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L'enfance

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PARCOURS DE VIE D'ANDRE DE PERETTI

extrait de Itinéraires de lecture, Perspectives documentaires en sciences de l'Education, n°17, 1989

L'enfance: enracinement et rupture

Ce qui a été important pour moi dans ma première enfance, ce fut ma croissance au Maroc, à Rabat, jouant au jardin des Oudaïas, si semblable à ceux de Grenade, mais aussi lisant de nombreux petits livres, ainsi que bien sûr les oeuvres de Jules Verne et de la Comtesse de Ségur.

A la suite du divorce de mes parents, j'ai dû quitter le Maroc à 11 ans pour aller vivre nostalgiquement, avec ma soeur aînée, chez une grand'tante à Bordeaux. J'ai lu alors une histoire sentimentale sans qualité particulière, qui m'a cependant donné une sorte de joie de vivre, un sentiment d'acceptation, et la force de dire définitivement "oui" aux contraintes de la vie. Puis, je suis allé poursuivre mes études auprès d'une tante cantatrice, dans un milieu trés intellectuel, vivant, trés artiste. Le philosophe Julien Benda venait souvent corriger ses épreuves chez nous. Ma tante était liée d'autre part avec Charles Maurras et m'avait conduit, le jour de ma première arrivée, vers 12 ans, à Paris, au bureau de l'Action française !

A Abbeville, il y avait beaucoup de livres, tout Musset, tout Lavisse, tout Proust, tout Maurras, et une vie intellectuelle trés riche. Paradoxalement, ce qui m'a frappé, grâce à mon oncle, centralien, fut un livre de mathématiques supérieures, mais trés simple, traduit de l'américain. Il a été source de ma passion pour les mathématiques. Et j'ai aussi été vivement influencé par deux ouvrages du géologue Pierre Termier: la joie de connaître et A la gloire de la terre. Mais je ne décrochais pas des autres aspects historiques et littéraires et j'avais déjà le souci d'une certaine critique littéraire (Lanson, Thibaudet, Sainte Beuve).

Le détonateur de ma réflexion d'adolescent ce fut plus tard, en Terminale, outre l'impact de Bergson, celui de Péguy. Pas seulement pour sa poésie, mais aussi pour la fierté de ses positions dans Notre jeunesse, puis la conjointe. Pour moi, le besoin de cohérence entre l'action, la pensée, la vie et l'écrit, fut fondateur d'un certain style de vie auquel j'ai essayé de rester fidèle.

 

concept :François Muller @ 1998-2009

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