Dans une pédagogie de situations-problèmes, le rôle
de l'élève est de s'impliquer, de participer à un
effort collectif pour réaliser un projet, par la même occasion,
de nouvelles
compétences. Il est invité
à faire part de ses doutes, à expliciter ses raisonnements,
à prendre conscience de ses façons de comprendre, de mémoriser,
de communiquer. On lui demande en quelque sorte, dans le cadre de son métier
d'élève, de devenir un
praticien
réflexif.
Un tel contrat exige davantage de cohérence et de continuité,
d'une classe à la suivante, et un effort incessant d'explicitation
et d'ajustement des règles du jeu. Il passe aussi par une rupture
avec la compétition et l'individualisme. Ce qui renvoie à
l'improbable coopération entre adultes et au contraste possible
entre
la culture professionnelle individualiste des enseignants
et
l'invitation faite aux élèves de travailler ensemble...
Du côté de l'identité et des
compétences du professeur, on trouve donc:
-
la capacité d'encourager et de guider le tâtonnement expérimental
-
l'acceptation des erreurs comme sources essentielles de régulation
et de progrès, à condition d'être analysées
et comprises
-
la valorisation de la
coopération entre
élèves dans des tâches complexes
-
la capacité d'expliciter et d'ajuster le contrat didactique, d'entendre
les résistances des élèves et d'en tenir compte
-
la capacité de s'impliquer personnellement dans le travail sans
rester constamment dans la position de l'arbitre ou de l'évaluateur,
sans pour autant devenir un égal.
Philippe PERRENOUD, Construire des compétences dès l'École,
Paris, ESF, p.85 sq.
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