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la trilogie

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  retour au projet Annexe 5 du Rapport au Ministre, Conseil national de l'Innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), 15 juin 2001, pp. 43 sq
 

- 1 - L’AUTONOMIE DE L’ETABLISSEMENT

Un cadre réglementaire

La réglementation définit le cadre de l’autonomie éducative et pédagogique de l’établissement public local d’ enseignement ( article 2 du décret d’août 1985 modifié par les décrets du 31/10/1990 et du 26/03/1993) et les caractéristiques du projet d’établissement.

 

Les critères d’un établissement autonome

L'établissement doté d'une autonomie élargie, dans le cadre des orientations nationales définies par la loi, sera en capacité de :

- connaître les objectifs que le ministère lui a assignés,

- définir des objectifs qui lui sont propres, c’est à dire d’élaborer une stratégie par rapport à une situation et un environnement locaux,

- d’articuler ses choix avec les objectifs nationaux et régionaux,

- de les évaluer,

- d’en rendre compte.

 

Les obstacles à l’autonomie des établissements

1) L’administration ne donne pas toujours à l’établissement les moyens de son autonomie

- des pressions diverses sur la politique de l’établissement ( des administrations centrale, rectorale et départementale) : la succession des circulaires demandant d’ouvrir « un volet supplémentaire » au projet d’établissement en fonction des desiderata hiérarchiques.

- Manque de souplesse dans la dotation globale horaire : des moyens destinés à aider les élèves pré-affectés (exemple : l’aide individualisée avec des disciplines décidées au niveau national)

- Dotation globale horaire insuffisante pour apporter une marge de manœuvre.

- La nomenclature des « activités à responsabilités dans l’établissement » telle qu’elle existe dans les systèmes d’information entre les établissements, les rectorats et le ministère (GEP) ne permet pas de reconnaître certaines activités de l’enseignant.

- La difficulté de trouver rapidement un conseil juridique en cas de besoin

- Le contrôle a posteriori encore trop peu en vigueur.

2) L’établissement n’occupe pas toujours l’espace d’autonomie qui lui revient

- les compétences et la formation des personnels, en particulier enseignant et de direction, ne permettent pas de libérer la créativité et les initiatives.

- peu de connaissances juridiques pour contractualiser

- le service actuellement défini des enseignants qui ne reconnaît pas des tâches nouvelles (tuteur, coordonnateur d’équipe, chef de projet, etc.)

- la culture de l’évaluation peu développée: l’obligation de rapport annuel d’activités n’est pas assurée par tous les établissements.

- 2 - LE PROJET, UN ELEMENT MOTEUR POUR L’AUTONOMIE DE L’ETABLISSEMENT

1) le projet d’établissement : en panne

Force est de constater que cette démarche n’a pas connu le développement souhaité.

Deux raisons en sont à l’origine. D’une part le projet s’est rapidement transformé en une simple procédure administrative, s’ajoutant à d’autres, sans réflexion ni engagement. La notion de volets, de cadre préétabli en ont le plus souvent fait un programme d’actions (au

mieux) ou un catalogue fourre-tout (au pire).

D’autre part l’ambiguïté et la confusion entretenues autour des notions de projet (projet d’action, projet éducatif, projet pédagogique, projet culturel…). Dans beaucoup de cas, le projet d’établissement n’est qu’un PAE (Projet d'action éducative) amélioré ou une enveloppe d’actions hétéroclites décidées davantage en fonction de crédits à dépenser ou de subventions obtenues que d’une vision de transformation. Rares sont les véritables projets politiques, véritable définition du projet d’établissement. Rares sont également les projets d'établissement qui prennent en compte (au moins) les éléments du contexte environnant existants dans des projets établis sur le territoire concerné : projets de zone, projets de quartier, projet éducatif local, grand projet de ville…

2) Pas de projet sans autonomie, pas d’autonomie sans pédagogie de l’autonomie

Cela ne pourra se faire sans le développement de l’autonomie des acteurs qui participeront à l’élaboration, la mise en œuvre, l’évaluation de la politique de l’établissement : pas d’autonomie sans pédagogie de l’autonomie.

