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«La réforme du lycée a été élaborée à partir
des onze principes présentés par le Ministre au Parlement en Juillet 1998. Ces principes
résultent à la fois de la loi dorientation de 1989 - ils en constituent un
approfondissement, des résultats de la consultation sur les savoirs au lycée, organisée
de décembre 1997 à mai 1998, et enfin de la consultation très large entreprise auprès
des associations de spécialistes, des organisations syndicales et des mouvements
pédagogiques pendant et après le Colloque de Lyon. La réforme se situe dans le
prolongement de celle initiée par Lionel Jospin en 1990. Elle sera mise en uvre par
étapes.
Lacquisition de savoirs solides, bien assimilés est lexigence première de
lenseignement au lycée. Ce dernier doit aussi permettre lapprentissage
dune citoyenneté fondée sur les valeurs républicaines ainsi que le développement
de lesprit critique. Légalité des chances doit entrer dans les faits, grâce
à des programmes bien construits et à laide diversifiée apportée
aux élèves, en particulier ceux qui ont le plus de difficultés ou qui sont issus de
milieux défavorisés.
La mission du lycée
La mission du lycée est de permettre à tous les élèves, dans leur diversité, quels
que soient leur origine sociale, leurs domaines de réussite, la voie denseignement
dans laquelle ils se forment, daccéder aux capacités de jugement et aux formes
culturelles et patrimoniales qui les inscrivent dans la collectivité nationale et
européenne et plus généralement, dans lhistoire des hommes.
Les contenus disciplinaires à enseigner au lycée, tout en favorisant la
spécialisation progressive dans un champ disciplinaire ou professionnel, doivent tous
contribuer à l'acquisition d'un ensemble de savoirs et de notions fondamentales sans
lesquels les élèves devenus adultes se trouveraient dans lincapacité
dassumer pleinement leur rôle de citoyens responsables, éclairés, critiques et
vigilants.
Lacquisition des connaissances qui sont la base de toute formation intellectuelle
doit permettre, dans toutes les disciplines, de développer le sens de leffort,
lattitude de probité intellectuelle, de recherche honnête de la vérité, de
respect de lopinion dautrui.
Chacune des voies du lycée, tout en ayant sa spécificité propre, doit inclure dans ses
programmes des éléments de formation générale, technologique et professionnelle.
Tous les enseignements doivent aussi éduquer à lindépendance intellectuelle,
solliciter lintelligence et limagination, favoriser lapprentissage du
débat argumenté, développer lintérêt et la curiosité des élèves, obtenir
leur participation active en encourageant les productions individuelles et collectives
sous toutes leurs formes.
La classe, comme létablissement, doivent être des lieux dapprentissage de
la citoyenneté républicaine et de découverte progressive des exigences de la
démocratie. La violence sous toutes ses formes, quelle soit physique ou verbale,
doit en être bannie, au même titre que toutes les formes de discrimination.
L'indispensable relation intellectuelle entre le maître et l'élève doit se développer
dans le respect mutuel. Les enseignants doivent pouvoir exercer leur magistère sans
pression daucune sorte et être respectés ; à ce titre, la violence à laquelle
ils sont parfois confrontés ne sera jamais admise.
Dans le parcours scolaire, le lycée est le cycle de la diversification. Il importe donc
que le lycée permette :
- de choisir une orientation en connaissance de cause et de préparer efficacement soit
lentrée dans les enseignements supérieurs, soit lentrée dans la vie
professionnelle,
- d'améliorer de manière constante le niveau de formation de tous les élèves et de
s'assurer qu'aucune sortie du système scolaire ne se fait sans une qualification
attestée en évitant toute forme de malthusianisme ou de laxisme.
- de promouvoir légalité des chances pour tous, en prenant en compte tous les
talents mais aussi en instaurant une politique volontariste et authentiquement
républicaine de distribution des moyens qui soit un recours contre les inégalités
socio-culturelles.
La réforme du lycée
La réforme du lycée porte en elle-même une dynamique. Les mesures prises pour le court
terme devront être évaluées, infléchies chaque fois que nécessaire pour aller plus
loin encore dans lapprentissage de la citoyenneté et de la justice sociale.
Laide individualisée aux élèves est pour la première fois institutionnalisée et
considérée comme une mission du service public.
Il est à prévoir que cette mesure de recours pour les élèves en difficulté sera à
développer encore davantage dans les années à venir, en fonction de critères
pédagogiques et sociaux.
Sans bouleverser larchitecture du lycée, la réforme propose un nouveau cadre
permettant de faire émerger de nouvelles pratiques pédagogiques, de mettre en place le
travail en équipe et dencourager les initiatives personnelles et collectives au
sein des établissements. De plus, elle donne un nouvel élan à la réflexion sur les
programmes.
Les trois voies du lycée
Le lycée comporte trois voies distinctes d'égale dignité : les voies professionnelle,
générale et technologique.
Chaque voie du lycée, tout en gardant sa spécificité propre, propose, dans le cadre de
ses contenus disciplinaires, des éléments déducation générale, technologique et
professionnelle.
Les lycéens des voies technologique et professionnelle reçoivent un enseignement
général dont larticulation avec leur formation technologique et professionnelle
doit être améliorée.
Il est nécessaire que les lycéens de lenseignement général, comme ceux des
autres voies, maîtrisent des exercices fondamentaux de la vie pratique professionnelle :
la rédaction dune lettre ou dun rapport, la lecture dun tableau de
chiffres, lutilisation dun traitement de textes, ou la maîtrise dun
bref exposé en français ou dans une langue étrangère.
Les dispositifs dadaptation permettant de passer dune voie à une autre sont
améliorés et rendus plus accessibles. Ils doivent notamment permettre de remédier aux
erreurs dorientation.
Une attention toute particulière sera apportée à la voie professionnelle et au
développement du service public autour de cette voie. Du CAP au baccalauréat
professionnel, les contenus et l'organisation de cet enseignement sont élaborés avec les
branches professionnelles et les partenaires sociaux. Cet enseignement accueille près de
750 000 élèves ; 80% d'entre eux sont dans le secteur public (Education nationale ou
agriculture). Le service public et ses lycées professionnels constituent la référence
majeure de ce secteur. Ce sont eux qui ont permis le développement spectaculaire du
baccalauréat professionnel depuis sa création en 1985. Le taux d'insertion dans la vie
active de ces nouveaux bacheliers est tout à fait satisfaisant.
La réorganisation des études de cette voie permettra la mise en uvre efficace de
la validation diplômante des acquis professionnels. Le lycée professionnel pourra
fournir ainsi aux adultes qui reprennent des études la reconnaissance d'une nouvelle
qualification et le complément de formation qui les conduira à un diplôme
reconnu.
