Chapitre 13

Etre le gardien des programmes

Le programme, rien que le programme, tout le programme.

Etre le gardien des programmes > contrôleur > évaluateur

 

Mon programme : l’enseignant dispose d’un pare-feu infaillible en apparence  face à toute innovation d’en bas ou d’en haut, face à toute obligation à faire évoluer sa pratique, Gardien vigilant et sourcilleux des objectifs disciplinaires nationaux, il défend son quota horaire, sa progression, son évaluation des attaques du dedans que représentent l’interdisciplinarité, la gestion de la DHG, et de dehors, la baisse du niveau. « Mon programme », c’est en quelque sorte « mon credo ». Est-ce si simple ?

 

 

 

Zone de Texte: Au fond, les programmes, qu’est-ce que c’est ?

Poser la question des programmes, c’est s’interroger sur le concept de discipline. En quelques pages éclairantes, Jean-Michel Zakhartchouk et Florence Castincaud[1] rappellent ce que tout enseignant devrait avoir vu en formation initiale :

 

 

  • Une discipline scolaire n’est pas une discipline scientifique. Celle-ci a pour but de produire du savoir, celle-là l’appropriation de connaissances.

  • Une discipline a une histoire, souvent récente et évolutive, résultant d’approches pragmatiques, telle… la grammaire.

  • Une discipline a une existence institutionnelle caractérisée par

 

o       des contenus d’enseignement auxquels on accède par un programme et par un concours

o       des horaires d’enseignement

o       des programmes

o       une inspection, garante de leur application

o       des formes d’évaluation cadrées

o       des activités classiques

o       des manuels

Mais, « les élèves ne sont pas disciplinaires. »

 

Dans l’introduction du même ouvrage, Philippe Perrenoud invite à une conception élargie de la discipline pour les élèves :

  • Les disciplines font partie d’un projet global de connaissance, d’un rapport au monde dont chacun participe à sa manière.

  • Elles résultent d’une façon, partiellement arbitraire et changeante, de découper la réalité pour mieux l’étudier. 

  • Les unes qui prétendent rendre le monde intelligible ne seraient rien sans celles qui permettent de formaliser des relations (mathématiques, logique), de formuler des énoncés (langues et autres codes), de figurer ou de schématiser le réel, voire de le simuler ou d’en calculer les états ou les transformations.

  • A ses frontières, chaque discipline rencontre ses voisines et de telles rencontres peut naître un métissage autour de problématiques qui appellent plus d’un regard disciplinaire ;

  • La résolution de la plupart des problèmes complexes (de société, d’urbanisme, de santé, de technologie, d’environnement) mobilise plusieurs disciplines.

 

Ce n’est que pour les besoins d’un enseignement collectif chargé de faire acquérir un programme que l’organisation scolaire cherche à établir des groupes homogènes relatifs à ce programme. Le programme est donc avant tout le programme d’un cycle, d’un niveau d’enseignement, décomposé en sous-programmes disciplinaires, liés et normalement cohérents entre eux.


[1] in Croisements de disciplines au collège, éd . CNDP et CRAP, Amiens, 2000, p. 18

Remonter ] Une spécificité du programme ? ] Traiter le programme ] Et les autes programmes ? ] Programmes et orientation des élèves ] [ Une définition du programme ] Finir le programme ] Trop large, le programme ? ] Test: le programme ? ]

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