Chapitre 11 – Où il est intéressant d’observer
sept strates de différenciation des temps
Où votre attention est attirée, en vue d’en tirer des idées
et des encouragements, sur sept exemples d’emplois du temps
innovés, disposés éventuellement sur des disciplines diverses ou
des projets interdisciplinaires.
Tous témoignent de l’actualité de cette recherche, rendue plus
impérieuse par l’évolution des publics scolaires et le devoir
d’individualisation. Le cadre institutionnel même commence à
évoluer qui permet aux équipes porteuses de ces actions de mieux
se situer professionnellement, non plus dans la marginalité et
la périphérie de la recherche pédagogique, mais bien dans la
pratique des établissements plus ordinaires.
A- Globaliser le volume horaire d’une discipline pour
diversifier les modalités de prise en charge des élèves
Au Lycée Europe Robert Schuman,
à Cholet,
l’équipe des enseignants d’histoire et de géographie a fait le
constat des limites du système actuel d’organisation en classe
de Terminale.
Malgré les quatre heures hebdomadaires
en classe entière, les résultats sont décevants ; les classes
sont lourdes en effectifs, de plus en plus hétérogènes, tant
dans leur rapport au travail que dans leurs projets
d’orientation ; les exercices ne semblent plus adaptés à ce type
de configuration.
Alors que par ailleurs,
l’établissement dispose d’un amphithéâtre de 120 places
doté d’équipements stéréo et vidéo performants, avec une
acoustique excellente.
Il a été décidé ensemble que chaque professeur a deux classes et
doit donc assurer 8 heures hebdomadaires. Mais l’enseignement
se répartit en trois types de séances :
-
3 heures de
cours (2 h + 1 h sur deux matinées) avec 2 classes réunies
dans l’amphithéâtre (68 élèves au maximum) ;
-
4 heures de
travaux dirigés ( 4 fois une demi - classe) : 17 élèves au
maximum ; ( 4 fois une demi - classe) : 17 élèves au maximum ;
-
1 heure de
soutien ou d’approfondissement avec un petit nombre
d’élèves choisis chaque semaine par le professeur. Cette
heure est inscrite dans l’emploi du temps de tous les élèves.
Soit pour les élèves : 3 heures de cours en amphithéâtre ; 1
heure de travaux dirigés ; 1 heure de soutien ou
d’approfondissement lorsqu’ils y sont invités par le professeur.
Les Cours en amphithéâtre sont consacrés à l’apport des
connaissances du programme par le professeur que les élèves
prennent en notes. Des documents sonores ou vidéos courts
ponctuent les séances ce qui permet aux élèves d’intervenir pour
les commenter. Le plan du cours est projeté en permanence à
l’aide de transparents sur grand écran.
Les travaux dirigés permettent de réutiliser les
connaissances du cours pour s’exercer aux épreuves du Bac. Ce
sont des séances dominées par la participation orale active des
élèves.
En début d’année, les objectifs sont essentiellement
méthodologiques : comment bien lire un sujet ? comment
aborder les différents types de sujets ? Comment transcrire sur
un croquis des informations du cours ?
Par la suite, les séances se diversifient :
approfondissement d’un point du cours ; travail de recherche au
CDI ; approche de l’art contemporain dont les élèves sont très
demandeurs ; réflexion collective sur une question d’actualité à
leur demande en relation avec une partie du programme… .
Le Soutien ou approfondissement permet de travailler sur
des aspects méthodologiques précis qui posent des problèmes à
certains élèves (recherche de problématiques, rédiger une
introduction, commenter un type particulier de document…). Le
programme de ces heures résulte d’ailleurs souvent d’une demande
des élèves. C’est aussi l’occasion pour les deux professeurs
d’échanger parfois leurs élèves.
Les résultats sont tout à fait probants :
Ce projet a nécessité une concertation étroite entre les
deux professeurs : progression identique, devoirs communs (6
devoirs de 4 heures) et partage du travail pour les corrections.
Les enseignants ont pu diversifier notre enseignement, cibler
les difficultés des élèves et avoir de très bons contacts avec
eux car les TD et le soutien/approfondissement permettent
d’aller vers une certaine individualisation des relations
professeur/élève. Certains élèves, non convoqués pour le
soutien, demandaient parfois s’ils pouvaient venir quand même !
Le programme a été fini ! tant au niveau des connaissances que
des apprentissages méthodologiques.
Tous ont ressenti un net regain d’intérêt du fait de la rupture
du rythme et du type de travail entre les cours, les TD et le
soutien. Les élèves ont découvert une organisation
d’enseignement similaire à celle qu’ils auront dans
l’enseignement supérieur.
B- Une "journée scientifique" organisée dans le cadre de
parcours sciences expérimentales et technologiques en collège
(Collège Delacroix, académie de Paris)
Les moyens utilisés pour réaliser ce
parcours ont été tout d’abord centrés sur l’organisation
d’une journée scientifique pour les classes de 5ème
et d’une demi-journée pour celles de 4ème permettant
ainsi le travail en demi-groupe et une coanimation entre les
trois matières : deux professeurs de l’équipe ayant une moitié
de la classe à la même heure.