La carte scolaire
Améliorer la pédagogie passe aussi par un certain nombre d'améliorations matérielles
indispensables. Celles-ci concernent d'abord la carte des établissements qui doit
présenter les voies, les séries, les spécialités, les options facultatives de façon
transparente.
La carte scolaire concertée, révisée et expliquée chaque année par les recteurs doit
satisfaire à des impératifs de justice sociale et territoriale, mais aussi être
utilisée comme outil facilitant les orientations positives.
Tout doit être fait pour limiter au maximum les effets négatifs de la concurrence entre
établissements, et de la présentation médiatique d'indicateurs de réussite ne prenant
pas en compte les données sociologiques ou géographiques.
La carte scolaire est aussi un outil de régulation des effectifs des établissements et
des classes.
Les effectifs
Le premier objectif est d'obtenir quil n'y ait plus de classes excédant 35 élèves
en terminale dès la rentrée 1999, conformément aux engagements pris.
Le second objectif est d'amener progressivement, par une meilleure définition des moyens
consacrés aux lycées, à 30 élèves les effectifs des classes de seconde. Si en moyenne
la taille des effectifs des classes de lycée a régulièrement baissé depuis plusieurs
années, il reste encore une trop grande hétérogénéité. Les objectifs ambitieux
fixés par la réforme donneront des conditions de travail favorables pour tous les
lycées.
Dans le plan de réduction des effectifs, lattribution des dotations horaires
globales des établissements doit tenir compte des données sociologiques.
Il est bon de souligner, lorsquon parle deffectifs, que la réforme va amener
une nette augmentation du travail en groupes réduits dans l'enseignement général,
lequel se rapprochera ainsi de ce qui existe déjà dans la voie technologique, et dans la
partie pratique de l'enseignement professionnel.
Lorganisation du
travail des élèves
Les heures de cours stricto sensu (classe entière ou groupes réduits) sont limitées à
26 heures en moyenne dans la voie d enseignement général et à 30 heures dans la
voie technologique. Sils le souhaitent, les élèves peuvent choisir une option
facultative de 2 ou 3 heures. De plus, ils bénéficient tous de l'offre d'un enseignement
artistique.
De nouveaux dispositifs, laide individualisée en Seconde et les Travaux Personnels
Encadrés en Première et en Terminale sont mis en place pour aider individuellement les
élèves, leur permettre de travailler en petits groupes, dacquérir de
lautonomie dans leur travail personnel et les accompagner dans lappropriation
des savoirs ; ces nouveaux dispositifs qui viennent compléter les modules et les
demi-groupes déjà existants ont pour objectif doffrir à tous les élèves un
accompagnement pédagogique renforcé et différencié.
Il ne sagit pas de diminuer les heures denseignement accordées aux élèves
mais, dune part, de varier les approches pédagogiques et dautre part,
déviter de saturer le temps scolaire pour que les élèves puissent travailler en
autonomie, sinvestir dans les activités sportives et culturelles qui leur sont
proposées dans le cadre de létablissement et participer activement à la vie
lycéenne.
Dans le cadre de sa présence au lycée, chaque lycéen, en fonction de ses besoins
propres, doit pouvoir trouver toutes les aides nécessaires à la réalisation du travail
attendu de lui. Pour cette raison, un effort particulier sera fait pour que les élèves
puissent avoir libre accès aux centres-ressources de létablissement (CDI et salles
informatiques) qui devront donc être ouverts plus largement. Ceci est une mesure de
justice fondamentale, en particulier pour les élèves défavorisés sur le plan de
lenvironnement social et familial.
Laide individualisée en
Seconde
Afin de donner les moyens de sa réussite à chaque élève en répondant à ses besoins
et à ses attentes, un dispositif d'aide est mis en place pour les élèves de seconde des
lycées généraux et technologiques qui éprouvent des difficultés scolaires. Chaque
élève doit pouvoir disposer, dans le cadre de l'établissement, des moyens nécessaires
à une meilleure appropriation des contenus disciplinaires et à sa progression.
Il est du devoir de lensemble de la communauté éducative du service public
déducation de faire du lycée son propre recours face à lintrusion des
aspects marchands, cours particuliers et officines de soutien en tous genres.
Les heures daide individualisée sont un temps privilégié qui permet aux lycéens
dentrer dans la logique du travail qui leur est proposé, de s'interroger sur leurs
difficultés et sur la façon de les surmonter, de questionner leurs professeurs
etc.
L'aide individualisée
est organisée en très petits groupes. Huit élèves au maximum par classe dans une
discipline donnée sont concernés. Le repérage des besoins est effectué par l'équipe
pédagogique en début de seconde puis par la pratique régulière de l'évaluation des
compétences. La configuration des groupes est revue tous les trois mois. Un plan de
travail individualisé est élaboré avec chaque élève.
Dans le cadre de létablissement, une réflexion approfondie est menée par
lensemble de la communauté éducative sur lorganisation de laide ainsi
que sur la
diversification des pratiques et des démarches pédagogiques permettant aux élèves
de progresser dans les matières où ils sont en difficulté.
Les initiatives collectives, innovantes et créatives engageant tous les acteurs de la
communauté éducative sont encouragées, notamment celles émanant des Conseils
dEnseignement.
Les propositions, présentées et soumises au vote du Conseil dAdministration après
concertation avec le Conseil de la Vie Lycéenne ou à défaut avec le Conseil des
délégués, sont inscrites dans le projet détablissement ;limportance que ce
dernier consacre à ce type de questions doit donc être accrue.
Le principe de cette aide est un élément nouveau qui devra être étudié très
soigneusement, aussi bien en ce qui concerne son volume horaire que les disciplines
choisies (français et mathématiques).
Dès lannée scolaire 1999-2000, les résultats des évaluations à l'entrée en
Seconde et la mise en place de laide individualisée feront lobjet dun
suivi au niveau de l'établissement, de l'académie comme au niveau national. Ceci
permettra, dès lannée suivante, et en tenant compte des indicateurs sociaux, de
revoir les modalités dattribution de laide aux élèves pour chaque
établissement. Dans un souci de justice sociale, les objectifs de réduction des
effectifs et les besoins en aide individualisée seront dorénavant des critères
essentiels retenus pour lattribution des dotations horaires globales en tenant
compte notamment des conditions socio-économiques de chaque établissement.
Les modules
Lenseignement modulaire, mis en place en 1991, vise à permettre la mise en
uvre dune pédagogie différenciée et ne doit être confondu avec un simple
enseignement en demi-classes, ce qui, selon le rapport de lInspection Générale de
lEducation Nationale, est trop souvent le cas.
Aussi faut-il revenir à la définition initiale de lenseignement modulaire. Les
professeurs répartissent les élèves dans des groupes à effectifs restreints pour
trouver des réponses à certains problèmes pédagogiques que la classe entière, pour
des raisons deffectif et dhétérogénéité, ne permet pas toujours de
traiter.
