Chapitre
6 – Où l’on peut recenser la variété de techniques d’étude
Où le lecteur s’aperçoit qu’il ne suffirait pas de rassembler
vingt, trente élèves dans une classe, avec un enseignant pour
que le « miracle » de l’étude et de la méthode adoptée se
produise.
L’enseignant a besoin d’organiser la réflexion et les
interactions dans le groupe pour engager les élèves à
l’étude. Il est intéressant alors de pouvoir opter pour une ou
plusieurs techniques d’étude, d’en tester quelques-unes, en
rapport direct avec son objectif pédagogique, et en prenant soin
de les adapter aux âges des apprenants.
Technique de la carte conceptuelle ou « carte mentale »:
une recherche volontariste de mots associés est effectuée en
groupe, à propos d’un paradigme déterminé ; placés ensuite dans
une arborescence ou un mandala, en soulignant les liens, les
hiérarchisations, les champs sémantiques, chacun soulignant ou
barrant des relations explicitées par d’autres.
Technique du conceptogramme : des mots sont associés
à un concept étudié , proposés en spontanéité par chacun ou en
écriture automatique ; mise en commun de ces mots et choix dans
la série produite de trois mots (1, le mot ayant eu le plus de
mentions, 2 celui le plus à distance, 3 un mot pris au hasard).
Techniques des idéogrammes: pour exprimer une
représentation, des caractérisations, pour figurer une
structure, sont recherchés créativement et progressivement un
symbolisme ou un code de signes et/ou de couleurs.
Techniques de recherche de métaphores : comme nous le
faisons avec la notion de « point d’appui », on peut chercher à
sélectionner dans divers registres animés ou inanimés, et
explorer des images, convenant à une situation, explorant le
parallélisme de la situation à certains processus (cf. l’écluse,
entre un amont et un aval, entre un enseignant et ses élèves,
entre les corps d’inspection et les personnels). Il faut prendre
attention aux limites de la comparaison et aux alertes qu’on
peut en tirer.
Technique de modélisation (avec des cubes ou des
gobelets) : sur une consigne de description d’un organisme,
d’une structure ou d’un vécu commun, après discussion de règles
de déplacement des cubes ou gobelets, tour à tour par chacun des
participants, un projet d’une « construction » silencieuse avec
les objets et en fonction de règles formulées (un seul objet au
plus déposé par chacun à la fois, accord de tous et donc droit
de veto ou non pour chaque déposition d’objet, règle du silence,
droit ou non à des alliances entre participants, droit ou non de
toucher ou de faire bouger les objets posés par d’autres
participants) ; ou bien règles librement inventées et
débattues : ou bien absence de règles. La construction réalisée
fait ensuite l’objet d’une analyse de ce qu’elle peut signifier
concrètement et symboliquement ; chaque participant peut
exprimer les impressions qu’il a ressenties ; cette technique
peut permettre des échanges formatifs ultérieurs.
Techniques du photolangage : chacun choisit une ou
plusieurs photographies les plus variées possibles, issues d’un
ensemble de documents préparés à l’avance ou extraits de revues
personnelles ou collectives ; chacun présente la ou les
photographies qu’il a choisie, expliquant son choix par
référence au thème étudié.
Bien connue, cette technique d’étude, comme les autres
présentées ici,permet de s’approcher au plus près de
l’expression souvent dissimulée des personnes ; chacun peut au
moins « montrer » à défaut de dire, chaque élève, chaque adulte
produit quelque chose pour la collectivité. En cela, elle est
« démocratique ».
Technique d’études à partir de problèmes personnalisés :
un participant, ou plusieurs, proposent des anecdotes liées à
leur « vie », professionnelle ou personnelle, dont le rapport
avec le thème étudié est exploré ; s’il y a plusieurs
anecdotes,il peut s’effectuer une combinaison de leurs diverses
caractérisations.
Technique d’étude avec supports de condensation des idées :
rappelons l’utilisation de technique de supports tel que blasons,
ballons, bicyclettes, voitures, projecteurs… pour étudier
certaines situations, certaines activités, certaines méthodes de
travail,.Ces supports sont remplis individuellement ou bien en
petits groupes ; ils sont réunis ou mis en circulation avec des
commentaires, comparaisons. Il peut en résulter des
problématiques à élucider..