Exemple de l’emploi du temps du
parcours scientifique en 4ème
8h30 - 9h30 |
Sciences Physiques Gr1 |
Sciences et vie de la Terre Gr2 |
9h30 - 10h30 |
Technologie Gr1 |
Sciences Physiques Gr2 |
10h30 – 11h30 |
Technologie Gr2 |
Sciences et vie de la Terre Gr1 |
Des moyens horaires supplémentaires
ont permis cette organisation et la possibilité de se concerter
une heure par semaine.
C- Dans un établissement ordinaire, mais des
dispositifs-laboratoires où l’équipe reconstruit
l’Ecole d’aujourd’hui :
L’exemple du « dispositif de socialisation et
d’apprentissages » du Collège Michelet à Paris
L’objectif du DSA est de permettre à l’élève en risque de
marginalisation scolaire de réintégrer un cursus scolaire et
d’en tirer le maximum de bénéfices dans le cadre du retour
dans sa classe d’origine au collège.
Ce dispositif est spécifique à l’académie de Paris et concerne
22 établissements. Celui du collège Michelet est un des plus
aboutis, notamment par son organisation du temps scolaire.
Les élèves sont recrutés par une équipe relais élargie en
concertation avec l’équipe DSA, en fonction des repérages qui
auront été faits dans les classes de 5ème, 4ème
par les professeurs. Sont concernés en priorité les absents
« de l’intérieur » ; les élèves en grandes difficultés
scolaires et anormalement passifs ; les élèves qui avaient
déjà des difficultés au collège et dont le comportement se
dégrade subitement, montrant un risque de rupture avec
l’école ; les élèves absentéistes.
Il s’agit de remotiver l’élève, de le remobiliser sur des
savoirs scolaires tout en lui redonnant des normes de
comportement grâce à une pédagogie de projet
interdisciplinaire et différenciée et de restaurer sa propre
image. L’objectif de ces activités est d’amener l’élève à se
constituer et/ou se réapproprier le système de repères
nécessaire à sa propre construction grâce à un questionnement
suscité et encadré par l’accompagnateur. L’élève accède ainsi
à une meilleure adaptation au système scolaire proposé, et à
la vie extra-scolaire, tout en s’affiliant au monde des
savoirs.
L’équipe a eu toute latitude pour « recomposer » l’Ecole :
groupements, enseignements, évaluation, mais aussi
organisation des intervenants et rythmes scolaires.
Deux sessions de six semaines (de 7 à 9 élèves) ont
lieu, l’une après les vacances de novembre, l’autre après les
vacances de printemps.
Le fonctionnement en pôles non disciplinaires a été
décidé lors de la naissance du projet car il permet de faire
éclater l’emploi du temps traditionnel pour obliger les
professeurs à travailler autrement sur un temps différent, plus
long (3 heures). Il permet de mettre en œuvre des pédagogies
différentes, telles que la pédagogie du détour, la
pédagogie de projet (méthode inductive à partir de
productions personnelles et collectives), les pédagogies
actives, la pédagogie différenciée. Il permet aussi
aux élèves de s’installer dans l’activité, de prendre le temps
de se plonger dans la tâche. Une attention est portée sur les
stratégies d’apprentissage de l’élève au travers de la
mémorisation (gestion mentale), du travail sur le statut de
l’erreur, du rôle du langage intérieur, de la technique de
l’élaboration progressive, de l’observation (déconstruction,
reconstruction).
Elèves et enseignant peuvent ainsi prendre le temps de
faire retour sur la séance écoulée, ce temps réflexif permet une
prise de distance et de conscience sur les points positifs et/ou
négatifs de la séance. Il contribue à l’élaboration de repères,
à une autonomie plus grande dans les processus d’apprentissage
en jeu.
Ces démarches pédagogiques
s’appuient sur des supports spécifiques : grille de
compétences transversales, fiches d’auto-évaluation, fiches de
métacognition, procédure d’accueil (rituel d’entrée et de
sortie), technique du blason, test d’attention, fiches de
ressenti / pensée, outils informatiques collaboratifs.
Cette combinaison entre pôles d’enseignement, pédagogies de la
réussite et supports adaptés assure un lien fort entre
socialisation et apprentissages. Ce lien a été travaillé
dans la mise en place du travail sur les pôles : les activités
au sein de chaque pôle sont interdisciplinaires et ne peuvent
fonctionner sans la coopération de l’ensemble du groupe (théâtre
forum, escalade, protocole science, atelier de philosophie…).
Chaque acteur travaille spécifiquement au sein de son atelier
les points suivants :
-
Travail sur les règles, les rôles, les
responsabilités
-
Retour d’expérience, productions et
présentation de productions
-
Travail sur les représentations, sur
l’argumentation.
Depuis la naissance du DSA (année 2004/05), 8 pôles ont
toujours existé : 6 de 3 heures et 2 de 2 heures pour
2004/06, 5 de 3 heures et 3 de 3 heures pour 2006/07 avec des
invariants : la présence des 2 documentalistes, de 2 professeurs
de lettres, d’un professeur d’arts plastiques, d’un professeur
d’EPS, d’un professeur de mathématiques. En 2004/05, un
professeur d’anglais faisait partie de l’équipe. Suite à sa
mutation c’est un professeur d’histoire-géographie qui a été
coopté par l’équipe pour le remplacer.