Les modules portent sur les disciplines suivantes : français, langues vivantes,
mathématiques, histoire géographie et sciences économiques et sociales. Leur
organisation en termes demploi du temps et de gestion des groupes doit faire
lobjet dune réflexion concertée au niveau de létablissement.
Les
Travaux Personnels Encadrés en Première et en Terminale
Les Travaux Personnels Encadrés sont un axe essentiel de la Réforme du lycée. Ils
visent à encourager le travail personnel, la créativité des élèves ainsi que la
lecture et la recherche documentaire. Pour la première fois, une plage pluridisciplinaire
de travail est créée au lycée.
Léquipe pédagogique propose à l'élève le choix d'un thème à traiter parmi une
liste nationale élaborée à partir du programme de chaque série. Avec laide des
enseignants, le lycéen doit traiter, sous forme de dossier, un sujet portant sur deux des
disciplines dominantes de la série.
Dans la voie technologique, les TPE ont un statut un peu différent ; ils concernent
obligatoirement une discipline générale et une discipline technologique dominante de la
série ou de la spécialité.
Lutilisation des nouvelles technologies sera encouragée.
Puisquil sagit de favoriser une nouvelle manière de travailler et d'étudier,
les possibilités de "couplage" de deux disciplines ont été volontairement
limitées. Il ne sagit que dune première étape ; par la suite, pour prendre
en compte les initiatives des enseignants et valoriser le travail en équipe qui existe
déjà de manière informelle dans de nombreux établissements, la liste nationale de
thèmes sera élargie si, après expérience, cela répond aux souhaits des
enseignants.
Le travail se fait en petits groupes. Les lycéens les plus à l'aise peuvent travailler
en autonomie, guidés par le professeur ; les plus fragiles bénéficient dune aide
plus personnalisée et d'un suivi plus important de la part de lenseignant. Chaque
semaine, suivant lavancement des travaux de chacun et les difficultés rencontrées,
le professeur constitue les groupes qui travaillent sous sa direction.
En première, l'élève prépare deux dossiers sur l'année ; une appréciation
détaillée est portée sur le livret scolaire par les enseignants.
En terminale, l'élève prépare un seul dossier sur l'année. Les épreuves de
"rattrapage" après les épreuves du premier groupe, consistent en une
soutenance du dossier TPE devant 2 membres du jury.
Les demi groupes
A laide individualisée aux TPE et aux modules viennent sajouter des travaux
en demi classes dont le nombre est en augmentation sensible.
Le rôle des chefs détablissement et des documentalistes
Le rôle d'impulsion, d'animation et de suivi du chef d'établissement, dans la mise en
place de l'accompagnement personnalisé est essentiel.
Organiser la répartition, faciliter le décloisonnement des disciplines, donner la part
de souplesse, au cas par cas, pour favoriser l'innovation dans le respect des normes
nationales, mettre en place les moyens matériels nécessaires, constituent autant de
tâches qui participent à la réussite des projets pédagogiques.
Le rôle des documentalistes est de première importance. Les ressources du CDI
permettent, pour les élèves issus de milieux défavorisés, d'avoir accès à une
documentation qu'ils ne trouvent pas chez eux.
Le CDI constitue donc la source primordiale d'accès à l'information ; il participe à
l'épanouissement intellectuel et à lapprentissage du travail autonome. Les
horaires d'ouverture doivent de ce fait être adaptés.
Lexpression
artistique au lycée
Lenseignement artistique est généralisé dans les trois voies du lycée afin de
permettre à lensemble des lycéens, sils le souhaitent (cet enseignement est
ouvert à tous), de pratiquer avec assiduité des disciplines artistiques et de trouver
ainsi dautres modes dexpression que ceux qui leur sont proposés dans le cadre
des autres enseignements.
L'expression artistique (musique, théâtre, arts plastiques, danse, cinéma, histoire de
lart et du patrimoine etc.) est dispensée par les enseignants et éventuellement
des intervenants extérieurs, de compétence indiscutable, choisis par les enseignants
dans le cadre d'une collaboration entre les rectorats et les Directions Régionales des
Affaires Culturelles. Outre les professeurs déducation musicale et darts
plastiques, dautres enseignants peuvent intervenir dans le cadre de l'expression
artistique, notamment pour le théâtre et le cinéma ou dans le cadre d'un enseignement
thématique ; les professeurs déducation physique et sportive peuvent, quant à
eux, intervenir pour léducation à toutes les formes dexpression
corporelle.
Le professeur-coordonnateur est chargé de lélaboration des projets et du suivi
pédagogique; les enseignements d'expression artistique sont évalués au
baccalauréat.
Cadre général:
Les enseignants artistiques participent à un dispositif cohérent. Dune part, de la
seconde à la terminale en filière littéraire et artistique ou dans les filières
darts appliqués des enseignements spécialisés. Dautre part des
enseignements dexpression artistique complétant les réponses de linstitution
scolaire aux demandes et besoins denseignements artistiques des lycéens.
Lambition est par une juste répartition et une augmentation des moyens, de
permettre à chaque lycéen dintégrer une activité artistique au niveau qui est le
sien.
Les enseignements dexpression artistique seront développés dans tous les lycées,
et toujours placés sous la responsabilité dun professeur spécialiste. Celui-ci
pourra faire appel à des intervenants extérieurs et disposera alors dune quotité
horaire significative pour assurer cette tâche. La valeur éducative de ce dispositif est
garantie par son évaluation trimestrielle plus au baccalauréat.
Mise en place :
En seconde loption arts permet en particulier dorienter les élèves vers la
spécialité arts de la filière L.
A la rentrée 1999, en première et terminale, les établissements auront le choix entre
conserver leurs options facultatives ou les transformer en expression artistique avec un
horaire allant de 72 à 90 heures. Ces options devraient être transformées en expression
artistique aux rentrées 2000 pour la première et 2001 pour la terminale.
Simultanément de nouveaux enseignements dexpression artistique seront mise en
place
Organisation, contenus et déroulement de lexpression artistique :
- Deux objectifs principaux étroitement imbriqués :
Accueillir au sein de létablissement scolaire les réalités culturelles des
générations qui sy trouvent ;
Élargir les compétences et savoirs culturels préalablement acquis en partant de
ces pratiques.
- Un professeur spécialiste du domaine artistique concerné est en charge de :
La définition du projet
Sa mise en uvre
Son suivi
Son évaluation globale et individualisée
- Les ateliers font appel quand les enseignants le souhaitent à des partenaires
extérieurs placés sous la responsabilité du professeur spécialiste du domaine. Les
compétences des intervenants sont validées par une commission mixte DRAC/Rectorat puis
mises en uvre dans le cadre dune convention entre létablissement et le
partenaire extérieur. Le Ministère de la Culture peut participer en financement de ces
instruments.
