Chapitre 2 – Où il s’agit de
relancer un cours
Il devient souvent nécessaire de modifier le déroulement, prévu
et planifié, d’un cours : quand l’attention baisse, ou quand
l’agitation semble monter. Ce peut être au premier tiers du
cours, aussi bien qu’à un deuxième tiers.
Dans le cas d’une agitation perceptible, il faudra faire bouger
les élèves pour les réinstaller dans un dispositif d’écoute et
d’échanges ; dans le cas d’une baisse de l’attention, il
importera d’effectuer des changements de sujets, de perspectives
et de supports.
Dans les deux cas, il peut aussi être opportun de faire
effectuer un changement de structure, des communications entre
les élèves comme à l’égard de l’enseignant.
Commençons par cette tactique du changement de structure.
A-
Changement de structure de
communication
On peut en cas de nervosité ou d’ennui rompre avec le type
magistral d’enseignement ; dans le cours magistral, en effet, la
communication est habituellement verticale : elle consiste en un
échange à double sens entre le professeur et la classe. On peut
également si l’on veut continuer sur le même sujet, ou sur un
autre, adopter un autre cas de communication. Ainsi :
S
Le professeur propose une mise
en sous-groupe, sur place, suivant des modes variés et
confie une tâche rapide avec des formes de travail en groupes
qui peuvent être diversifiés (voir chapitre 7)
S
L’enseignant confie à des élèves
qui ont compris un exercice le soin d’aider des camarades
voisins, ou en bougeant à sa demande
S
Il distribue ou fait distribuer un
document bref à étudier individuellement à chaque élève (voir
chapitre 2)
S
Il présente un instrument
d’évaluation formative à remplir – individuellement – ou en
sous-groupe
S
Mais le professeur peut aussi
relancer l’attention des élèves ou surprendre leur impatience
par le passage à un nouveau sujet ou bien à une perspective
autre.
B-
Changement de sujet
S
Il est possible quand l’attention
cesse d’être soutenue, de changer carrément de sujet et de
passer à autre chose. On peut avoir prévu une telle solution de
remplacement, surtout s’il nécessite un matériel adéquat.
S
On peut aussi suspendre
momentanément le cours pour faire une « récréation » interne
sans autre règle qu’un échange libre entre les élèves.
S
On peut enfin présenter un objet
inattendu ou un document et demander les réactions des élèves.
S
Enfin, on peut raconter ou faire
raconter une histoire n’ayant rien à voir avec le sujet, en
attendant le moment où le cours normal pourra être repris.
C-
Changement de perspectives
Il est possible de changer de perspective par rapport à ce que
l’on a commencé : si une explication de texte ennuie, on peut
faire porter les questions non plus sur le texte, mais sur le
pourquoi de l’énervement ou du manque d’intérêt des élèves.
Si une démonstration n’est pas comprise, au lieu de la répéter
plusieurs fois, on peut demander aux élèves d’exprimer les
difficultés pour la suivre.
Plus généralement, on peut évoquer des questions sur les
méthodes de travail des élèves, sur leur orientation, sur le
climat de la classe ou sur des événements d’actualité.
D-
Changement de supports
Il peut être souhaitable de recourir à un support non utilisé
jusque là : ce peut être le support de moyens audio-visuels par
projection d’une image ou d’un jeu d’image
Il est possible également d’avoir un intermède (adoucissant et
réveillant).
Il est également opportun d’utiliser l’informatique, portable ou
non.
E-
Changement de style
Nous vous proposons notamment cette liste en humour, en guise
de conclusion très partielle, des exercices inattendus
d’élocution, choisis dans certaines listes.
Un enseignant peut utiliser un ou plusieurs exercices en début
ou en fin de cours, s’ils sont amusants et efficaces, si on les
répète souvent, quoiqu’en les variant. Bonne chance ! Et pour
vous-mêmes, bon exercice !
S
Didon dîna, dit-on, du dos dodu
d’un dodu dindon.
S
Dis-moi, petit pot de beurre,
quand te dépetitpotdebeurreras-tu ?
S
Je me dépetitpotdebeurrerai, quand
tous les petits pots de beurre se dépetitpotdebeurreront.
S
Dis-moi, petite pomme, quand te
dépetitepommeras-tu ?
S
Je me dépetitepommerai quand
toutes les petites pommes se dépetitepommeront.
S
Dis-moi, gros gras grand grain
d’orge, quand te dégrosgrasgrandgraind’orgeras-tu ?
S
Je me
dégrosgrasgrandgraind’orgerai quand tous les gros gras grands
grains d’orge se dégrosgrasgrandgraind’orgeront.
S
Où tes laitues naissent-elles ?
C’est là que mes laitues naissent.
S
Alerte, Arlette allaite Ailette !
S
Une nouille mouillée à Neuilly.
S
L’assassin sur son sein suait son
sang sans cesse.
S
Cinq capucins portaient sur leur
sein le seing du Saint-Père.
S
Un chasseur sachant chasser sans
son chien est un chasseur sachant chasser.
S
Un chasseur sachant chasser chasse
sans cesse.
S
Les chaussettes de l’archiduchesse
sont-elles sèches, archi-sèches ?
S
Pour qui sont ces serpents qui
sifflent sur vos têtes ?
S
Combien ces six saucissons-ci ?
Six sous ces six saucissons-ci.
S
Si cent scies scient cent cigares,
six cent scies scient six cents cigares, six cent six scies
scient six cent six cigares.
S
Ciel ! Si cela se sait ces soins
sont sans succès.
S
Il faut qu’un garde-chasse sache
chasser tous les chats qui chassent dans sa chasse.
S
Cinq ou six officiers garçons
passent certain soir à Soissons marchandèrent des saucissons :
S
combien ces cinq saucissons ?
S
A vingt sous, c’est cent sous ;
S
C’était cent sous, ces saucissons.
S
Six chasseurs sur six chaises
juchés chuchotèrent au chasseur malchanceux ; sois chanceux sans
soucis, et que se sauve chat chauve sous les sauges sèches.
S
Je veux et j’exige (faire la
liaison !)
|