Dans le contenu des pôles, trois invariants :
l’escalade dans le pôle EPS (intitulé « santé », puis
« aventures ») et l’AFPS (dispensé par l’infirmière en
2004/05, puis par un professeur d’EPS quand l’infirmière a
obtenu sa mutation), un atelier masques de 2 heures animé
par une psychologue faisant partie de l’association « Artcréation ».
C’est un espace qui lui appartient ainsi qu’aux élèves, il
permet de s’interroger sur soi-même grâce à un maquillage que
les élèves s’appliquent sur leur propre visage.
Le contenu des autres pôles a varié en fonction du public
accueilli et des objectifs fixés avec des dominantes :
·
Le pôle arts et cultures
(professeur d’arts plastiques) a toujours eu pour objectif de
développer les compétences artistiques des élèves grâce à la
découverte de matériaux ou d’univers, de civilisations que les
professeurs d’arts plastiques n’ont pas le temps de faire
découvrir en classe traditionnelle.
·
Le pôle des documentalistes
a toujours articulé le travail sur le projet personnel de
l’élève avec l’aide de la COP et la découverte des ressources
propres au CDI.
·
Lors des sessions à dominante
« Travail sur le projet personnel » (sessions 4ème, 3ème),
le pôle s’intitulait « Connaissance de soi » et
s’articulait avec le travail du professeur d’anglais qui
travaillait au sein d’un pôle du même nom.
·
En 2006/07, il s’intitulait
« Recherches » et s’est articulé sur une des 2 sessions avec le
pôle langages.
·
Le pôle d’un des professeurs de
lettres s’est successivement intitulé « remédiation », « écritures »,
« langages ». le pôle « remédiation » s’inscrivait dans
le travail sur le projet personnel. Il avait pour objectifs de
réfléchir sur soi pour retrouver du sens à l’école, l’écriture
permettant la formalisation. Les pôles « écritures » et
« langages » se sont davantage focalisés sur la maîtrise de la
langue (respect des règles et des phénomènes formels de la
langue) afin de permettre la construction d’une pensée
structurée et cohérente. La création du 104, futur grand lieu
culturel parisien, a donné l’opportunité de travailler lors de
la 2ème session 2006/07 avec un écrivain résident
offrant la proposition d’une autre forme d’accès à l’écrit par
la réalisation d’une production collective (récit d’un voyage
imaginaire) faisant appel à des contributions personnalisées.
·
Le pôle de l’autre professeur de
lettres, successivement intitulé « remobilisation scolaire » (de
04 à 06) puis « expressions » a toujours eu comme
invariant l’atelier d’écritures, c’est-à-dire offrir la
possibilité aux élèves pour qui l’écrit est si difficile un
accès différent et facilitant à l’expression écrite grâce à des
« facilitateurs d’écriture » qui stimulent la création. Ce
projet s’est fait à 3 reprises en partenariat avec des comédiens
pratiquant le théâtre forum, les scènes jouées servant
d’inspiration à l’écriture et une fois en 2007 avec une écrivain
de littérature de jeunesse qui animait l’atelier d’écriture.
·
Le pôle scientifique a été
pris en charge de 2004 à 2006 par le même professeur en
partenariat avec une association « Les petits débrouillards ».
la démarche était expérimentale, le travail sur la réalité de
l’air d’un point de vue théorique et technique permettant la
création d’un objet volant. En 2006/07, un nouveau professeur de
mathématiques a pris en charge ce pôle autour de la construction
de figures géométriques complexes. La durée est passée de 3 à 2
heures.
·
Le professeur d’histoire-géographie
qui a remplacé le professeur d’anglais a pris en charge un pôle
« explorateurs ». L’objectif est double : faire acquérir
aux élèves les grands repères chronologiques fondateurs de notre
civilisation et rédiger un récit de voyage se situant à la
Renaissance en l’illustrant avec des document cherchés sur
internet ou au CDI.
Les pôles ont évolué en fonction des sessions, des élèves
recrutés, des objectifs fixés, mais aussi en fonction des
enseignants et des opportunités de travail en partenariat,
créant à chaque fois une dynamique et une richesse nouvelles.
Une dimension innovante de ce dispositif en pôles a fait jouer
différents partenariats :
Le
fonds Social Européen est un partenaire privilégié car il
permet au dispositif, grâce au financement accordé,
d’intégrer des partenariats qui enrichissent le projet.
Au
sein du pôle expressions, le partenariat avec l’association
Arc en Ciel Théâtre (financé par le FSE) autour du
théâtre forum est reconduit pour la première session : l’élève
doit à la fois inventer une fable, l’improviser, la jouer, la
rejouer pour en infléchir le cours et la retravailler pour en
faire une production écrite et publiée. Lors de la seconde
session, un écrivain, Sigrid Baffert, est invité à conduire un
atelier d’écriture avec le professeur. Une convention entre la
charte des écrivains et le collège est signée.
Dans le cadre du pôle aventure, l’activité escalade se
poursuit : les élèves du DSA ayant très souvent des
caractéristiques motrices de bon niveau mais mal maîtrisées, les
activités seront notamment axées sur les dominantes énergétiques
et socialisantes. A ce titre, l’escalade (sur la structure
artificielle Mur Mur (financé par le FSE) à Pantin) est
un bon moyen pour aller vers une plus grande maîtrise de soi, de
ses émotions et de l’entre-aide (avec l’élève dit « assureur »
du grimpeur).