- Latelier dexpression artistique est inscrit au volet culturel du projet
détablissement, lequel précise et justifie les conditions de son
renouvellement.
La prise en compte de la participation de lélève à lexpression
artistique est évalué lors des conseils de classe, lappréciation étant portée a
dossier ;
Elle donne une base solide à la délibération pour le baccalauréat dont les
modalités seront discutées.
Lexpression artistique visent la production dun résultat ; celui-ci
prendra des formes nécessairement différentes reflétant la spécificité de chaque
projet. Cette finalité justifie et facilite lévaluation à chaque moment de la vie
du lycéen et contribue à la reconnaissance de lexpression artistique.
Les lycéens sont associés à la définition du projet. Le déroulement de celui-ci
sollicite et développe des qualités dautonomie dans et en dehors du temps de
travail encadré.
Partant de pratiques lycéennes extérieures à linstitution, lexpression
artistique ne soppose en aucune façon à ces réalités culturelles, mais tend à
les réinjecter après bonification dans lenvironnement social et
culturel. Le lycée est un passage, ouvre, renforce et fédère les compétences humaines,
les relie au tissu culturel du proche environnement.
Modernisation des
programmes des voies générales et technologiques
1 Le conseil national des programmes
En 1989, Lionel Jospin a créé le Conseil National des Programmes, chargé de réfléchir
aux contenus disciplinaires et de concevoir les programmes.
Dans un souci dune plus grande démocratie, lobjectif était de faire appel à
toutes les compétences en la matière, celles des universitaires, des chercheurs, des
enseignants de terrain ainsi que celles des corps dinspection.
La création du Conseil National des Programmes, la mise en place des Groupes Techniques
Disciplinaires et le nouveau statut de lInspection Générale à laquelle est
confiée la responsabilité de lévaluation, ont été une avancée importante
quil sagit maintenant de consolider.
Des améliorations substantielles ont été apportées depuis neuf ans dans la plupart des
disciplines, mais une certain nombre de difficultés demeurent qui doivent faire
lobjet dun travail approfondi. Il sagit par exemple de la tendance à
lempilement des connaissances et à lencyclopédisme en sciences
expérimentales, de la lourdeur des programmes dhistoire et de géographie et du
carcan dans lequel on enferme, à tort, les enseignants de français.
Le Conseil National des Programmes, comme le prévoit la loi de 1989 est chargé de
définir les grandes lignes de la réforme des programmes en prenant en compte le travail
du Comité Scientifique de la Consultation sur le lycée du printemps 1998 présidé par
Edgar Morin et des documents élaborés au cours des journées thématiques
disciplinaires.
Les orientations proposées par le CNP ont été approuvées par le Ministre et seront,
après les débats et les consultations nécessaires, mises en uvre par les Groupes
Techniques Disciplinaires, en tenant compte du calendrier de la réforme du lycée.
Un travail de synergie entre les disciplines doit être mené ; les Travaux Personnels
Encadrés sont un cadre privilégié pour faciliter un décloisonnement des disciplines
largement plébiscité.
2 Les nouvelles technologies d'information et de communication
Les nouvelles technologies dinformation et de communication seront au cur de
la société de demain. Elles permettent une amélioration de la qualité de
l'enseignement. Il convient donc de sortir du cadre d'une option informatique,
actuellement ouverte seulement à certains élèves et d'affirmer le principe d'un
enseignement obligatoire pour tous. Ceci est aujourdhui possible grâce à
leffort déquipement informatique consenti par les régions et par l
Etat.
Lenseignement des nouvelles technologies nest pas organisé sous forme
dune nouvelle discipline. Il a deux dimensions : tout dabord, les disciplines
intègrent au maximum lusage et la compréhension de ces technologies ; ensuite,
dans le cadre de la préparation des Travaux Personnels Encadrés, les lycéens sont
amenés à utiliser lordinateur de façon systématique. De surcroît, un
enseignement de mise à niveau sera institué en seconde.
3 Lévaluation des programmes
Les corps dinspection sont chargés dune mission de veille permanente sur la
façon dont les programmes sont appliqués mais surtout sur la façon dont les élèves
sapproprient en profondeur les notions et les connaissances qui y figurent.
Par ailleurs, les corps d'inspection associeront les professeurs à lévaluation des
programmes de manière à procéder aux modifications et aux adaptations indispensables.
Les professeurs pourront faire part de leurs critiques et de leurs souhaits. Des débats
et des confrontations entre professeurs, chercheurs et formateurs de maîtres seront
organisés et pourront sinscrire dans les plans de formation continue.
Les enseignants :
nouvelles pratiques pédagogiques et formation continue
Lintroduction de laide personnalisée et des Travaux Personnels Encadrés
entraîne une évolution du métier des enseignants dont les tâches sont diversifiées.
De nouvelles pratiques doivent être développées, donnant des possibilités accrues pour
suivre chaque élève et laider à surmonter ses difficultés. Lapproche
multidisciplinaire, indispensable pour les TPE, nécessite un dialogue entre professeurs
et linstauration dun véritable et indispensable travail déquipe.
Dans le cadre des programmes nationaux, une plus grande liberté sera laissée à
lenseignant pour choisir ses supports (uvres, thèmes, sujets de travaux
pratiques..). Les nouvelles technologies peuvent être un appui important et leur libre
accès pour lenseignant sera assuré dans chaque lycée.
La mise en place de la réforme des lycées, outre la refonte des programmes
disciplinaires, va demander des réflexions interdisciplinaires approfondies . Un
programme ambitieux de formation continue est donc nécessaire. A partir des exposés des
Présidents des Groupes Disciplinaires fixant les objectifs à atteindre, cette formation
sera construite grâce à la collaboration des IUFM, des universités, de lInstitut
National de la Recherche Pédagogique, des Associations de spécialistes du Centre
National dEnseignement à Distance et des inspecteurs pédagogiques régionaux-
inspecteurs dAcadémie.
Ladéquation de cette formation continue qualifiante avec la mise en uvre des
nouveaux programmes et des Travaux Personnels Encadrés fera lobjet dun suivi
rigoureux.
Des discussions entre enseignants seront, de surcroît, organisées à propos des
pratiques à mettre en uvre sur l'aide individualisée.
Le plan de formation des enseignants sera affiché dans chaque établissement.
Le baccalauréat
Le baccalauréat constitue lexamen final du lycée. Il est aussi lexamen
dentrée à luniversité dont il constitue le premier diplôme. Diplôme
national garantissant légalité républicaine, il doit comporter obligatoirement
des épreuves nationales anonymes identiques pour tous, même si en fonction des
spécificités des disciplines et des voies de formation, des modalités particulières
existent qui impliquent des évaluations dun autre type comme le contrôle en cours
de formation.
