Chapitre 14 Le grand évaluateur Rapporter
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Ce soir, vous tirez de votre cartable un paquet de copies d'un devoir sur table. C'est la quinzième fois du trimestre pour cette classe, , l'avant dernière avant le conseil de classe. Votre carnet d’évaluation est presque rempli. L’objectif est atteint : la courbe de saint-Gauss se dessine. Vous êtes un bon prof. Vous avez préparé une bassine de café car l'expérience vous a appris que le pensum représente trois heures de travail lancinant avec toujours une question sans réponse: "mais à quoi je vois que cet élève a réussi ?". L'élève de son côté n'a pas la réponse.
Interrogés
par leurs enseignants dans le cadre de leur mémoire professionnel, à
la question « les enseignants notent-ils de façon objective ? »,
les 119 élèves ont répondu :
Il semblerait donc que pour une proportion élevée (plus de la moitié), les notes soient davantage issues d’hasards heureux ou malheureux au mieux, la résultante d’autres logiques obscures agissantes que d’une analyse objective de la copie des élèves….
Le
mini-cas livre implicitement plusieurs objectifs de niveau différent et
varié selon les acteurs en présence :
Pour
l’enseignant :
Est-ce évaluer ? La courbe de Gauss n’est pas le modèle idéal de répartition des notes sur une classe de 30 élèves. Elle s’applique uniquement à la répartition aléatoire pour des grands nombres de même consistance. Tout sauf des copies d’élèves!…
Pour
l’élève :
Plusieurs
questions de fond restent en suspens, dans le désordre : faut-il
tout noter ? Evaluer, est-ce (toujours) noter ? Pourquoi évaluer ?
Qu’est-ce qu’évaluer ? Comment évaluer ?
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