L’association Arcréation (non financé par le FSE)
intervient, selon les sessions, dans le cadre d’un atelier
masques, une heure avec les filles, une heure avec les garçons
par semaine. Cette intervention permet aux élèves de faire un
retour sur eux-mêmes par le détour du masque avec une
psychologue dans un cadre de stricte confidentialité. Seul un
bilan final et global a lieu à la fin de la session entre
l’intervenante et l’équipe DSA.
Deux partenaires aident à la prise en charge des élèves pendant
et après le DSA en dehors du temps scolaire :
-
Action Collégiens prend en charge
l’ensemble du groupe DSA une heure par semaine selon les
modalités du contrat spécifique à ce dispositif, l’objectif
étant que cet accompagnement se poursuive au-delà de la session.
-
La Maison des Copains de la Villette (MCV)
reste un partenaire privilégié pour les élèves qui ont
besoin d’un suivi scolaire et/ou éducatif dont la prise en
charge se fait à l’extérieur du collège dans les locaux de la
MCV.
L’action toujours en cours montre que des équipes, si on
leur en donne l’autorisation et quelques moyens, trouvent des
solutions tout à fait ajustées et innovantes, en jouant sur
les combinaisons qui incluent la réorganisation du temps
scolaire, au service des apprentissages au collège.
D- Le collège Flavien à Paris, un niveau 4ème
annualisé
En 6ème et 5ème des projets mis en place en 2005/2006 et
2006/2007 ont permis une plus grande cohésion des classes, un
meilleur travail en équipe, une étroite collaboration entre
différents acteurs pédagogiques, une ouverture sur l’autre, une
revalorisation de l’image du collège, un dynamisme pédagogique…
Le niveau 4ème est souvent considéré comme difficile. L’élève
est en pleine adolescence : transition, rupture, perte de
repères, construction d’une identité propre et collective. C’est
un moment de bouleversement, ayant un impact fort sur sa vie de
collégien. La cohésion offerte par le projet pourrait l’aider
dans son évolution d’être apprenant.
L’organisation serait différente en fonction de l’objectif visé
et des contraintes matérielles, pédagogiques et structurelles
liées à l’enseignement de cette dominante.
Le projet a pour but de programmer des APPN (Activités
Physiques de Pleine Nature) à des classes de 4ème sur
la base d’une réorganisation des horaires tout en faisant se
rencontrer des disciplines pour décloisonner une partie des
enseignements. Cela nécessitait une annualisation des heures des
cours donc un professeur d’EPS supplémentaire et un même
professeur de français sur le même niveau. L’innovation
engageait déjà une nécessité structurelle et un impératif de
répartition de services.
Le choix de l’APSA (Activité Physique Sportive et Artistique),
les APPN, résulte d’un constant malheureux en région parisienne.
Ces activités ne sont que très rarement programmées dans le
cadre des cours d’EPS malgré l’obligation institutionnelle
(moins de 3%) du fait du manque d’installation mais aussi du
temps nécessaire pour pratiquer ces activités. Nous avons la
chance d’avoir la base nautique de Choisy le Roi à « proximité »
et la réorganisation prévue dans ce projet permettrait de
s’affranchir de cette seconde contrainte.
Sur la base de Choisy, l’organisation serait la suivante : sur
une matinée, nous emmènerions les 3 classes de 4ème.
Sur place, les élèves se verraient proposer des activités
nautiques ainsi que de la course d’orientation. Celle-ci
regrouperait les 2/3 des élèves et serait encadrée par deux
professeurs.
Pour les activités culturelles et artistiques,
l’enseignement se déroulerait en ateliers hors temps
scolaire.
L’expérience aurait pour condition une souplesse plus large des
horaires et en ce sens, toucherait à l’organisation générale des
emplois du temps.
Six activités seraient au programme : Slam (dans la
mesure du possible), Langue des Signes, Théâtre, Cirque (1 et 2
si pas de slam) , Atelier d’écriture, Atelier de lecture.
La structure en atelier conviendrait davantage à ce volet du
projet qui nécessite un travail moins ramassé au niveau du temps
afin de laisser aux élèves la possibilité de s’approprier les
apprentissages dans la durée. La concentration des horaires
est importante pour les APPN, alors que la durée s’impose plus
pour les activités culturelles et artistiques.
En outre, chacune des classes de 4ème serait pilote
d’un projet spécifique, mais la totalité des élèves pourrait
ainsi bénéficier des enseignements sur un cycle de 5 à 6
séances. La classe pilote se verrait proposé un « stage en
immersion » de deux jours complets, si possible dans le cadre de
son projet spécifique.
Une expérimentation à partir d’une structure classique
Une réorganisation structurelle
L’innovation résulterait tout d’abord de l’organisation générale
ou plutôt de la réorganisation des enseignements. En effet, nous
souhaiterions annualiser certaines heures d’enseignement pour
ainsi bénéficier de plages de 4 heures en EPS nous permettant de
rentabiliser au mieux les temps de pratique. Les élèves de 4ème
ont 3 heures d’EPS : 2h + 1h, il s’agirait donc d’annualiser
l’heure seule. Ainsi, durant les ¾ de l’année, les élèves
auraient 2h d’EPS, puis lors des dernières semaines ils auraient
2h + 4h d’EPS par semaine.