- Un pilotage temporel Les établissements doivent intégrer la notion de temps, autrement vécu que comme une routine :

- du temps pour que les notions de politique et de collectif fassent progressivement leur chemin dans les esprits ;

- du temps institué pour que les acteurs puissent se rencontrer, échanger , s’informer, s’approprier les informations (temps de concertation

institué dans les emplois du temps, journées banalisées pour la réflexion…)

- Une culture de l’évaluation

- Développement des capacités à analyser la situation de l’établissement, à recueillir des informations sur les points faibles et les leviers du systèmes

- Travail de formalisation puis de communication dans l’établissement de telle sorte que les données soient accessibles matériellement et intellectuellement

- Recherche de la confrontation avec un regard extérieur

- Evaluation des chefs d'établissement

- Une lettre de mission au chef d'établissement nouvellement nommé et après renouvellement

- Des objectifs de changement et de nouvelles tâches et fonctions dans l’établissement : des négociations à conduire.

La volonté de concevoir des choix, et de construire de manière participative une stratégie de changement est seule susceptible de progressivement faire émerger la nécessité de tâches et de compétences à développer :

- la médiation, la négociation, la transaction en vue d’un compromis ;

- l’animation

- la capacité à travailler avec les autres, en particulier dans le cadre d’une équipe ;

- la délégation

- le travail en réseau.

3) Entrer dans une démarche de projet et acquérir les compétences nécessaires à sa maîtrise : quelle aide pour les établissements ?

1) Les missions et les objectifs nationaux clairement définis, appuyés fortement par un débat politique et relayés au plus près possible du terrain ;

2) La redéfinition des statuts et des rôles, ainsi que celle des services, adaptés à un nouvel exercice du métier :

- Chefs d’établissement

- Inspecteurs

- Enseignants

- Gestionnaires

- Personnels atoss

3) L’aide à la professionnalisation

- accompagnement

- formation initiale et continue

- réseaux d’échanges

- appui méthodologique : en particulier, une aide juridique à l’élaboration d’un diagnostic, disponible rapidement et au plus près du terrain.

4) Un appui logistique

- assouplissement de la mise en œuvre de la dotation globale horaire (intégration possible de tâches non reconnues par l’administration)

- Dotation horaire assouplie et abondée de telle sorte que les établissements puissent disposer d’au moins 10% de la masse horaire pour une réelle marge de manœuvre.

5) Le rôle des bassins de formation doit être renforcé dans le sens :

- de l’articulation entre les objectifs académiques et ceux de l’établissement, par le biais d’une présence active de l’inspection "générale" et pas uniquement disciplinaire.

- du recensement des ressources humaines existantes mutualisées par les établissements.

- d’une coordination des politiques éducatives locales, en articulation et cohérence avec celles des collectivités.

Se pose alors la question de la légitimité et de la reconnaissance de ces coordinations ainsi que les moyens correspondants.

- 3 - LA CONTRACTUALISATION

Les contrats de réussite instaurés au niveau des Réseaux d'Education Prioritaire (REP) préfigurent ce type de démarche. Cette procédure de contrats d'objectifs devrait être généralisée. Elle donnerait son sens véritable au projet, responsabiliserait autant les acteurs que les instances de décision, comme les conseils d'administration ou d'école.

Elle accorderait surtout aux acteurs la liberté de mettre en place des processus (missions et services des personnels, enseignements complémentaires …) et faciliterait un partenariat fondé sur des objectifs communs. Une globalisation des moyens ou, à tout le moins, une harmonisation et des complémentarités pourrait devenir ainsi plus efficace et même réduire les coûts. Le contrôle a posteriori permettrait à l’établissement de rendre compte des résultats obtenus.

La procédure des contrats présente un avantage de simplification en répondant à la diversité des situations et en offrant un seul type de démarche quel que soit le lieu, quel que soit le projet, quels que soient les contractants ou les partenaires. Elle permettrait aussi de prendre en compte la durée sans pour autant s'installer dans la "rente" de situation tout contrat s'inscrit dans un temps donné. Enfin, e contrat suppose les bilans intermédiaires et l'évaluation terminale au vu des objectifs fixés, en particulier l'examen de l'usage et de l'efficacité des moyens. En dernier lieu, mais supposant une véritable changement dans la culture administrative, cette procédure oblige à la négociation entre ceux qui doivent ou veulent contracter.