Dans le cadre de la réforme du lycée, certaines matières feront lobjet dune
épreuve anticipée à la fin de la Première plutôt qu'en Terminale ; cest le cas
pour les mathématiques en série Littéraire et de lenseignement scientifique en
Première L et ES.
Les grands axes de la
réforme dans la voie professionnelle
(Projet soumis à concertation avec lensemble des partenaires)
LEnseignement
Professionnel Intégré
Lenseignement professionnel a acquis ses lettres de noblesse. Il constitue
désormais un élément essentiel du système de formation et déducation français.
A lorée du XXIème siècle, il doit sadapter sans renier ses principes
fondateurs.
Ce texte se propose de rassembler les principes qui doivent guider cette rénovation. Elle
se fera progressivement et en concertation avec tous les partenaires du système éducatif
et du secteur des professions.
Le lycée professionnel de
lan 2 000
Le lycée professionnel est centré sur lélève. Lorganisation des études
est conçue pour permettre la construction, à certains moments du parcours de
lélève, dune réversibilité de lorientation entre lenseignement
général et technologique dune part, et lenseignement professionnel
dautre part.
La logique pédagogique de lenseignement professionnel résulte dun
équilibre entre la formation générale, la formation professionnelle et
lenvironnement économique. Elle permet ainsi aux élèves de recevoir une formation
professionnelle tout en accédant à la culture que doit recevoir tout lycéen. Cette
logique pédagogique fonde la spécificité et lidentité de lenseignement
professionnel. Les stagiaires de la formation continue et les apprentis doivent y trouver
naturellement leur place : la formation quils reçoivent est, comme celle des
élèves, adaptée à leurs acquis et à leurs besoins.
Cest aussi un espace dans lequel tous les publics, les élèves de
lenseignement professionnel, les apprentis ou les stagiaires de la formation
professionnelle, font lapprentissage de la citoyenneté et de la socialisation, en
même temps quils acquièrent les compétences nécessaires à lexercice de
leur vie professionnelle.
Enfin, léducation physique, les enseignements artistiques et les activités
sportives et culturelles, ainsi que léducation civique, juridique et sociale font
lobjet de nombreuses actions dans les lycées professionnels, soit dans le cadre des
programmes soit en complément. Un bilan en sera effectué afin de développer
lexistant et de létendre à de nouveaux établissements.
1 Un enseignement intégré
Lidentité du lycée professionnel ne peut désormais se concevoir quen
partenariat avec les professions autour de spécialités identifiées, en prenant
largement en compte la réalité de lenvironnement économique de
létablissement et la demande sociale des familles. Pour faciliter la perception des
établissements par les familles et par les professionnels, il est proposé de redessiner
progressivement la carte régionale des formations en favorisant chaque fois quil
est possible lémergence de pôles denseignement professionnel (lycée de
lautomobile, de la mode, de lhôtellerie, etc.) tout en tenant compte des
capacités dhébergement existantes et à prévoir pour les élèves (internats,
foyers..).
Lenseignement professionnel intégré est une démarche pédagogique qui, construite
au cas par cas, doit bénéficier à tous les élèves. Celle-ci doit sadapter
dune part aux rythmes et aux spécificités des différents métiers et de
lautre au niveau de la formation suivie.
Ainsi, les périodes de formation en entreprise étant plus profitables quand un minimum
de compétences est déjà acquis, ces périodes, en début de cursus auront pour vocation
de faire prendre conscience des exigences de la vie professionnelle.
Les périodes en entreprise et leurs modalités seront négociées, au cas par cas, avec
les branches professionnelles, en tenant compte des contraintes de chacun des partenaires
; léducation nationale affirmera dans cette concertation son souci d'une qualité
pédagogique qui devra être garantie.
Un véritable contrat, dont la dimension pédagogique est affirmée, doit lier
lentreprise, létablissement et lélève. Afin de garantir la
continuité pédagogique de la formation, ce contrat indiquera notamment les activités
professionnelles qui seront confiées à lélève, les modalités de son encadrement
par un tuteur désigné et les objectifs qui devront être atteints et évalués à
lissue de la période en entreprise.
Un coordonnateur sera mis en place, au niveau des académies et, en fonction des moyens
disponibles, dans les établissements. Quand il ne sagira pas du chef de travaux,
cette fonction devra sarticuler avec celle de ce dernier et des professeurs
principaux. Ce coordonnateur fera le lien avec les milieux économiques. Il identifiera
avec ces derniers leurs préoccupations de recrutement ou de formation ainsi que leurs
projets techniques susceptibles dutiliser les équipements des lycées.
Les coordonnateurs académiques seront également les correspondants de la mission
nationale Education-Economie-Emploi, qui aura pour fonction dêtre à la fois un
observatoire des professions et une instance de programmation et de prévisions des
évolutions de léconomie et des besoins du système éducatif.
Les plates-formes techniques des établissements doivent pouvoir bénéficier à leur
environnement économique, notamment aux PME/PMI. Des modalités juridiques (Groupement
dIntérêt Public) sont prévues dans la loi sur linnovation et des contrats
types seront proposés aux enseignants volontaires souhaitant sassocier à ces
coopérations technologiques. Elles devront être bénéfiques pour chaque partie.
2 Les diplômes rénovés de lenseignement professionnel
Lenseignement professionnel du second degré prépare à des diplômes nationaux
professionnels de niveau V (Certificat dAptitude Professionnelle, Brevet
dEtudes Professionnelle), et IV (baccalauréat professionnel). Ces diplômes ont une
double fonction : ils attestent dun niveau de culture générale, comme, bien
entendu de la maîtrise de compétences et de savoir-faire professionnels reconnus. Ils
sont, en effet, conçus dans le cadre des commissions professionnelles consultatives dans
lesquelles les secteurs professionnels concernés sont largement représentés et font
valoir leurs besoins. Les jurys de ces diplômes font appel à des professionnels en
exercice.
3 Les élèves
- 1 Statut de lélève
La vie au lycée professionnel pour les élèves doit intégrer le fait quil
sagit souvent délèves majeurs qui doivent être considérés comme tels dans
les relations que ladministration entretient avec eux. Ils doivent pouvoir gérer
par eux-mêmes lessentiel de leur vie sociale.
Souvent issus de milieux modestes, ces jeunes adultes ont à faire face à des frais
particuliers liés à leur équipement et à leur activité en entreprise (déplacements,
logement, nourriture). Une réflexion doit donc souvrir sur leur statut.
- 2 Recrutement des élèves
Le choix du lycée professionnel doit valoriser ceux qui sy orientent. Des campagnes
nationales, régionales et locales seront organisées régulièrement en direction des
collèges et des autres établissements pour mieux faire connaître les perspectives
demplois quoffre lenseignement professionnel intégré. Les professeurs
de lycées professionnels volontaires seront associés à ces campagnes.