Carrefour / croisement de plusieurs matières
L’expérimentation concernerait donc au premier plan 4
disciplines (EPS, Français, Arts Plastiques et Education
Musicale) de part la réorganisation. Ainsi, pendant les 3/4 de
l’année (27 séances) ces disciplines auraient du temps en plus
et travailleraient sur des créneaux de 2h / 1h (en alternance et
par roulement) au lieu d’1heure hebdomadaire. Une répartition
sur 1h20 était initialement prévue, afin d’équilibrer les heures
de cours sur la matinée, mais la mise en place de cette
proposition s’est heurtée à des impossibilités d’organisation
matérielle.
Mais l’objectif et le caractère expérimental résultent aussi
dans la volonté de décloisonner les enseignements. Certaines
disciplines vont jouer un rôle majeur dans l’acquisition de
compétences transversales comme les Sciences Physiques, les SVT,
l’Histoire Géographie ou le Français.
Pratiquer la course d’orientation ou les activités nautiques,
supposent l’acquisition de compétences et connaissances
spécifiques mais également transversales (cf. annexe 1). Le
caractère expérimental s’inscrirait dans les nouvelles
orientations du socle commun en particulier les pôles 6 et 7 du
socle commun à savoir « les compétences sociales et civiques »
et « l'autonomie et l'esprit d'initiative ».
Création d’un nouveau tissu social
Une autre caractéristique sera l’éclatement des groupes-classes
qui permettra une plus grande cohésion du niveau tout entier, un
échange, un partage. Il aidera au renforcement du lien entre
élèves, associera différentes matières, aidera à la construction
du sens et une réappropriation de l’espace scolaire. Le
dispositif verra l’émergence d’un corps mis en écriture, en
réflexion, en mouvement, en création, un corps s’engageant plus
pleinement dans une école lui permettant d’être le moteur d’un
désir d’apprentissage, d’une ouverture sur soi et l’autre. Et
dans ce travail de lien, les élèves engageront les parents, et
un autre regard sur cette école où l’on enseignerait autrement
et qui saurait également entendre et y associer son
environnement.
Outre l’acquisition de compétences transversales et la
consolidation des compétences spécifiques, le projet dans son
ensemble permettra de mettre en pratique, d’expérimenter,
d’acquérir ou d’affirmer, dans des champs moins traditionnels,
les pôles 1, 5, 6 et 7 du socle commun de quatrième, à savoir :
« maîtrise de la langue française », « acquisition d'une culture
humaniste », « acquisition de compétences sociales et civiques »
et complètera, en cela, ceux plus particulièrement engagés dans
le projet APPN.
Le caractère innovant de toute action entraîne déjà à l’origine
une motivation ou du moins un intérêt plus important de la part
des élèves.
D’abord, l’équipe mise sur un plus grand confort des enseignants
et des élèves, confort permettant à l’élève et à l’enseignant de
retrouver le plaisir, le désir d’être ensemble dans une même
dynamique, dans un collectif grâce à l’annualisation de
certaines heures.
En effet, sur 55 minutes de cours, entre la mise en place des
élèves et l’appel, il ne reste que peu de temps de pratique
effective. Ceci est d’autant plus vrai en EPS où il faut
rajouter les déplacements et l’installation du matériel qui
peuvent parfois être assez conséquent. En proposant des temps de
pratique ni trop longs (heures) ni trop courts (1 heure), nous
espérons travailler dans des conditions plus calmes et plus
propices aux apprentissages.
On pourrait alors voir évoluer l’élève selon une dynamique
signifiante, celle de la (ré)appropriation du SENS des
apprentissages, en rétablissant de manière claire des enjeux des
activités, et souhaitons-le, définir mieux, préciser, enrichir
le rôle de l’école : lieu où l’on apprend, où l’on s’apprend,
soi et les autres, soi avec les autres, l’école comme école de
la vie aussi, donnant à chacun le matériau pour apprendre à
réfléchir, comprendre et analyser le monde qui l’entoure ;
l’école qui stimulerait la curiosité, par des pratiques
nouvelles se dégageant de la pression évaluatrice notée.
La déstructuration de la classe permettrait en outre une plus
grande cohésion d’ensemble et une meilleure communication entre
les élèves eux-mêmes ; l’espace classe ne serait plus vécu comme
un lieu fermé. Une plus grande perméabilité offrirait peut-être
une réflexion, une interrogation « sur la manière de lutter
contre la coagulation d ‘élèves qui tiennent aujourd’hui lieu de
« classes », en structurant des groupes de travail exigeant où
chacun ait une place et ne soit pas tenté de prendre toute la
place (…) pour que chacun puisse s’inscrire dans un projet et
cesse d’exiger tout, tout de suite, tout le temps » (Philippe
Meirieu)
En réinvestissant les compétences dans l’espace - classe, on
pourrait souhaiter un élève plus conscient des enjeux du groupe
avec l’atelier comme déclencheur du glissement opéré du
groupe-atelier au groupe –classe.
La valeur du projet, en son interdisciplinarité intra et
extrascolaire, serait d’accompagner l’élève dans sa démarche
pour créer du lien : des compétences transversales aux
compétences spécifiques ou vice versa. Un projet pour le
conduire vers l’investissement dans une tâche à long terme, dans
une œuvre collective, vers la structuration d’une pensée, pour
lui rappeler que les apprentissages ne peuvent faire l’économie
de l’effort, de l’échec, de l’erreur, de l’engagement, du
recommencement..
