserter en histoire. Les recherches cognitivistes prouvent cependant qu'il
n'en va pas ainsi.
Tout un ensemble de stratégies cognitives interagissent dans le transfert:
accessibilité aux connaissances et aux compétences dans la mémoire à long terme,
évaluation de leur validité pour les mettre en correspondance avec la situation
nouvelle, adaptation des éléments qui ne se correspondent pas etc...
En conséquence, il n'existe pas de "compétence transversale" in
abstracto; le transfert n'est possible que lorsqu'il est contextualisé. Il ne
constitue pas, comme on le croit souvent, une "généralisation", mais au
contraire un "processus de particularisation" qui sollicite un savoir
spécifique pour effectuer une tâche
.in Apprendre, revue Sciences Humaines, n°98, oct.
1999, p. 33