La réorientation délèves vers lenseignement professionnel est parfois
souhaitable. Il faut quelle soit toujours accompagnée de dispositions permettant
dassurer la réussite des élèves en leur garantissant le rattrapage des
pré-requis professionnels en particulier en fin de seconde générale et technologique.
Symétriquement, la vocation des réorientations vers les classes de lenseignement
technologique nest pas daboutir à un filtrage sélectif des meilleurs
élèves de lycée professionnel, mais de permettre à ceux qui le souhaitent et qui en
ont la possibilité de sengager dans la voie la plus adaptée à leur
volonté.
-3 Débouchés des élèves
Linsertion professionnelle doit être lobjectif de chaque élève de lycée
professionnel. Les coordonnateurs des relations avec les milieux économiques qui seront
mis en place dans la mesure des moyens disponibles dans les lycées professionnels, seront
chargés en liaison avec les professeurs principaux et les chefs des travaux de
coordonner les actions organisées par les établissements pour faciliter linsertion
des élèves : contacts avec les entreprises, initiation aux techniques de recherche
demploi avec le concours de conseillers professionnels, liaisons avec les organismes
chargés de lemploi etc. De même, les établissements aideront les élèves qui en
ont la capacité et qui ont choisi de poursuivre des études après le baccalauréat
professionnel, à rechercher la section de techniciens supérieurs (STS) adaptée.
La constitution dassociations danciens élèves sera encouragée.
4 Les Enseignants
Les professeurs de lycées professionnels seront formés aux spécificités de
lenseignement professionnel intégré. Les modalités dexercice des
enseignants tiendront compte de la diversité des activités pédagogiques qui leur
incombe : enseignement proprement dit, aide aux élèves, pilotage de projets. En
particulier, les activités pédagogiques confiées aux enseignants et correspondant aux
périodes pendant lesquelles tout ou partie de leurs élèves sont en entreprise feront
lobjet dun examen et dune concertation spécifiques.
Pour les disciplines techniques denseignement professionnel, on recherchera les
modalités permettant aux candidats de valoriser dans les épreuves des concours de
recrutement leur expérience professionnelle dans la discipline quils souhaitent
enseigner.
En institut universitaire de formation des maîtres (IUFM), les futurs enseignants de
lycées professionnels seront formés à la démarche pédagogique de lenseignement
professionnel intégré. Pour leur permettre de mettre en uvre, non seulement les
activités de leur champ disciplinaire, mais également les pratiques professionnelles qui
seront exigées de leurs élèves, un ensemble de stages professionnels en entreprise leur
sera systématiquement proposé.
De tels stages devront être renouvelés au début de leur carrière puis à des
intervalles qui pourront varier. Ces stages devront pouvoir être valorisés au cours de
la carrière des enseignants.
5 Mise en place de la reforme (en annexe)
Une meilleure lisibilité
des séries et orientation
Il est du devoir des enseignants de déceler les compétences propres à chaque élève,
de lencourager à les développer et de le guider vers la voie qui lui convient le
mieux.
Lorientation devra être progressive, fondée sur des critères positifs et conçue
de manière à permettre une réversibilité.
Elle doit donc être positive, réfléchie, effectuée par étapes, grâce au dialogue et
à la concertation et ne doit jamais être perçue comme un constat déchec.
Dès la classe de seconde, les professeurs en liaison avec les collèges et les
conseillers dorientation - psychologues doivent traiter de lorientation et des
métiers, en présentant aux élèves des choix clairs et en les mettant en contact avec
les métiers. Lamélioration de la lisibilité des parcours de la 2nde, vers les
différentes séries de 1ère et terminale, favorisera les choix des élèves en fin de
collège.
Le développement des options technologiques en 2nde ouvrant à la fois sur la voie
technologique spécifique et sur la voie générale, devrait permettre la progressivité
des choix dorientation entre la fin de la 3ème et la fin de la 2nde. Il devrait en
même temps inciter à des choix positifs à partir dune première sensibilisation
aux enseignements nouveaux qui sont au cur des formations technologiques.
Les orientations sont discutées avec les parents et les lycéens et ne doivent pas être
imposées arbitrairement.
Pour quil en soit ainsi, il faut que les cursus, les voies et les séries ne soient
pas trop cloisonnés, que des dispositifs d'adaptation existent, que des rattrapages
soient possibles.
Du lycée professionnel au lycée
technologique
Lexistence de classes de première dadaptation au lycée technologique pour
les élèves sortant du BEP doit être consolidée. Là où existe un baccalauréat
professionnel suivant naturellement un BEP et éventuellement une première
dadaptation, lorientation doit être faite, non sur une logique
concurrentielle entre établissements, mais dans lintérêt de lélève, en
fonction de ses inclinations et des possibilités de poursuite détudes
quoffrent les voies professionnelles et technologiques.
Du lycée général et technologique vers le lycée professionnel, des mécanismes
dadaptation dans le cadre du lycée professionnel doivent être prévus pour
faciliter lintégration en deuxième année de BEP ou même, dans des conditions à
déterminer par chaque établissement, en première année de baccalauréat professionnel
pour des élèves qui, à la fin dune seconde, dune première ou dune
terminale générale ou technologique souhaiteraient sorienter vers
lenseignement professionnel. Bien entendu, ces mécanismes dadaptation doivent
être limités, la classe naturelle pour commencer lenseignement professionnel
demeurant la première année de CAP ou de BEP.
La mise en place de la réforme
Les mesures proposées pourraient faire l'objet dun début d'application dès la
prochaine rentrée. Ces mesures dajustement peuvent, en effet, être mises en
uvre sans modification des "programmes". Les heures denseignement
qui leur sont annuellement consacrées, et, en premier lieu, celles correspondant aux
enseignements professionnels, ne seront pas modifiées au cours de cette période. Le
toilettage nécessaire des diplômes, nécessaire, sera effectué dans le cadre des
Commissions Professionnelles Consultatives.
Parmi ces mesures figure la réduction des horaires hebdomadaires moyens des élèves.
Elle doit contribuer aussi à une meilleure répartition du travail des enseignants.
Il s'agit, en effet, dans une première phase, de mieux organiser l'année scolaire
avec une réduction du nombre de semaines consacrées aux examens, et avec des périodes
en entreprises mieux réparties. Compte tenu de l'imbrication des divers examens
professionnels (examinateurs, salles, ateliers et équipements) et du temps nécessaire à
la simplification des procédures qui les concernent, il est proposé, pour l'année
1999-2000, un décalage global d'une semaine de leur début et un décalage de 2 à 3
jours de la date de leur fin, qui serait fixée au 13 juillet, avec une meilleure
utilisation des samedis.
