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@ Le professeur principal, une mission stratégique et un rôle qui se travaille Médiation, coordination, aide, conseil : le professeur principal doit mobiliser une bonne connaissance du système éducatif, des éléments sur la psychologie des ados et sur l'environnement de l'établissement. Vous consulterez avec profit les guides et brochures de Nantes, Grenoble et de… la Sarthe, constantes dans leurs qualités et leur actualité. http://www.ac-nantes.fr:8080/peda/pole_peda/prof_principal/guide_professeur_principal.pdf http://www.ac-grenoble.fr/cio/rubrique.php3?id_rubrique=72 http://www.ac-nantes.fr:8080/ia72/publications/edusarthe/index.php?nav=T2 Pour
Lisa, une élève au lycée en grande difficulté, timide mais bien
intégrée, le conseil de classe a préconisé une réorientation en
BEP ; la maman préfère un redoublement pour décrocher après
un Bac SMS, archi-bouché et hyper-sélectif. Lisa préfère par élimination
être infirmière plutôt que coiffeuse. A l’issue de
l’entretien, la mère confie que sa fille n’est pas une
travailleuse acharnée : elle dépense la plus grande partie de
son énergie à faire de l’équitation. « Ah, tu fais
du cheval », « Oui, j’ai un galop 7 (niveau de compétition). ».
Cette adolescente apparemment
« nulle », paresseuse, fumiste, découragée et perdue
est en fait une adolescente passionnée et fougueuse sur un cheval. Naïvement,
Fanny demande si elle n’a pas pensé à travailler dans l’équitation,
plutôt que dans le médical qui semble inaccessible ou niveau des
filières scolaires proposées ou la coiffure qui la motive si peu.
« C’est mon rêve, mais je ne peux pas. Il faut le bac et
puis je ne sais pas comment accéder aux formations. ». Grâce
aux connaissances de Fanny sur les formations « jeunesse et
sports », et à quelques coups de fils ciblés,
Lisa a pu trouver un projet motivant et atteignable au vu de
ses compétences, Fanny fait l’analyse de ce cas d’école :
défaut de communication, rétention d’information, manque de
concertation entre élèves, familles, professeurs, conseiller
d’orientation, éducation nationale et Jeunesse et sports,
entreprises et instituts de formation. Chacun son boulot, chacun son
information, sa formation, tout semble segmenté et cloisonné. On
n’a pas su reconnaître ses talents. « Ce n’est pas notre
rôle. » Alors qui, si ce n’est nous ! Nous, en équipe
bien sûr.[1] Le cas de Lisa n’est pas un
cas isolé, il bute sur nos propres limites à faire un bilan sérieux
de toutes les compétences des élèves en phase d’orientation ;
ce devoir de prise en charge de la préparation à l’orientation
nous appelle à sortir de visées strictement disciplinaires pour
s’intéresser à l’élève et à ses potentialités ; on
construit mieux sur des bases solides que sur des lacunes. Des études sur ce point convergent sur la difficulté de travailler l’orientation en particulier pour les jeunes filles. L’académie d’Amiens a consacré tout un dossier en ligne à ce propos[2], dont est tiré ce conseil précieux pour accompagner les élèves : F. Vouillot préconise de « ne pas se limiter dans l’aide à l’orientation, à se demander comment on peut permettre aux filles/femmes et aux garçons/hommes de transgresser les normes culturelles de sexe ». Cette posture, d’une part, maintient implicitement la notion de frontière entre masculin et féminin, et, d’autre part contraint toujours le sujet à des négociations identitaires coûteuses. Il faudrait plutôt permettre au sujet de ne pas avoir le sentiment « de » ou « d’avoir à » transgresser. Si l'on veut que les jeunes puissent diversifier leurs projets, il est important de travailler à l'élargissement de leurs sentiments de compétence. Cela permettra d'élargir leurs champs d'intérêts sur lesquels s'appuie l'élaboration des projets. Cette diversification des sentiments de compétences et des intérêts fera perdre aux limites fixées par les rôles de sexe leur légitimité. Ainsi, filles et garçons ne seront plus en situation de transgression. Il ne faut pas aider les jeunes à transgresser mais les amener à ne pas avoir le sentiment qu'ils transgressent. De la Seconde à la 1ère : quels sont les déterminants de l’orientation ? Consacré au suivi d'un panel de jeunes entrés au collège en 1995, le n° 72 d'Education et formations devrait être connu par les professeurs principaux et par leurs élèves ! Plus que les résultats scolaires en général, le niveau en maths reste le facteur déterminant de l'orientation. Il pilote l'entrée en S, mais détermine également le choix de la filière L. Aucune autre discipline n'a cette importance. La catégorie sociale joue un rôle : "à résultats scolaires et autres caractéristiques comparables, les enfants de cadres, d’enseignants, mais aussi de parents exerçant une profession intermédiaire s’orientent davantage vers une première générale que les enfants d’ouvriers, d’agriculteurs ou de personnes inactives" .
Le niveau de diplôme des parents et même le type de famille.
"Le fait d’être enfant unique s’avère favoriser l’accès en
première générale. À l’opposé, les élèves en situation familiale
atypique (ne vivant avec aucun de leurs parents) ont moins de
chances de poursuivre leur second cycle dans l’enseignement
général". [1] d’après le témoignage de Fanny O’Sullivan, professeur de SES au lycée Arago de Perpignan, académie de Montpellier, cité dans « premiers pas dans l’enseignement », Cahiers pédagogiques, n°418, CRAP, novembre 2003, p.20 |