Le Conseil propose d'étudier la mise en place de ces procédures selon un "cadrage" national et d'envisager une circulaire qui, faisant le point sur les diverses possibilités interministérielles, préconiserait un "modèle" de contrat type Contrat d'Innovation Educative (CIE) pouvant se décliner en deux grandes directions :

- des contrats d'innovation pédagogique (CIP)

- contrat d'innovation simple : à destination des établissements et équipes innovante.

- contrat développement pédagogique pour la mise en œuvre des novations préconisées par les Directions, les Recteurs, l'Inspection Générale, des associations.

- contrat d'expérimentation en fonction d'une recherche précise à l'initiative de l'INRP (Institut national de recherche pédagogique),les IUFM ( Institut universitaires de formation des maîtres)

- des contrats d'insertion éducative et sociale (CIES)

- contrats d'établissements sensibles (ou pionniers) : à destination d'équipes constituées ou voulant se constituer, notamment pour des publics spécifiques ("décrocheurs", en rupture, en zones

sensibles…)

- contrats d'échanges locaux : possibilité pour les établissements et collectivités d'organiser des échanges (accueil de classes, de groupes) à l'année ou sur des durées plus réduites

- contrats d'insertion éducative : pour les établissements accueillant ou voulant accueillir des jeunes (en danger, en rupture, en infraction).

Le Conseil estime que la mise en œuvre de cette procédure permettrait simplification, lisibilité et cohérence et pourrait être complétée par deux "mesures" complémentaires :

- la suppression des différents classements actuels (établissements sensibles, difficiles, sous contrat etc) qui n'aboutissent qu'à un enchevêtrement et une gestion cloisonnée

- le regroupement des moyens actuellement dispersés selon des bureaux et des plans différents et qui entraînent des projets annuels et indépendants les uns des autres.

Dans le même ordre d'idées, le Conseil s'interroge sur la composition, le fonctionnement et les compétences des Comités d'Education à la Santé et la Citoyenneté. Ces instances devraient être rééxaminées au vu de leurs objectifs et de leur fonctionnement. De même les relations entre les Contrats Educatifs Locaux et les Conseils d'Administration ou d'Ecole méritent d'être

observées.

.

Le Conseil considère que l'installation et l’extension de l’innovation passent par la relance de cette politique fondée sur le triptyque indissociable autonomie - projet - contrat. Politique qui permet en outre de répondre aux craintes d’un éclatement du service public ou de soumission aux intérêts locaux

Le Conseil inscrit ces suggestions dans le cadre d'une application de la loi du 25 janvier 1985 qui a transféré les attributions des Conseils d'Administration du domaine réglementaire au domaine législatif (article 1568 de la loi du 22 juillet 1983 modifiée) :

" Le Conseil d'Administration règle, par ses délibérations, les affaires de l'établissement.

A ce titre, il exerce notamment les attributions suivantes :

- il fixe, dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et des objectifs définis par les autorités compétentes de l'Etat, les principes de mise en œuvre de l'autonomie pédagogique et éducative dont disposent les établissements et, en particulier,

les règles d'organisation de l'établissement ;

- il établit chaque année, un rapport sur le fonctionnement pédagogique de l'établissement, les résultats obtenus et les objectifs à atteindre;

- il adopte le budget dans les conditions fixées par la présente loi"

 

Sans avoir de compétences juridiques particulières, le Conseil estime que ces dispositions, proches des compétences des assemblées délibérantes des collectivités (communes, départements, régions) énoncent à la fois les règles et les marges de manœuvre des établissements mais aussi celles de l'autorité de 'Etat qu'est le Ministre pour fixer les objectifs pédagogiques et éducatifs. En ce sens les propositions concernant le projet, l'autonomie et le contrat, s'inscrivent dans la politique générale de décentralisation et de déconcentration.

     

 

 

concept :François Muller @ 1998-2009

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