L'organisation des périodes en entreprise devra être diversifiée, pour une gestion
optimale des horaires des enseignants, une plus grande efficacité pédagogique et un
meilleur étalement sur l'année, afin de faciliter leur mise en place. A titre
dexemples de solutions à promouvoir :
- des élèves d'une même classe peuvent participer successivement à des périodes de
formation en entreprise, par demi-classe ; les élèves restant au lycée professionnel
bénéficiant alors aussi, pour l'enseignement général, de cours avec des effectifs
élèves réduits,
- des stages en entreprise pour les élèves de début de cycle de formation (CAP, BEP,
Baccalauréat professionnel) peuvent être placés, au moins pour partie, au moment où
les élèves de seconde année et certains de leurs professeurs subissent ou font subir
les examens,
- des formations en entreprise peuvent être organisées partiellement sous forme non plus
de semaines pleines, mais dune ou deux journées pendant un certain nombre de
semaines successives (cette formule sera mise à létude).
Cette première phase conduit à gagner environ deux semaines supplémentaires
d'enseignement par an, c'est-à-dire quatre semaines pour chacun des diplômes concernés,
pour lesquels la durée de préparation est de deux années.
Lenseignement des langues vivantes doit être organisé de manière à permettre
lexercice de la conversation et la familiarisation avec le vocabulaire en usage dans
la profession.
Il est essentiel de développer des sujets d'examen nationaux ou inter-académiques
pour garantir une meilleure homogénéité des objectifs denseignement. Ce qui
implique que les calendriers adoptés conviennent aux académies disposant des plus
lourdes formations professionnelles (nombre de diplômes préparés et nombre de
candidats).
Afin de poursuivre dans la voie dune meilleure utilisation de lannée
scolaire, il faudra sengager dans la réduction du nombre et de la durée des
épreuves en mettant plus largement en uvre, et en définissant mieux ses
modalités, le contrôle en cours de formation (CCF) - quil ne faut pas confondre
avec une succession dexamens partiels - pour la plupart des épreuves
professionnelles
Les diplômes de
lenseignement professionnel
1 Le certificat d'aptitude professionnelle
Il s'agit de redonner sens au CAP, qui demeure un diplôme efficace, et de préciser ses
conditions de fonctionnement. Le CAP demeure un diplôme indispensable, recherché et dont
la finalité est la réussite et lemploi. En même temps, il est clair quune
très large proportion de jeunes de lenseignement professionnel doit pouvoir
accéder au baccalauréat professionnel.
Caractéristiques de la situation actuelle
- Il n'existe pas de réglementation particulière des études pour le CAP préparé en
deux années après la classe de troisième. Seuls subsistent des textes anciens
régissant le CAP 3 ans préparé en trois années à l'issue de la classe
de cinquième.
- La préparation au CAP en 3 années après la classe de cinquième subsiste, avec des
effectifs très limités.
- L'emboîtage BEP - CAP constitue un handicap pour les élèves désirant préparer le
CAP seul. Désormais certains CAP et BEP seront dissociés. Il faut engager la
concertation nécessaire avec les branches afin de mettre en uvre des procédures de
négociation.
Le CAP rénové
Au delà des règles qui demeureront applicables aux CAP préparés à la fin de la classe
de cinquième, le cahier des charges initial du CAP en lycée professionnel rénové
comportera les règles suivantes :
- les formations doivent lobjet de certifications modulaires adaptées à la
diversité des accès des candidats (formation initiale, apprentissage, formation
continue). En formation initiale, ces modules correspondront à la progression
pédagogique. Pour les adultes en reprises détudes, ils correspondront à des blocs
dactivités professionnelles identifiés et reconnus, incluant le niveau culturel de
ce diplôme, permettant la validation diplômante des acquis professionnels en vue de
lobtention dun CAP complet.
- les programmes des formations générales feront lobjet dun réexamen,
permettant de doter les jeunes de la culture dont tout adulte a besoin au XXIème siècle.
Ces programmes devront être en cohérence avec ceux des formations
professionnelles.
- les horaires de cours seront de 29 heures (cours, TD, ateliers...) par
semaine, soit environ 1 400 heures sur deux années.
- les projets transversaux à caractère professionnel seront de 6 heures en moyenne par
semaine.
- le nombre de semaines en entreprise sera dau moins 16 semaines sur deux ans, dont
3 semaines de stages au début de la première année ; les autres semaines consacrées
aux périodes de formation en entreprises étant effectuées majoritairement en fin de
période pour que les élèves puissent valoriser au maximum leur formation et en sachant
quil sera nécessaire se concerter avec les entreprises en ce qui concerne leurs
capacités daccueil.
- Il ny aura pas "d'examen" - hors contrôle en cours de formation - avant
le 10 juin.
- L'entrée en CAP s'effectuera selon la modalité la mieux adaptée aux acquis et aux
besoins des différents publics quils proviennent des classes de troisième, des
classes de 4ème et 3ème technologiques de lycées professionnels, de troisième de SEGPA
ou de CAP actuellement préparé en trois ans.
Le brevet d'études professionnelles
Le Brevet détudes Professionnelles, crée en 1966, avait vocation à se substituer
progressivement au CAP destiné alors aux seuls apprentis. La situation actuelle est plus
diversifiée.
En 1997, ce diplôme était préparé par 490 000 élèves de lenseignement public
et privé. Désormais, 3 titulaires du BEP sur 5, poursuivent des études au-delà du BEP
: vers le baccalauréat professionnel pour les 2/3 d'entre eux et vers le baccalauréat
technologique pour le tiers restant.
Le BEP a une vocation prioritaire à la poursuite détudes vers le baccalauréat
professionnel. Toutefois dans certaines branches, particulièrement dans le secteur
industriel, cest un diplôme reconnu en terme dinsertion. Selon les cas, une
discussion avec les branches déterminera la formation nécessaire pour compléter si
nécessaire la qualification reçue en BEP. Le déroulement de cette formation recourra
essentiellement à la pratique professionnelle en entreprise, afin la durée des études
n'excède pas six mois.
L'allégement des horaires proposés repose sur deux principes : une meilleure utilisation
de l'année scolaire et une diminution du nombre de semaines en entreprise.
Séries des services
Les horaires hebdomadaires obligatoires pour les élèves représentent 31 heures en
première année, 30 en deuxième année, auxquels s'ajoutent de façon facultative 2
heures de sport et 2 heures de LV2. Les stages se déroulent sur 3 semaines le plus
souvent en première année, et les examens débutent le 5 juin pour finir entre le 12 et
le 19 juin. Le nombre de semaines d'enseignement, hors stages et examens, est proche de 32
en première année et de 28 en deuxième année.
