N°109 - Enseigner dans les collèges en ZEP - le point de vue des
principaux et des enseignants début 1998 - n° de juillet 1999 - Dossier Education et
formation
Auteurs : François-Régis Guillaume et Pierre Périer
En janvier 1998, dans le cadre de la relance des zones d'éducation prioritaires, et en
vue des assises nationales des ZEP organisées à Rouen en juin 1998, des enquêtes ont
été lancées auprès des acteurs de terrain pour connaître leurs attentes et pour
contribuer à un état des lieux.
L'ensemble des principaux de collège et un échantillon représentatif de 710 enseignants
ont été interrogés.
Leurs réponses sont analysées dans ce Dossier.
Les collèges de ZEP, pour leurs enseignants, se caractérisent d'abord par l'origine
sociale de leurs élèves : non seulement, dans leur grande majorité, les élèves sont
issus de milieux populaires mais, surtout, une grande partie d'entre eux appartiennent à
des familles touchées par le chômage ou la précarité. Le niveau scolaire des élèves
à l'entrée en sixième apparaît souvent plus faible que dans les autres collèges, en
partie à cause de la proportion des élèves en grande difficulté.
Les insultes verbales et les bagarres entre élèves sont les formes les plus répandues
de violence dans les collèges en ZEP. Environ 12 à 14% de ces collèges connaissent de
graves problèmes de violence.
La passivité et l'absence de motivation pour le travail scolaire d'un grand nombre
d'élèves constituent cependant la principale difficulté dans l'exercice du métier
d'enseignant
Les enseignants des collèges de ZEP à la fois par une plus forte proportion
d'enseignants investis dans le domaine pédagogique et dans le rôle d'éducateurs et par
une plus fort proportion d'enseignants qui décrivent leur métier comme particulièrement
difficile. L'investissement pédagogique se traduit par une fréquence plus élevée de
travail avec les collègues et par la participation à des projets pédagogiques. La
plupart de ces enseignants considérent le rôle d'éducateur comme une fonction normale
de leur métier.
La majorité des acteurs pensent que les ZEP ont sensiblement amélioré les choses. Leurs
attentes portent sur l'attribution de moyens supplémentaires en postes de personnel
enseignant et non enseignant mais aussi en temps pour la concertation et la formation.
L'autonomie des établissement apparaît plus nécessaire qu'ailleurs. La demande d'une
reconnaissance du rôle des enseignants est également très forte. Plus globalement, on
attendait un renforcement de la politique des ZEP.
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