Chapitre 12 – Où il est devient
intelligent de se retrouver entre Collègues, entre
Etablissements pour de fructueuses rencontres ?
Où le lecteur peut expérimenter des modalités originales
d’ateliers de réflexion et d’élaboration : dignes de notre
profession, de notre culture réciproque, et d’un enthousiaste
perfectionnement !
Au
lieu de « bavardages » répétitifs dans nos salles de profs, il
peut en effet être utile de nous réunir semestriellement ou
annuellement pour réfléchir de manière originale en vue
d’accroître le plaisir d’enseigner ?
Voici donc vingt-deux propositions de séminaires, laboratoires,
ateliers ou séances, proposés à votre inventivité et à l’amitié
de nos collègues. Nous nous sommes préoccupés de proposer des
titres nouveaux et des formes originales,mais nous les
soumettons dans le grand désordre. Le détail méthodique de
certaines peut être retrouvé dans nos ouvrages habituels.
n
Séminaires anthropologiques :
en confidences: « d’où venons-nous, que sommes-nous, où
allons-nous ? » (1897), selon le testament artistique de
Gauguin,
et au-delà, avec les jeunes ! Quel avenir pour l’enseignement,
pour la jeunesse, pour nos retraites actives, pour surmonter nos
petites tentations de catastrophisme éclairé ! dans le cadre des
changements sociaux et techniques, plus ou moins portables.
n
Séminaires d’exploration des
valeurs : recensons nos valeurs : chacun écrivant pendant un
quart d’heure celles qui lui viennent directement à l’esprit ;
dans un deuxième temps, mise en commun et réflexions qui s’en
suivent. Eventuellement, consultation d’un « mandala » des
valeurs
n
Laboratoires de Technique du
« risque » : cette technique a été vivement appréciée par
les nombreux collègues qui l’ont pratiquée. Elle commence par
une exposition par chacun et inscription au tableau de
difficultés présentes ou à venir, par rapport à la mise en œuvre
d’un projet. Cette exposition se fait en brainstorming,
chacun soutenu à proposer des idées inattendues ou à reprendre
une idée formulée de façon surprenante ; dans un deuxième temps,
classement des ces risques, obstacles ou dérives, vraies ou
farfelues ; enfin, proposition de mesures possibles pour
résorber ou compenser les risques plus probables. C’est une
technique d’imagination créative.
n
Séminaire de prospective :
n’est-il pas utile de nous « pousser les uns les autres à
imaginer des scenarii contrastés sur ce que seront nos
activités et nos modes professionnelles dans 10 ans ? dans 40
ans ? Là encore, les idées folles peuvent être raisonnables !
L’humour est de bon conseil !
n
Séminaire de « réhabilitation »
d’instruments ou procédures : nous connaissons un certain
nombre d’outils ou de procédures pédagogiques que nous avons vu
utiliser dans notre jeunesse ou que nous retrouvons dans nos
lectures : est-il possible de partir d’eux ou d’elles pour les
transformer de manière à les rendre utilisables dans nos
enseignements actuels ? Rénovation !
n
Séminaire de rétrospective :
nos souvenirs les meilleurs ; nos souvenirs les pires : de nos
passages en école, collège, lycée, universitaire et débuts
professionnels. Que leur évocation nous apprend-elle dans
l’exploration de nos pratiques présentes ? Peut-être
trouverons-nous de quoi illustrer nos cours ? On peut échanger
oralement ou après des éléments de réponses : écrits sur des
papiers (signés ou anonymes) ou inscrits dans des figures
métaphoriques (les blasons !)
n
Séminaire de mise en
perspective (anthropologique, biologique, cosmique….) :
Imaginons-nous nous adressant à nos arrières-petits-fils ou à
nos arrières-grands parents. Mettons-nous à faire des « vues de
Sirius » sur les acquis et les pertes qui caractérisent notre
profession.
n
Ateliers de métaphorisation :
si nous avions à présenter notre discipline, notre pratique,
nos conseils professionnels, quelles images, quels symboles,
analogies et métaphores aimerions-nous proposer ? Et
naturellement, échanges à propos des images, indignées ou
dessinées aux tableaux choisis.
n
Ateliers de mise en
« turbulence » des concepts : chacun d’entre nous apporte un
concept et un échange, à la fois imaginatif et rationnel sur les
concepts proposés, les met en relation de façon vive, pour être
ensuite stabilisés avec humour.
n
Séance de « réveil-éveillé-dirigé » :
à tour de rôles, chacun décrit des personnages d’un conte sur
lesquels ont s’est d’abord mis d’accord, pendant quelques
minutes, chaque autre collègue reprenant à la suite et
complétant l’évolution de ce conte, selon sa fantaisie et sur
des domaines hors banalité.
