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Ceci n'est pas une carte du ciel pédagogique.

C'est une carte des relations inter-personnelles des élèves d'une classe hétérogène de 6ème en collège ZEP, soit 25 élèves. On appelle ce schéma un sociogramme. La vie de classe est lourde de ce qui se passe dans et hors la classe, avec vous et sans vous. Plutôt que d'ignorer ou de feindre d'ignorer ce niveau essentiel de la vie pour l'élève, à savoir son cercle d'appartenance, vous pouvez étayer le travail pédagogique par l'organisation des relations dans la classe afin de renforcer votre efficacité pédagogique en jouant sur la dynamique relationnelle. Dans ce jeu, vous avez (devez) avoir la main, sous peine de retourner au scénario de l'impossible vu ci-dessus.

Le sociogramme est une photographie, à un moment donné, des inter-relations entre élèves.

NB: les cercles jaunes sont les leaders positifs, les rouge les isolats

Comment on construit le sociogramme de sa classe ?

Un engagement réciproque

En début d'année ou quand vous songez à amorcer une séquence de travail en groupe, vous annoncez votre projet en sollicitant les élèves dans l'élaboration des groupes; ce sera une affaire négociée; vous consultez, mais c'est vous qui en fonction de l'objectif que vous souhaitez suivre, qui statuerez sur la composition finale. La règle est donc clairement énoncée.

Il faut donc au préalable poser aux élèves deux questions (sur un bulletin individuel avec son nom)

  • 1- Pour obtenir le meilleur résultat dans ce travail, je voudrai travailler avec.... (deux noms à choisir)
  • 2- Pour ce travail, je ne voudrai pas travailler avec (deux noms à choisir)

Une règle: la confidentialité

L'enseignant est le garant du scrutin et l'organisateur des situations qui en découlent. La composition des groupes relève de sa compétence après consultation des intéressés.

Dans nombre de cas, le choix des élèves n'est pas toujours celui qui s'imposerait verbalement. La pratique a montré quelques surprises et quelques vœux secrets à exaucer.

Construire le sociogramme

Dans votre bureau, sur une feuille blanche, vous reportez bulletin par bulletin les choix individuels et indiquez par deux flèches "A veut travailler avec B, et avec J", en espaçant bien les points de sorte à parvenir à un schéma lisible. Vous voyez très vite apparaître des relations symétriques, des leaders positifs et/ou négatifs, mais aussi des isolats. La carte peut recouper vos observations fines comme faire émerger des relatons insondables. Ne négligez pas l'effet d'appel et d'attente que génère toutefois cette pratique. 

La technique au service de l'objectif que l'on se donne

En soi, cette technique n'est rien si vous ne vérifiez pas au préalable l'objectif que vous vous donnez.

  • le contenu et l'objet disciplinaires sont-ils appropriés à un travail de groupe ? (niveau didactique). Le travail en groupe n'est pas une panacée; les élèves ne peuvent tout redécouvrir, mais ils peuvent expérimenter, confronter.
  • si oui, alors dans quelle mesure l'organisation des relations sert cet objectif: ?
pour renforcer la coopération sociale et les apprentissages scolaires: groupes hétérogènes en début d'une séquence de travail en groupe, pour organiser la production d'un groupe avec évaluation finale. Dans ce cas, le questionnaire porte sur le résultat à atteindre.
pour permettre une remédiation:  groupes de besoin
pour permettre la régulation:  groupes par affinités, en début d'année, de séquence, afin de s'assurer de la participation de tous à l'activité, dans un but de plus grande collaboration. Dans ce cas on se fonde plutôt sur les affinités.
 

 
 
Une fois la carte des relations établies, on peut composer les groupes en fonction de l'objectif que l'on se donne

Par exemple, pour construire un concept à partir des représentations des élèves, sur la base d'une classe de 28 élèves, on compose 7 groupes de 4 élèves suivant la matrice:

  • 1 élément pilote, leader reconnu
  • 1 électron libre, isolat
  • 2 élèves en relation avec le pilote
Enfin, les groupes

En lancement de la séquence, après avoir énoncé l'objectif de travail, vous passez aux modalités: rappel de la démarche, composition des groupes stables pour la durée indiquée.

Quelques précautions

dans votre évaluation finale, prévoyez d'intégrer un indicateur de fonctionnement du groupe, car c'est bien un objectif, voire une finalité de l'Education que vous renforcez ici.

Proposez dans l'année plusieurs modes de groupement. Le dysfonctionnement vient souvent de la routine ou de l'exception.

 

une alerte ; l’effet « paresse sociale »

Ringelmann, agronome français du début du siècle, a réalisé une expérience où il demandait à des jeunes hommes de tirer le plus fort possible sur une corde, seul, par deux, par trois ou par huit. Il avait constaté préalablement que l'individu moyen pouvait exercer une force moyenne de 63 kg. Deux personnes qui tirent ensemble la corde devraient donc, en toute logique, exercer une force de 126 kg, trois personnes devraient exercer une force de 189 kg, etc. Les résultats ont montré que plus le nombre de personnes augmente, moins les efforts individuels fournis sont importants. Tout se passe comme si les membres du groupe réduisaient leurs efforts en faisant reposer le travail à fournir sur les autres. Ce phénomène s’accentue d’autant plus que le nombre de personnes dans le groupe augmente entraînant ainsi une perte d’efficacité. Cette perte d’efficacité peut être calculée en soustrayant le rendement réel au rendement potentiel.

D’après Ringelmann, M. (1913). Recherches sur les moteurs animés : travail de l’homme. Annales de l’Institut National Agronomique, 2ème  series, 12, 1-40.

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