les TICE s'accommodent mal d'une pratique frontale, purement
disciplinaire. En effet, elle sont naturellement un outil d'individualisation
du travail qui s'adapte au rythme et au niveau des élèves, un outil
particulièrement adapté aux pédagogies différenciées, transversales, fondées
sur une démarche de projet plus que disciplinaire . Aussi, même en disposant
d'une machine pour chacun de ses 25 ou 30 élèves, l'enseignant ne pourrait
plus enseigner de la même façon car un enfant devant une machine avance à
son rythme propre et, très vite, il s'avère difficile de lui en imposer un
autre, dicté par une gestion globale du groupe. Les TICE imposent donc l'éclatement
du groupe classe sur une plage, même limitée, de l'emploi du temps. Cela
implique la formation de groupes plus petits que le groupe classe, avec des
objectifs pédagogiques clairs et définis. Il ne faudrait pas renouveler les
maladresses du passé quand, quelquefois, dans les salles de nano-réseaux, la
moitié des élèves menait une activité plus occupationnelle que réellement
scolaire tandis que l'autre moitié " faisait de l'ordinateur ".
La véritable difficulté d'intégrer les TICE à la classe se situe
certainement là : passer d'une pédagogie
traditionnelle plutôt frontale à une pédagogie par projet plutôt
individualisée. Il s'agit d'une question complexe touchant :
- à la formation des enseignants, tant aux TICE qu'aux pédagogies actives
et la l'organisation par ateliers
- au nombre de pédagogues professionnels, et pas seulement d'adultes, face
aux élèves,
- à une réelle volonté d'évolution et d'adaptation de la part des
enseignants.
- PERRENOUD
(Ph.), Cyberdémocratisation, Les
inégalités réelles devant le monde virtuel d'Internet, La revue des
échanges, Volume 15 No 2 - Juin 1998, Nouvelles technologies
- Les TICE ne sont pas
intégrables dans l'Ecole, Contribution au symposium "L'école de
demain à l'heure des technologies de l'information et de la communication", Colloque
du REF, Montréal, septembre 1996. Charles DUCHÂTEAU
- De l'efficacité pédagogique des TICE, J.P.
ARCHAMBAULT, CNDP, avril 1999
|
|