La présence de structures partenaires (librairie, association,
bibliothèque, théâtre, base nautique) offre la richesse du
rappel au quotidien, au civique, à la ville, pour ne pas
maintenir l’école dans une logique d’exclusion et montrer aux
élèves les innombrables possibilités de ses résonances, pour
maintenir une école non coupée de son environnement et en charge
de sa fonction d’éducatrice.
Horaires 4èmes (annuel)
|
Lundi |
Mardi |
Mercredi |
Jeudi |
Vendredi |
8h / 9h |
Cours |
Cours |
Français
Arts Plastiques
Education
Musicale
APPN |
Cours |
Cours |
9h / 10 h |
Cours |
Cours |
Cours |
Cours |
10h30/ 11h30 |
Cours |
Cours |
Cours |
Cours |
11h30 /12h30 |
Cours |
Atelier
Cirque 1 / Théâtre / Cirque 2 |
Cours |
Cours |
13h45 / 14h45 |
Cours |
Cours |
|
Atelier
Signe / Ecriture/ Lecture |
Cours |
E- Toucher à la durée horaire du cours, c’est possible
Les « Temps de vie lycéenne » du lycée Marie Laurencin, à
Paris
Le lycée professionnel Marie
Laurencin, qui prépare aux métiers de la mode, accueille une
population scolaire, essentiellement féminine, en difficulté
scolaire et sociale. Pourtant, ce sont des lycéens et lycéennes
motivés, qui s'absentent peu mais qui ont besoin d'être
soutenus. La consultation lycéenne et la refonte du règlement
intérieur, deux ans auparavant, ont fait apparaître nettement ce
besoin, le manque de temps qui lui était consacré et le désir de
travailler autrement.
Il fallut faire en sorte de trouver
du temps pour les élèves et pour les adultes au cours de chaque
journée d’une part pour un
espace soutien qui permette ainsi aux élèves en grande
difficulté de progresser et de combler leurs lacunes, d’autre
part pour un espace de dialogue et de rencontre avec les
professeurs, et permettre ainsi aux élèves de s'exprimer
davantage.
A été mis en place au lycée un
dispositif original : le temps de vie lycéenne, qui mobilise les
220 élèves de l'établissement, les 33 professeurs ainsi que tous
les personnels éducatifs. Il a nécessité une refonte totale des
emplois du temps.
Le temps de vie lycéenne, d'une durée de 40 minutes, après le déjeuner, a
lieu chaque jour de la semaine (sauf le mercredi) pendant la
pause méridienne qui est maintenant de 1h40 au lieu d'une heure
précédemment.
Seule l'adhésion de tous a rendu
possible un tel dispositif car, pour dégager cette durée de 40
minutes nécessaire au déroulement du TVL,
il a fallu réduire de cinq minutes
chaque séquence horaire.
Ce temps de vie lycéenne propose une
offre diversifiée d'aide, de rencontre et de découverte.
Les activités proposées aux élèves
sont de cinq types :
des ateliers
de soutien : méthodologique, aide aux devoirs,
conversation pour les élèves non francophones, laboratoire de
langue
des ateliers
d'expression (débat, vidéo, théâtre, journal...)
des ateliers
créatifs en liaison avec le secteur de la mode (tricot,
broderie, crochets, textiles...)
des ateliers
culturels, sportifs ou ludiques (histoire du costume,
volley-ball, relaxation, échecs...)
des ateliers
informatique (cédérom, traitement de texte...).
Chaque temps de vie lycéenne dure environ 6 semaines.
A la fin de chaque période, il est
procédé à une nouvelle offre de TVL de la part des adultes, et à
une nouvelle répartition des élèves dans les TVL.
Quinze à vingt possibilités d'activités chaque jour, des groupes de huit
à quinze élèves, parfois encadrés par deux professeurs,
tous les niveaux de classe confondus permettent de travailler
autrement l'acquisition des savoirs et des savoir être, les
relations adultes - lycéens et lycéens entre eux.
Mais une telle innovation ne va pas
sans bousculer les pratiques professionnelles de chacun. Pour
les enseignants, cela signifie s'engager dans des pratiques qui
rompent avec une approche descendante des apprentissages et
s'aventurer parfois hors du champ de sa discipline.
Les professeurs situent les bénéfices du T.V.L. avant tout dans
le domaine d’un relationnel différent entre les adultes et les
élèves, ensuite dans l’acquisition d’une meilleure connaissance
de ces élèves et enfin dans le brassage des élèves des
différentes classes. L’apport du T.V.L. se trouve plus dans la
découverte que dans le travail réalisé. Les enseignants
interrogés parlent aussi de « convivialité, d’entraide, et de
détente ».
Les difficultés rencontrées par les adultes animateurs se
concentrent sur la contrainte de temps (durée de 40 min),le
manque de motivation de certains élèves, les inscriptions par
défaut à certains ateliers. Ces deux derniers éléments étant
souvent liés. Les problèmes des salles mises à disposition, de
transport de matériel, de résultats aboutis, de manque d’idées
pour déterminer l’offre de T.V.L, apparaissent comme des
difficultés minimes.
Lors des réunions de bilan, il est ressorti, dans le cadre des
activités créatrices, la difficulté de mener à bien un travail,
de ranger le matériel et d’être prêt pour le cours suivant dans
une plage horaire de 40 minutes.
