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Croiser des compétences

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  S'inscrivant dans la logique des parcours diversifiés en 5ème, les travaux croisés sont donc une réponse pédagogique possible à l'hétérogénéité des classes et une alternative à la tentation toujours présente de créer des filières élitiste, des classes de niveau.

un éclairage apporté par Raoul PANTANELLA, Cahiers pédagogiques, juin 2000, n°385, p.51 

Ils ont comme finalité de faire atteindre à des élèves différents, forcément différents...,  des objectifs communs.

Ils sont l'occasion d'une approche pluridisciplinaire des programmes: les enseignants devront construire des passerelles entre leurs différentes disciplines.

Ils devront surtout croiser non seulement des thématiques puisés dans leurs programmes, mais à partir de ces thèmes, croiser des compétences communes à faire acquérir aux élèves, travailler ensemble sur des objectifs cognitifs et des savoir faire plus puissants parce que plus transférables d'une discipline l'autre.

 

L’élaboration interdisciplinaire préalable des séquences des travaux croisés devra avoir pour but, après le choix des thèmes, de mettre en commun des compétences. Au nombre de trois, elles sont bien interdisciplinaires car on les trouve à la racine des tâches complexes d’écrit et d’oral demandées aux élèves dans toutes les disciplines .

C’est d’abord SAVOIR CHOISIR et S’INFORMER en vue d’un travail personnel. Si l’élève est appelé à choisir un thème et une activité liée au thème, il faut lui apprendre à passer du thème au sujet et à formuler plus précisément et de façon resserrée ce qu’il veut faire et chercher. C’est donc à une analyse du thème et/ou du sujet qu’il convient de le conduire afin qu’il sache se donner des objectifs, rechercher des informations au CDI, sur internet, les traiter et les organiser en plan de travail.

Ensuite, SAVOIR METTRE EN ŒUVRE ET CONCRETISER. Toutes les disciplines ont des objectifs qui réclament des élèves de savoir lire et suivre une consigne, inventer et imaginer, créer des textes, des graphiques, des images, des dessins, savoir exécuter un plan de travail et exploiter des résultats. C’est l’étape de la réalisation concrète, de l’écriture, de la création d’un objet, d’un produit montrable et évaluable.

Enfin, SAVOIR RENDRE COMPTE et présenter ses résultats. Il s’agit ici d’apprendre aux élèves à « médiatiser » leurs réalisations et travaux afin de les communiquer, de les donner à lire et à voir. On peut au cours de cette dernière phase leur apprendre à fabriquer un media : rapport, journal, film vidéo, site, exposition….Et à l’occasion de cette restitution, leur apprendre la soutenance orale d’un travail personnel. 

 

Les travaux croisés sont donc l'occasion d'asseoir l'acte pédagogique sur la création du sens des apprentissages. Car permettre à l'élève de faire des choix d'activités qui prennent appui sur ses domaines personnels, sur ses points forts, c'est lui permettre de commencer à réussir. Lui donner l'occasion de partir de ses centres d'intérêt, de ce qu'il sait faire, du déjà là. C'est dynamiser ses acquisitions futures.

Et quand ces activités choisies et motivantes ne sont pas reléguées, comme c'est le cas souvent pour les PAE ou les activités clubs, sur la périphérie de la classe et des programmes, alors la motivation s'en trouve confortée. Les parcours et les travaux croisés s'installent au cœur même des dispositifs scolaires du cycle central.

 

concept :François Muller @ 1998-2009

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