Construire collectivement un concept, le Q-sort

La technique du Q-sort[1] est rompue par l’expérience, et connue des collègues : elle consiste en un choix de propositions variées et disparates sur un thème donné. Chacun participant opte pour deux propositions auxquelles il adhère, et deux qu’il rejette.

Cette consultation individuelle est recueillie pour en proposer, à partir d’un tableau des résultats, la conception du groupe. Au groupe, sous l’analyse du formateur, d’en décoder son opportunité, sa pertinence, ses silences aussi. De quoi engager la formation.

 

Consignes de passation

  1. La passation se réaliser, individuellement ou collectivement, dans le strict respect de l'anonymat. Les réponses personnelles de classement de propositions ou items doivent être marquées sur deux morceaux de feuille sans nom, dont l'un est gardé par son rédacteur. Ces feuilles peuvent être fournies imprimées à l'avance selon les modèles donnés ci-dessous ou fabriqués sur un modèle tracé au tableau.
  2. Les consignes peuvent s'appliquer à la personne même qui passe le Q-Sort mais on peut aussi demander à celle-ci de se placer du point de vue d'autres personnes (à définir) ou du point de vue du sens commun.
  3. Les consignes peuvent être relatives à l'idéal qu'on se fait du concept ou relatives à la façon dont on l'envisage dans la pratique

Par exemple:

A votre avis, comment classer idéalement les différents items ?

Selon vous, comment telle catégorie de personnes classerait-elle les différents items pour une présentation idéale de ce concept ?

Selon votre pratique personnelle, classez les différents items 

Selon vous, comment classer les items pour indiquer de quelle façon telle catégorie de personnes vit en pratique ce concept ?

  1. Les consignes peuvent également porter sur le passé et le présent:

Par exemple:

Comment autrefois aurait-on classé ces différents items ?

Comment aujourd'hui classe-t-on ces différents items ? Dans la pratique, dans l'idéal, par vous, par d'autres personnes...

  1. Le classement s'effectue selon des échelles de répartition correspondant à une distribution aussi proche que possible de la distribution gaussienne. Ces échelles sont placées sur les modèles de feuilles-cadres ci-dessous. Une telle répartition obligée contraint d'une certaine façon l'individu à décider ses choix de façon aussi réfléchie qu'affective.
  2. Il faut compter de 15 à 30 minutes pour un Q-Sort de 20 items, de 30 à 45 minutes pour un Q-Sort de 60 minutes.

 

Version plus collaborative

Dans une première séance, le formateur peut constituer cinq groupes de rédaction, chaque groupe chargé de rédiger quatre propositions d’après les traitements suivants (un par groupe) :

  • Version officielle et conforme

  •  Version plus scientifique, issue de la recherche

  •  Version contestataire

  •    Version loufoque ou humoristique

  • Version « salle des profs »

La compilation mélangée des propositions constitue donc une liste à la Prévert de 20 items. Ce nouveau Q-sort fera l’objet d’une passation à la séance suivante, ou pour un autre groupe.

 


Q-sort autour du socle commun de connaissances et de compétences

Conception : groupe des chefs d’établissement de l’enseignement privé de l’Est parisien, oct. 2008 et François Muller

  1. C’est l’actualisation du système français au cadre européen de l’éducation
  2. C’est encore une réforme de plus, jusqu’à la prochaine
  3. C’est enfin l’occasion de faire une école pour tous et pour chacun
  4. C’est la négation des disciplines et des programmes
  5. La logique du socle est en parfaite contradiction avec la culture et les pratiques de l’enseignement catholique.
  6. C’est une occasion unique de travailler ensemble et autrement
  7. C’est un casse-tête pédagogique pour les chefs d’établissement
  8. C’est un texte de cadrage qui permet des applications locales
  9. C’est la fin de la liberté pédagogique pour les enseignants
  10. Il est urgent d’attendre les instructions complémentaires
  11. C’est un document qui va donner de la cohérence aux enseignements et du sens aux apprentissages
  12. C’est un compromis infaisable entre la pression de lobbies et des directives européennes
  13. La logique du socle est une pleine harmonie avec la dynamique du projet académique.
  14. C’est un moyen pour en perdre (des moyens)
  15. Nous attendrons une formation pour nous y mettre.
  16. C’est un dispositif qui permet de remettre les évaluations à leur juste place
  17. C’est introduire le libéralisme dans l’univers scolaire
  18. C’est un chantier de vingt ans
  19. C’est l’aboutissement d’une réflexion vieille de quarante ans.
  20. C’est « ce qu’il n’est pas permis d’ignorer » au terme de l’Ecole obligatoire
  21. C’est la modernisation du cadre professionnel qui permet l’évolution des pratiques
  22. c’est posséder pour les élèves un  outil indispensable pour sa vie… pour la société  
  23. C’est impossible sans l’accompagnement des enseignants
  24. C’est un document qui demande à être discuté par les équipes

 


Q- sort : Evaluer un dispositif expérimental, c’est…

Conception : Groupe scolaire « Soleil »du 19ème arr. et François Muller, Paris, juin  2008

1-      Evaluer un dispositif c’est  inspecter tous les acteurs.

