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Le travail en groupe n’existe pas
spontanément en classe. Le panel
de nos 119 élèves interrogés confirme une situation classique : le
travail en groupe est quasi-inexistant en français et en maths, à peine plus
en anglais. Il n’y a que l’EPS qui l’inscrit comme méthode de travail régulière |
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On
aurait tort d’en chercher la justification sur la « spécificité »
disciplinaire de l’EPS (comme par exemple des contenus de type sport
collectif) qui lui donnerait tous
les droits et exonérerait les autres disciplines de ces pratiques trop
innovantes pour être vraiment efficaces. C’est peut-être vrai, mais on
trouve aussi des profs d’EPS qui à contenu équivalent ne travaillent pas de
la sorte.
Il
faut véritablement chercher l’origine de cette carence dans la formation des
jeunes enseignants, et même avant leur formation dite professionnelle, dans
leur propre formation d’élèves, tant il est vrai que nous formons comme nous
nous avons été formés ; agit un processus d’isomorphie dans le temps
toujours étonnant. De fait, la vraie spécificité de l’EPS est d’être une
discipline jeune qui a pu actualiser ses contenus comme ses méthodes, sa
didactique comme sa formation initiale. On retrouve ces particularités dans une
moindre mesure dans la technologie ou encore dans les SVT (sciences de la vie et
de la terre).
Moins qu’une prétendue
spécificité disciplinaire, il y aurait lieu d’interroger la configuration
typique de la classe « à la française » qui rassemble un nombre
moyen d’élèves (entre 25 et 35). Elle prend sa place dans une typologie
dressée par Anzieu et Martin[1] :
De
6 à 13 personnes, il y a constitution de groupes restreints pourvus généralement
d’un objectif et permettant aux participants des relations explicites
entre eux et des perceptions réciproques.
De
14 à 24 personnes, on a affaire à des groupes étendus : ils sont
difficiles à conduire, en raison de leur tendance à la subdivision.
De
25 à 50 personnes, on se trouve en présence de groupes larges, visant généralement
à la transmission de connaissances (classes scolaires…), la négociation
sociale, l’information réciproque. On peut y institutionnaliser la
tendance à la subdivision par les techniques.
Dans les deux groupes, étendu et large, les plus fréquents dans nos écoles et établissements, l’enseignant a donc tout intérêt à anticiper les tendances naturelles des interactions en s’appuyant sur l’organisation des relations et la variété des groupes de travail au sein même de la classe.
Questions
de mémoire :
Rappelez-vous
une situation de travail de groupe quand vous étiez élèves. Quel était
votre sentiment alors ? Quelle analyse en faites-vous à présent ?
Vous avez déjà
réussi une expérience de travail de groupe avec des élèves ;
qu’est-ce qui a marché ?
Recherchez
dans le PAF (plan académique de formation) une formation disciplinaire
consacrée à la diversification du travail de élèves ; pourquoi ne
pas vous y inscrire ?
[1] D. Anzieu et J.P. Martin, la dynamique des groupes restreints, PUF, 7ème éd , Paris, 1982, p. 44