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I Chap4- Utiliser des documents

extrait de "Voyage au centre de l’Enseignement", Exploration méthodique de ressources  et de points d’appui

indispensables à l’accomplissement du métier d’enseignant, André de Peretti et François Muller - éd. ESF, Paris, 2008

 
 
 

 

Première partie - Ressources et points d’appui personnels

Chapitre 4 – Quand il s’agit d’utiliser des documents

 

Où le lecteur (re)découvre que l’enseignement ne peut être seulement oratoire ou allusif. Et qu’il  conviendrait alors de s’appuyer, personnellement, en esprit scientifique, autant qu’en souci culturel, sur des documents, doctes par exemple.

 

Alors, quelle quête de documents pourrait-vous convenir en toutes parties ou moments de votre enseignement ? Il peut être sage d’en faire un recensement censé , en adéquation avec vos visées disciplinaires, et aussi, votre bonne humeur ou votre inspiration du moment.

 

Allons ! Vous faites bien faire des révisions à vos élèves ! Alors, révisez en gente préparation votre gestion habile des documents probants et illustrant votre cours.

 

Ne peut-il être avisé ici comme ailleurs de cocher (soit « j’ai », soit « je recherche ») les listes ci-jointes des catégories de documents, par vertu méthodologique et pour vous permettre de maîtriser des choix nouveaux. Car il vous importe naturellement d’agrémenter votre « magistère » par le charme tangible d’une véritable richesse documentaire. Ohé !

 

Pratiquement, le document peut être choisi, élaboré et utilisé pour l’enseignement dans des modalités diverses :

-         selon l’effet pédagogique recherché

-         selon les phases affectives ou informatives du travail scolaire

-         selon le support matériel adéquat

-         selon les difficultés ou risques éventuels


 

 

1.      Selon l’effet pédagogique recherché, un document peut être élaboré ou choisi et utilisé en vue d’amorcer votre enseignement, de le situer clairement dans votre cours, de l’illustrer ou encore d’en assurer un suivi. Ce peut donc être en dynamique :

 

1.1.   Un élément  préparatoire

1.1.1.     amorçant un développement

1.1.2.     alertant sur un travail préalable

1.1.3.     posant une interrogation à laquelle le cours devrait répondre

1.1.4.     énonçant des objectifs d’apprentissage ou d’application

1.1.5.     appelant une attitude d’écoute

1.1.6.     suggérant la mise en œuvre d’une méthode de travail

1.2.   un document de mise en œuvre

1.2.1.     soulignant un point de départ

1.2.2.     formant un relais entre deux séquences d’exposés ou d’échanges

1.2.3.     assurant un repos entre deux exercices

1.2.4.     offrant un divertissement pour compenser une tâche austère

1.2.5.     préparant l’unification des idées élaborées dans les équipes dans le groupe-classe

1.2.6.     présentant un plan par table des matières ou index

1.3.   un document d’accompagnement

1.3.1.     illustrant un argument et une logique

1.3.2.     apportant des références

1.3.3.     proposant une synthèse partielle

1.3.4.     rappelant des étapes successives d’un développement

1.3.5.     introduisant un texte de base ou des formes à compléter (voir annexe)

1.3.6.     scandant une conclusion

1.4.   Un document « de suivi » : après un enseignement ou une séance de travaux pratiques, un document peut servir à :

1.4.1.     réactiver des informations

1.4.2.     évaluer des connaissances et savoir-faire acquis

1.4.3.     apporter des éléments de complément

1.4.4.     préparer des rebondissements

1.4.5.     proposer des travaux à parachever ultérieurement

1.4.6.     apporter un texte de synthèse finale


 

2.      Suivant les phases de votre enseignement, le document utilisé peut servir à expliciter vos objectifs, à temps voulu.  

Ce pourrait être :

 

2.1.   en amont lointain du cours pour :

2.1.1.     annoncer le prochain sujet du cours à venir

2.1.2.     expliquer les objectifs impliqués

2.1.3.     piquer la curiosité de la classe ou de certains élèves

2.1.4.     Inviter à une recherche d’autres documents

2.2.   en avant immédiat du cours afin de :

2.2.1.     soutenir une investigation préparatoire

2.2.2.     amorcer une procédure particulière ou nouvelle

2.2.3.     indiquer une lecture préalable à faire

2.2.4.     faire expliciter, par un ou quelques élèves, des réflexions  à propos de ce document

2.3.   au début du cours pour donner :

2.3.1.     l’indicatif du cours en ouverture

2.3.2.     le programme

2.3.3.     l’idée éventuelle à retenir

2.3.4.     des suggestions de lectures à faire

2.4.   au milieu du cours à titre de :

2.4.1.     illustration

2.4.2.     relance de l’attention

2.4.3.     ponctuation et pause

2.4.4.     mise au point intermédiaire

2.4.5.     appui de mémorisation, renforcement

2.5.   à la fin du cours, comme :

2.5.1.     résumé global

2.5.2.     appui de mémorisation et de renforcement des raisonnements énoncés

2.5.3.     clôture ou adieu

2.5.4.     extraits bibliographiques

2.6.   en suite immédiate du cours, pour apporter :

2.6.1.     des compléments immédiats

2.6.2.     une mise au point

2.6.3.     des exercices d’application

2.6.4.     une incitation à des initiatives

2.7.   en aval lointain, en tant que :

2.7.1.     rappel de notions successivement enseignées

2.7.2.     relance de bibliographie ou de visite de bibliothèque

2.7.3.     amorçage de nouveaux développements

2.7.4.     proposition de rôles à prendre

 

Il va de soi que tout document doit être projeté, reproduit ou distribué, et consulté ou compulsé: à un moment où son examen ou son écoute ne provoque aucune perturbation dans l’attention ou la stratégie mais au contraire où peut se produire l’effet recherché, et non pas l’inverse.