Quand on demande aux enseignants si leur pratique en cours et en
T.V.L est la même, une grande majorité répond logiquement par la
négative. La non évaluation des T.V.L (pas de notes), la
souplesse du fonctionnement, les thèmes des ateliers, la plus
grande place accordée à l’initiative de l’élève, la proximité
plus importante avec les élèves, les possibilités d’échange et
de discussion sans tension sont autant de différences tangibles
entre le T.V.L et le cours traditionnel.
Les professeurs pensent dans leur majorité que les élèves
recherchent dans le T.V.L avant tout une aide scolaire, puis un
épanouissement, enfin un délassement. Les mots clefs des
enseignants pour définir le T.V.L sont très positifs
« temps de dialogue, de détente, de créativité, de mise en
confiance ». Interrogés à l’écrit, les adultes animateurs font
part d’une vision plus positive de l’action. Dans leur grande
majorité, les professeurs souhaitent que le T.V.L puisse être
poursuivi même s’il doit être aménagé, et que l’on puisse en
garder l’esprit.
Oser dégager du temps pour des activités hors cours fait
gagner du temps dans le cours.
F- Les modules à choix multiples du lycée privé Sainte-Marie
du Port, aux Sables d’Olonne
Le lycée Sainte Marie du Port a mis en œuvre une nouvelle
utilisation pédagogique du temps scolaire en 2004 pour le niveau
des secondes générales et technologiques puis notre système a
été étendu en 2005 aux classes des secondes professionnelles
ainsi qu’aux classes des 1ère générales et
technologiques.
Les équipes enseignantes partageaient des constats récurrents :
outre des difficultés pour un nombre non négligeable d’élèves à
se mettre au travail, tous éprouvaient une hétérogénéité
croissante dans les groupes classe, notamment dans leur rapport
au travail, à l’organisation de leur autonomie et de leur projet
scolaire.
Dans le même temps, l’équipe de direction, forte du projet
d’établissement et des valeurs affichées de respect et
d’épanouissement de la personne, avait la volonté d’inciter les
équipes pédagogiques et éducatives du lycée à un travail
d’équipe réel et à un questionnement sur les pratiques
pédagogiques quotidiennes et leur validité.
Ces différents constats et préoccupations viennent buter
systématiquement sur le cadre horaire rigide d’un système
classique où le temps s’applique d’une manière uniforme semaine
après semaine.
Dès lors, toucher au temps scolaire, c’était se donner la
possibilité de créer des séances où pourraient être mis en œuvre
des parcours différenciés pour les élèves dans un cadre
pédagogique différent.
Les séances de cours ont été ramenées à 45 minutes ou à un
multiple de 45 minutes pour les enseignants qui le souhaitaient.
Des intercours de 5 minutes ont été créés pour les déplacements
des élèves et enseignants.
Les enseignants doivent donc pour chaque cours de 45 minutes
restituer devant élèves 10 minutes dans le cadre de ce que nous
avons intitulé SCM (Séance à Choix Multiple). Ces SCM ont une
durée de 45 minutes. Le temps à restituer par chaque enseignant
est comptabilisé sur l’ensemble de l’année scolaire puis divisé
en séance de 45 minutes.
Ces SCM ont été placées dans l’emploi du temps des élèves à la
fin de chaque journée de la semaine.
Depuis la rentrée de 2006, nous avons modifié notre système pour
introduire une alternance quinzaine. Les élèves peuvent accéder
aux SCM une semaine sur deux. L’autre semaine concentre les
activités d’ouverture et les temps que les enseignants et
surveillants consacrent aux élèves pour les aider à définir
leurs choix de SCM.
L’ensemble du dispositif SCM est géré par un logiciel qui a été
créé par un enseignant. Il permet aux élèves de s’inscrire aux
SCM via Internet. Les parents, qui sont équipés d’une connexion,
peuvent également avoir un regard sur les propositions du lycée
et sur les choix faits par leur jeune.
Ces dispositifs ont été mis en œuvre à moyen horaire constant
vis-à-vis de la DGH. Cela signifie d’une manière évidente que
les enseignants ont accepté et d’une manière notable d’augmenter
leur temps de présence dans l’établissement et leur charge de
travail.
Il est difficile d’évaluer un système qui a été mis en place
dans un établissement qui n’avait pas initialement de problème
majeur et qui chaque année permettait à une grande majorité de
ses élèves d’obtenir le diplôme recherché.
Les points d’évolution que nous avons constatés s’appuient
néanmoins sur les aspects suivants :
-
une adhésion
massive des élèves et des familles au nouveau système. Les
arguments avancés : un rythme plus adapté à la capacité de
concentration des élèves, la possibilité de trouver au sein
du lycée des solutions aux problèmes scolaires rencontrés, la
possibilité pour les élèves de faire des choix, l’ouverture du
lycée sur d’autres activités…
-
l’organisation des
SCM permet aux élèves de rencontrer des camarades qui ne sont
pas dans leur classe,
-
au-delà des
tensions initiales, les enseignants majoritairement
aujourd’hui ne souhaitent pas revenir au système antérieur.
Ils ont le sentiment que de nouveaux modes relationnels ont
été mis en place entre jeunes et adultes et qu’ils peuvent
proposer une pédagogie différenciée lors des SCM.