2-      Evaluer un dispositif sert à classer les écoles.

3-      Il suffit d’évaluer les élèves pour évaluer le système.

4-      Evaluer un dispositif, c’est faire un 360 degrés.

5-      Evaluer est un régulateur de l’action.

6-      Evaluer, c’est une négociation entre les différentes parties en présence

7-      Evaluer ne sert à rien sans base de référence.

8-      Ce n’est pas aux enseignants d’évaluer.

9-      Evaluer c’est contraindre à rendre les objectifs plus visibles.

10-  Evaluer c’est juger de ce qui est efficace.

11-  Evaluer un dispositif, c’est déjà l’enterrer.

12-  Evaluer c’est distinguer les acteurs et leurs rôles.

13-  Evaluer c’est recueillir des données et voir comment elles évoluent.

14-  Evaluer conduit à interpréter.

15-  Si on n’évalue pas nous-mêmes, nous serons les « sujets » de l’évaluation

16-  Evaluer c’est juger.

17-  L’évaluation est déterminée par le choix des critères d’évaluation.

18-  On ne peut pas tout évaluer.

19-  Un outil d’évaluation n’a de valeur que s’il est reproductible.

20-  Evaluer, c’est communiquer

21-  Pour les acteurs du système éducatif les attentes de l’évaluation sont identiques.

22-  Evaluer c’est s’accorder sur des indicateurs pouvant mesurer l’activité.

23-  Evaluer c’est se mettre d’accord sur les indicateurs mesurant l’impact sur les parcours scolaires.

24-  Evaluer c’est se mettre d’accord sur les indicateurs qualitatifs (satisfaction des acteurs, dysfonctionnement)

25-  Evaluer oui, mais il faut avoir des outils pour exploiter les résultats.

 

 

 

Quelques exemples en ligne de Q-sort


Procédures des dépouillements

Le dépouillement s'effectue de façon simple. Il est relativement rapide, sauf si le groupe est de grande taille.

Les feuilles de réponse anonyme servent de supports au dépouillement collectif dont le résultat apparaîtra sur l'un des tableaux prévus à cet effet. Ce dépouillement, intéressant pour chacun et pour tous, peut être fait directement devant le groupe réuni ou, en son absence, à distance.

  1. Les indications portées sur chaque feuille de réponse sont tour à tour reportées sur un tableau de dépouillement (et chaque feuille dépouillée doit être marquée d'un signe, pour éviter de la reprendre dans le dépouillement.

    n°items

    coeff.

    1 2 3 4 5 6 7 8 ...
    + 2                  
    + 1                  
                       
    - 1                  
    - 2                  
    scores                  
    classement                  
  2. Ensuite, des scores sont établis pour chaque item, en multipliant par les coefficients indiqués les fréquences obtenues dans chaque position (ou classe) pour cet item.
  3. Sur le tableau complété par les scores, il est ensuite possible de faire le classement des assertions, numéro par numéro, depuis le score positif le plus élevé jusqu'au score négatif le plus grand.
  4. Les scores les plus élevés ou les plus bas manifestent les zones de consensus entre les individus. Les scores moyens peuvent signifier les zones d'indifférence ou bien de contradictions
  5. Il sera également intéressant de vérifier la plus ou moins grande dispersion des tris effectués par les individus: en vue d'en rechercher les significations possibles, et d'y observer les lieux de différence et d'opposition
  6. Il est possible de reconstituer, comme "formule signifiante du groupe" le classement des items qui résulte du classement collectif par les scores obtenus: il faut alors replacer graphiquement les cases neutralisées dans la passation. Ainsi, pour un cadre en 5 positions, on placera les 20 numéros selon la hiérarchie successive de leurs scores:
    les plus hauts scores
       
    les scores élevés
           
    les scores déjà moyens
           
    les scores négatifs
           
    les scores les plus bas
       

extrait de A. de PERETTI, Encyclopédie de l'évaluation..., p.257 sq.

 

 

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