LA
RESISTANCE AU CHANGEMENT
Dans tout système, quand une modification entraîne un déséquilibre, il apparaît des phénomènes d’opposition à cette modification (loi de Le
Chatelier). Cette résistance au changement explique l’inertie des individus et des groupes. Selon K. Lewin toute action exercée sur un groupe afin de modifier ses propres normes
entraîne l’apparition de forces qui neutraliseront les effets de cette pression: l’équilibre est maintenu, au prix d’un accroissement de la tension interne du groupe. Selon Lewin il est plus
économique et plus efficace de chercher à réduire l’intensité des forces qui s’opposent à la modification des normes du groupe, plutôt que d’exercer contre ces forces une pression
croissante qui sera peut être très coûteuse ou psychologiquement indésirable (en raison des frustrations qu’imposent à l’individu les tensions conflictuelles auxquelles il est ainsi
exposé). |
Origine des résistances.
- Certaines sont en rapport avec la collectivité
à
l’intérieur de laquelle on souhaite instaurer des changements: le caractère plus ou moins imposé de ces
changements par l’autorité responsable implique que celle-ci ne tient aucun compte de l’expérience préalable
acquise par les intéressés, dénie à ceux-ci toute possibilité de remarque ou de suggestion, a fortiori évite
de les consulter préalablement à toute application et tend à les considérer comme quantité négligeable.
- D’autres ont trait aux individus eux-mêmes.
D’une part
l’inertie inhérente à la nature de chaque homme l’incite à hésiter devant la nécessité d’un effort de transformation, qu’il
s’agisse de ses propres connaissances, de ses vieilles habitudes, ou même de ses méthodes: "cela allait bien
jusqu’ici; il n’y a pas de raison pour changer". Cette
résistance à l’innovation a été la cause de bien des échecs et de bien des retards sur la voie de l’amélioration des
techniques.
- D’autres encore dépendent de l’interaction dans le
groupe. La pression du groupe s’exerce vers l’uniformisation des performances individuelles ainsi que l’a montré l’expérience de Coch et French concernant
une ouvrière séparée de son équipe de travail. Il existe de plus chez chacun une
tendance endogène à éviter de se désolidariser de la norme admise par le groupe. Si bien que Lewin est fondé à poser en principe qu’il est plus
facile de modifier les normes d’un groupe restreint (qui s’imposeront alors à ses membres) que de modifier
isolément les normes acceptées par chacun des participants. Un groupe demeure solidaire, et c’est solidairement
qu’il pourra réexaminer et modifier ses normes de fonctionnement ou de performance.
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