Technique de mini-script de film : les élèves sont
invités à chercher en équipe de mini-scripts permettant de
positionner certaines questions essentielles de l’enseignement
en cours. Les scénarios sont ensuite expérimentés selon un jeu
de rôles improvisés
Technique d’étude de scénarios contrastés : ces
scénarios différents schématisent des hypothèses opposées sur le
devenir de certains problèmes ou de certaines situations
(économiques, culturelles, sociales, sanitaires, critique etc…)
Technique d’exploration par plans multiples d’exposition :
un thème est successivement abordé, de façon schématique, en
essayant des plans variés : de types historique, géographique,
logique, génétique, dialectique, sociologique, psychologique…
Technique de théorisation d’une pratique ou d’une expérience :
dans l’analyse de celles-ci sont recherchées les
déterminations :de ces concepts-clés ; des points d’appui de
l’action ; des non-dits ou des hypothèses implicites ; des
dimensions ou des articulations essentielles ; l’étude des
quantités (temps, volume des groupes, acteurs….) ; l’analyse à
partir de fiches d’inventaire des activités possibles ; la mise
en perspective dialectique avec thèse et négation de la thèse
par une hypothèse elle-même niée dans on inertie possible par
une synthèse dynamique, par mise en jeu de dialogiques (cf.
Edgar Morin)
Technique de synthétisation : à partir d’un dossier
simple ou riche d’information ; établir des analyses ou résumés
avec recherche des convergences, des oppositions, des
sous-entendus à partir desquels on peut aboutir à une synthèse.
Il peut être suggestif de jouer avec les premières lettres des
mots-clefs exposés pour composer un sigle ou un mot mémorisable.
Technique « Delphi » : une consultation sur un
document en cours d’étude est demandée à cinq ou six experts ou
groupes : les propositions en retour de ces experts ou groupes
qui ne se savent pas les uns les autres consultés sont
regroupées et leur sont envoyées avec l’objectif de faire un
compromis ou une synthèse des diverses propositions ; les
compromis ou synthèses recueillis sont ou non à nouveau adressés
aux consultants pour aménagements ou conciliation jusqu’à ce
qu’un résultat relativement stable et satisfaisant paraisse
atteint.
Technique d’étude de situations : un problème est
abordé par une suite de situations qui appellent des solutions
dont on analyse les tendances en terme de catégories
d’attitudes, de comportements ou de moyens (exemple : catégories
de « Porter » dans le dialogue et l’entretien).
Technique du Q-sort :
une série de définitions ou de citations ou de caractérisations
ou de comportements par rapport à un thème, un concept, un
problème ou un rôle sont présentés en désordre ; il est demandé
à chacun de proposer un ordre préférentiel des définitions qui
paraissent les plus importantes ou qui lui tiennent le plus à
cœur ; d’autres qui sont encore intéressantes, puis de certaines
qui lu apparaissent neutres ou moyennes, suivant des items qui
lui paraissent contestables ou encore de celles qui doivent être
fondamentalement rejetées. Ces listes préférentielles établies
par chaque personne servent à établir une liste moyenne ;
celle-ci peut donner lieu à des comparaisons individuelles,
collectives, permettant des échanges et des mises au point.
Technique du risque ou des obstacles : on demande à
chacun des élèves de rechercher puis d’exprimer les difficultés
ou les blocages qui lui apparaissent gêner la mise en œuvre
d’activités scolaires ou bien l’application de consignes
relative à l’étude d’un problème. Ce travail de recherche peut
s’effectuer en accueil d’imagination et en créativité. Les idées
exposées et écrites au tableau sont ensuite classées
Dans une troisième phase, on cherche les remèdes à chacun des
obstacles ou difficultés, qui ont été recensés. Les petits
groupes se partageant éventuellement les catégories diverses
reconnues.
Technique des mini-cas : chaque élève est invité à
rédiger sur une feuille, de façon anonyme, en 5 à 10 minutes, un
cas illustrant un cas de difficulté qu’il a rencontrée dans son
travail. Les cas individuels sont ramassés et lus à haute voix.
Chacun,à tour de rôle, reprend un cas qu’il n’a pas rédigé et
il en écrit un commentaire et des propositions qu’il passe
ensuite à une autre personne et ainsi de suite jusqu’à ce que
l’auteur du cas retrouve, après deux, trois ou plus
commentaires, son cas et les annotations qu’il lui a été
suggérées. Ou bien, on choisit un seul cas pour le groupe ;
chacun écrit lisiblement un commentaire anonyme ; la lecture est
faite, puis la grande discussion est alors organisée.
Technique d’étude interdisciplinaire : une équipe
d’enseignants propose un ou des thèmes à étudier par des groupes
suivant diverses approches disciplinaires. Les groupes d’élèves
peuvent se des questions réciproquement. A l’issue des travaux,
les échanges sont communiqués au groupe et analysés par les
enseignants.
|