-
un réel travail en
équipe dans les différentes disciplines s’est mis en place
même si du chemin reste à parcourir. Les choses évoluent
positivement d’année en année.
-
Au bout de trois
ans et après avoir levé progressivement les difficultés
d’organisation, un travail pédagogique approfondi est engagé
sur les compétences transversales et disciplinaires, sur le
regard positif que les enseignants doivent avoir sur les
élèves notamment en terme d’évaluation.
-
les professeurs
principaux des classes concernées par ces nouveaux rythmes
scolaires ont repensé le déroulement des conseils de classe
pour sortir des constats et véritablement réfléchir aux
remédiations à mettre en œuvre après concertation avec les
élèves.
-
les espaces temps
libérés ont aussi permis la création à la rentrée de septembre
2006 d’une seconde européenne et non pas une section
européenne en lien avec nos partenaires islandais et siciliens
avec la validation de la commission européenne.
L’équipe entend poursuivre le travail engagé sur les compétences
transversales et disciplinaires pour permettre de définir un
portefeuille de compétences qui rendrait lisible les objectifs à
atteindre pour les élèves et permettrait aux enseignants de
repenser leurs évaluations. Dans le même temps, ce travail
servirait de cadre aux SCM proposées dans chaque matière et
permettrait de créer des SCM pluridisciplinaires.
Ce portefeuille aiderait également les enseignants et
surveillants à mieux accompagner les élèves dans leurs
parcours.
G- Une réflexion globale sur toute une structure, le collège
Clisthène à Bordeaux
Clisthène est une structure expérimentale innovante qui a
ouvert ses portes en septembre 2002. Rattachée
administrativement au collège public du Grand Parc (Bordeaux -
Gironde - France) et fondée sur des principes totalement
différents du système actuel, elle est approuvée et soutenue par
le Ministère de l’Éducation Nationale.
« Le plus intéressant, c’est que ce projet reste dans le
cadre strict de l’Éducation Nationale. Il ne s’adresse pas à des
élèves particuliers et ne coûte pas plus cher que le modèle
dominant. Il ne s’agit pas d’une « utopie pédagogique » mais
d’un vrai « pari » : inventer une école plus efficace, plus
intégrée, plus active et plus démocratique tout en gardant les
contraintes de programme et de niveau. »
Une organisation pédagogique et éducative originale
Elle est originale par rapport à un établissement classique :
Les cours disciplinaires
Les cours disciplinaires concernent le français, l'histoire
géographie éducation civique, l'anglais, l'espagnol, les
mathématiques et les sciences expérimentales (sciences
physiques, sciences de la vie et de la terre).
Ils ont lieu tous les matins de 9h à 12h30. La plupart des
séances sont longues : 1h30, 1h40 ou 2h. Cela permet une grande
variété de dispositifs pédagogiques (et notamment la possibilité
de mener intégralement un travail de groupe sans être obligé de
le scinder sur deux séances) et un gain de temps appréciable sur
la mise au travail des élèves et la sortie de cours.
Les langues bénéficient elles de séances plus courtes (45 min)
mais plus nombreuses dans la semaine et souvent en demi groupes
pour favoriser l'expression orale et le bain linguistique.

L’équipe de Clisthène porte à notre attention :
« nous avons donné une place essentielle à
l’interdisciplinarité puisqu’elle représente environ un tiers du
temps pédagogique : 4 heures hebdomadaires pour les projets
interdisciplinaires et une semaine interdisciplinaire environ
toutes les six semaines de cours (voir l’épisode n°4 de cette
chronique). Au cours de sa scolarité, un élève à CLISTHENE, aura
fait plus de 60 projets interdisciplinaires et 24 semaines
interdisciplinaires. Nous profitons des projets pour faire
passer une partie de notre contenu disciplinaire : les projets
sont donc obligatoires pour les élèves. Il ne s’agit pas
généralement d’un approfondissement de notions déjà vues en
cours disciplinaires, mais bien d’apprentissages nouveaux et
indispensables pour suivre les programmes.» Ce qu’observent les
collègues de CLISTHENE, « ce sont des gains de temps et de
sens », par ces projets interdisciplinaires et les
décloisonnements qu’ils permettent.
On ne fait le minimum pour tous qu’à condition que chacun puisse
se manifester au maximum dans des choix qui lui conviennent ; où
il devienne utile de retrouver le temps en éducation.
La variété des organisations de temps adaptés aux élèves comme
aux âges et aux disciplines, peut enfin s’expliciter dans une
saine compréhension de la mise en œuvre d’un socle des
compétences pour condition qu’il soit assorti d’engagement
différencié des élèves dans des options où ils auront à
s’engager au maximum par rapport au minimum qu’ils devront
atteindre dans les connaissances, capacités et attitudes.
Clisthène est l'acronyme de Collège Lycée Innovant et Socialisant à
Taille Humaine dans l'Éducation Nationale et Expérimental.
Voir son site
extrait des Cahiers
pédagogiques, n°482, avril 2008, p. 65. Notons aussi de nos
collègues : l’évaluation des compétences, une vingtaine par
matières. par le moyen d’un code couleurs simple : le
rouge : non acquise, orange, en cours d’acquisition, le
vert : acquis. . Se reporter aux livraisons mensuelles des
Cahiers, pour suivre la chronique régulière de la petite
équipe du collège Clisthène.
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