 
 

3 - Suivant son support (qui pourrait être une inférence ou une référence sensible)

Le support peut servir de relais pour des informations qui peuvent être d’ordre visuel, sonore ou tactile

Le support peut être unique ou multiple.

Il peut être fixé (sur un mur, ou un écran, un appareil de reproduction sonore ; un bureau, un établi, une paillasse)

3.      il peut être mobile, circuler de main en main, ou être remis en exemplaire individuel à chacun

 

Les supports documentaires peuvent être utilisés de façon individuelle, en sous-groupes ou en grand groupe dans la classe. Supports à choisir et variables entre le commencement, le début, le milieu ou la fin de la séance de cours.

Les documents peuvent être utilisés sous la forme de :

 

3.1.    Documents visuels

3.1.1.     feuille(s) manuscrite(s)

3.1.2.     feuille(s) dactylographiée(s)

3.1.3.     feuille(s) polycopiée(s)

3.1.4.     photo(s) sur feuille(s)

3.1.5.     calques

3.1.6.     série de calques

3.1.7.     diapositives

3.1.8.     affiche, dessin ou peinture

3.1.9.     schéma ou graphique

3.2.    Documents sonores ou audio-viduels

3.2.1.     lecture à haute voix, par un élève ou par plusieurs élèves

3.2.2.     exécution, par un élève, par plusieurs élèves, sur un instrument

3.2.3.     chant, en solo, en choeur

3.2.4.     disques

3.2.5.     enregistrement(s) sur bande ou cassette(s) ou mp3

3.2.6.     montage avec diapositives ou vidéoprojection

3.2.7.     films et autres DVD à présent très accessibles

3.2.8.     télévision (les ressource du siteTV et de l’INA à destination de l’Education

3.2.9.     sur internet, sur poste informatique

3.3.    Documents tactiles

3.3.1.     livre, dictionnaire

3.3.2.     plaquette

3.3.3.     revue

3.3.4.     maquette

3.3.5.     pièces découpées (puzzle)

3.3.6.     objet (unique ou multiple)

3.3.7.     outils

3.3.8.     instruments


 

 

4.      Risques ou questions soulevés par l’utilisation d’un document

 

Comme toute bonne chose, l’utilisation d’un document peut avoir des effets non recherchés, sinon, disent les sociologues, « pervers ». Disons qu’ils peuvent aussi avoir des risques, à l’inverse des effets qu’on veut en attendre. Ainsi, des risques ou questions peuvent être soulevés par l’utilisation.

 

4.1.   le document est-il un « medium » neutre ou, est-il au contraire chargé « émotionnellement » pour certains, ou pour tous ?

4.2.   Le document peut-il éveiller des mécanismes de défense ou de rejet ?

4.3.   La multitude des informations contenues dans un document peut-elle être « décondensée » ?

4.4.   le message complexe supporté par le document entraînera-t-il chez les élèves, les effets d’effacement répartis sur des segments distincts du document ?

4.5.   Le document induit-il pour les jeunes des phénomènes d’identification à des personnages particuliers ou d’intégration à des rôles ?

4.6.   Les identifications et les effets d’effacements différentiels ont-ils pour conséquence de détruire la cohésion, l’unité, d’un groupe-classe ?

4.7.   Le document est-il susceptible d’entraîner chez les élèves des luttes plus ou moins transférentielles, de réveiller des conflits internes et des contradictions ?

4.8.   Quelle est la probabilité de créer une sécurité ou au contraire, des incertitudes par l’imposition du document ?

4.9.   Le document peut-il provoquer ou non une chute de tension dans le groupe-classe ou auprès de certains élèves ?

4.10.                   Le document peut-il servir d’alibi pour faire une acquisition ou une analyse ?

 

Face à ces risques, quelles précautions :

 

Ajournement ? Explication préventive ? Discussion avec les élèves ?

Il est indispensable d’exercer les élèves à la consultation active d’un document et plus généralement à la recherche documentaire, notamment en coopération avec les documentalistes ou autres bibliothécaire.

 

 On peut utiliser à cet effet par exemple sur les méthodologies nombreuses, variées et complémentaires proposées sur le site Edcunet[1], chapitre « initiation à la recherche documentaire » : guide méthodologique, mais aussi étapes de la recherche documentaire, selon les niveaux d’enseignements, travaux sur les représentations, modes d’évaluation et conception d’un portfolio, gestion d’un carnet de bord, et démarches pour problématiser. Là encore, la gamme est riche.

 

 
Table des matières

Avant-propos

introduction: où le lecteur découvre la navigation

conclusion: retour vers la Lumière





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