n
Séance de réunion avec tenue de
rôles inhabituels ou insolites : notamment « réacteur
subjectif », « humoriste », « dessinateur » de ce qui se passe,
« contradicteur de principe », « qualificateur », etc… Il est
possible d’en inventer. Et cela a marché et marche !
n
Jeux méthodologiques de
transposition (JMT) :
sur une présentation de situation d’enseignement, des petits
groupes s’occupent des transpositions possibles, par des
imaginations volontairement inattendues ou presque absurdes,
suivant des consignes de créativité pour introduire des
changements d’importance, de durée, de sens, d’application.
n
Jeux de rôles par acteurs
inédits : sur une étude de cas jouée entre certains acteurs,
ajouter des personnes inattendues qui entrent en action, par
exemple poète, philosophe. L’acteur inédit peut être l’une des
personnes jouant déjà dans le jeu de rôles et avec qui une
intervention inattendue a été préparée
n
Recherche d’interstices, de
mini perfectionnements cumulatifs, de marges utilisables :
dans les programmes, dans les emplois du temps, dans la vie
scolaire, dans les rapports inter-disciplinaires, dans les
rencontres culturelles, dans l’invitation d’artisans ou de
professionnels en classe. Chacun recherche et propose de
mini-changements à introduire, de nature à fertiliser le champ
scolaire.
n
Atelier de recherche ou
détection d’antagonismes : entre nos disciplines, entre nos
méthodes, entre nos conceptions pédagogiques, entre nos
générations, entre nos parcours Et pour nos souhaits de
coopération claire, comment utiliser la densité qu’apportent ces
antagonismes, en bonnes « dialogiques » (selon Edgar Morin).
n
Atelier d’inversion : de
tendances, de dérives possibles qu’on a constatées, de nos
habitudes et routines, telles qu’elles sont pratiqués dans nos
établissements et par nous-mêmes en vue de les assouplir et de
les compenser. Des idées positives peuvent en sortir ! en bonne
humeur et en ingéniosité féconde, pratiques.
n
Recherche de pôles et de
paradigmes inédits, latents : quelle organisation permet de
passer d’une logique de classe à une logique de compétences,
telle que le suggère fortement le CECRL dans nos établissements
aux structures cloisonnées ?
De même, le « socle commun des connaissances et des
compétences », texte émergeant des latences programmatiques,
nous invite à revisiter l’organisation des disciplines et dans
leurs contenus, les savoirs et les compétences, de sorte à
revaloriser la notion d’option comme décision d’effort et
d’orientation à court ou plus long terme. Comment présenter
« socle » et « options » ? Quels jeux d’interdisciplinarité sont
nécessaires pour forger les compétences attendues à chaud sur le
« socle » ?
n
Laboratoire d’apprivoisement de
l’avenir : comment réaliser dans nos établissements des
rencontres inter-générationnelles avec des jeunes et des
adultes par lesquelles nous pourrions rendre nos élèves
sensibles aux épreuves subies par leurs grands-parents et
parents et aux espérances d’avenir rendus possibles par le
courage de générations précédentes ? Et par des témoignages
stimulants.
n
Séminaire d’hybridation
culturelle, d’hybridation de méthodes, de techniques, de
concepts, de pratiques : il peut être intéressant, comparant
des formes différentes, se référant par exemple à Freinet, à
Cousinet, à Piaget, à Rogers, à Korcsak, à Piaget, de voir
comment fabriquer une situation d’apprentissage originale :
coupler par exemple l’imprimerie à l’organisation au travail
d’une école ? Comment transposer des activités et des rôles
propres à l’imprimerie dans le monde de l’internet ou dans le
monde des arts graphiques ?
n
Recherche sur les paradoxes de
notre responsabilité enseignante : « présence/ distance »
par rapport à la classe et aux élèves : spécialisation, mais
responsabilité de la culture générale ; pouvoir sur la classe et
confiance aux élèves ; rigueur de pensée, et bienveillance des
appréciations pour l’approximation des réponses. Autres
paradoxes ? Sciences ET lettres ; maths et imagination etc…
n
Un jeu d’enjeux et de défis :
ne peut-on en jeu de plaisir dans notre métier nous adresser, en
une réunion annuelle ou semestrielle, des défis : sur
l’audace d’innovations à tenter ; sur des lectures ou des
analyses à effectuer ; sur des relations à établir dans le
voisinage des établissements ou des universités ; sur des
concours intra- ou inter-établissements à proposer aux élèves de
tous les âges ou de certains âges ?
n
Séminaire de recherche de
points d’appui et de leviers : ce séminaire peut être
alimenté par l’une ou l’autre des parties du présent ouvrage,
rédigé en pensant amicalement à vous. Des choix sont possibles.
Bon vent !
A votre créativité et à votre audace, salut !
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