Les améliorations suivantes peuvent être apportées :
la date de début des examens pourrait être reportée du 5 juin au minimum au 12 juin et
celle de la fin des examens décalée au 13 juillet, avec lutilisation éventuelle
de samedis matin.
les formations en entreprise dune durée de 3 semaines en fin de première année ne
commenceront pas avant que les élèves de deuxième année, ainsi que la plupart des
enseignants, ne subissent ou fassent subir les examens.
les horaires hebdomadaires de cours des élèves seront réduits à 28 heures en première
année et à 27 heures en deuxième année par suppression des 3 heures de
"modules".
la réalisation de projets pluridisciplinaires à caractère professionnel seront de 250
"heures" réparties sur les deux années de la scolarité (4 heures par semaine
en moyenne annuelle).
Il est essentiel de développer des sujets d'examen nationaux ou interacadémiques pour
garantir une meilleure homogénéité des objectifs denseignement. Ce qui implique
que les calendriers adoptés conviennent aux académies disposant des plus lourdes
formations professionnelles (nombre de diplômes préparés et nombre de candidats).
Afin de poursuivre dans la voie dune meilleure utilisation de lannée
scolaire, il faudra sengager dans la réduction du nombre et de la durée des
épreuves en mettant plus largement en uvre, et en définissant mieux ses
modalités, le contrôle en cours de formation (CCF) - quil ne faut pas confondre
avec une succession dexamens partiels - pour la plupart des épreuves
professionnelles.
Séries industrielles
Les horaires obligatoires sont actuellement plus lourds : 34 heures en première année et
35 en deuxième année, dont pour chacune des deux années, 3 heures de
"modules". En général, les élèves doivent effectuer 8 semaines de stage : 3
en juin en première année, et 5 en seconde année, les examens ayant lieu du 12 au 30
juin. Les élèves suivent environ 31 semaines de cours en première année et 26 en
seconde année, hors stages et examens.
Les améliorations suivantes peuvent être apportées :
la réduction du nombre de semaines de formation en entreprise (2 en juin) en première
année qui pourront être effectuées dans des entreprises distinctes ;
le positionnement du séjour en entreprise de première année après le 12 juin, lorsque
les élèves de seconde année sont en examen.
La réduction de 31 à 28 heures hebdomadaires du nombre d'heures de cours pour les
élèves de première année et de 32 à 28 pour ceux de seconde année, sans diminution
du nombre d'heures de cours annuels, mais avec, pour tous les élèves, un enseignement de
langue vivante étrangère.
La substitution aux 3 heures par semaine de modules de première et de deuxième année de
250 heures sur deux ans pour la réalisation projets pluridisciplinaires à caractère
professionnel.
Le baccalauréat professionnel
Introduit en 1985 de façon expérimentale, et en 1986 de façon définitive, le
baccalauréat professionnel a largement contribué à la réussite de l'enseignement
professionnel. Il existe aujourd'hui 41 baccalauréats professionnels distincts, dont
certains munis d'options.
Premier diplôme préparé au sein de l'éducation nationale comportant une part
importante de formations en entreprise (de l'ordre de 16 semaines sur deux années), sa
finalité est demeurée prioritairement l'insertion professionnelle, et il n'est donc pas
question de réduire cette durée.
Etant de conception récente, les adaptations proposées quant à son mode de préparation
et à sa certification seront modestes. En effet les baccalauréats professionnels
comportent :
sept épreuves obligatoires mais une seule épreuve facultative (essentiellement une
deuxième langue vivante étrangère),
les modes de certification modulaires indispensables quels que soient les publics être
adaptés et rapprochés des activités professionnelles de manière à permettre la prise
en compte des acquis professionnels
des horaires d'enseignement définis à la fois en volume horaire : généralement 30
heures par semaine hors enseignements facultatifs, ceux-ci atteignant au plus 3 heures
(LV2, prise rapide de la parole, philosophie...), mais aussi en volume annuel, par exemple
800 heures en première année et 750 en seconde année.
Sans modifier le nombre d'heures annuel d'enseignement, des améliorations sont à
rechercher qui porteront sur :
La diversification et le positionnement des semaines en entreprise, qui, doivent pour les
élèves de première année recouvrir, au moins pour partie, les périodes pendant
lesquelles les élèves de deuxième année et les enseignants subissent ou font subir les
examens. Branche par branche, les nécessités daugmenter la durée du nombre de
semaines, dès lors quelle a été allégée en BEP, seront examinées et discutées
en commissions professionnelles consultatives.
calendrier des examens. Ceux-ci commencent, pour les séries tertiaires, en 1998-1999, le
27 mai, et pour les séries industrielles, le 18 mai. Il serait souhaitable de les
retarder dune semaine dans une première étape. En effet, les jurys d'examens
pourraient être organisés jusquau 13 juillet, en utilisant, sil le faut, un
certain nombre de samedis au cours de la période. Lextension du contrôle en cours
de formation pourra être envisagée lorsque ces modalités seront revues et encadrées
pour les matières "professionnelles".
Ces améliorations permettront dans une premier temps :
de réduire de 30 à 29 heures par semaine environ le nombre d'heures d'enseignement
proprement dit
de prévoir des horaires significatifs pour la réalisation de projets pluridisciplinaires
à caractère professionnel sous la responsabilité des enseignants.
Il serait souhaitable de développer à titre expérimental dans un nombre limité de
lycées professionnels, des formations intégrées permettant à des élèves de préparer
dans des conditions pédagogiques adaptées un Brevet de Technicien Supérieur
(BTS).
Les séries de la voie
d'enseignement général
Un objectif de la réforme est de rééquilibrer les différentes séries et
daméliorer la lisibilité des parcours. La Seconde est affirmée comme une classe
de détermination, la classe de Terminale est conçue pour faciliter lorientation
après le baccalauréat.
1 La série littéraire
Redéfinir et promouvoir cette série au sein de la voie générale est l'une des
priorités de la réforme. Tout en développant et en approfondissant leur culture
littéraire, les élèves pourront marquer progressivement leur intérêt pour des
domaines plus spécifiques grâce à un renforcement des enseignements
dapprofondissement : langues anciennes, langues vivantes, expression artistique et
maintenant littérature française et étrangère.
La place des sciences et des mathématiques est adaptée aux particularités de cette
série.
2 La série économique et sociale
Cette série est stabilisée. Le travail sur les contenus doit être affiné en sciences
sociales et en mathématiques. Une réflexion sera engagée pour donner aux problèmes
économiques et sociaux la dimension historique qui rend compréhensible lévolution
des sociétés. Des thèmes interdisciplinaires favorisent aussi la complémentarité de
lapproche historique et de lapproche économique et sociale. Les Travaux
Personnels Encadrés permettent, en particulier dans cette série, d'estomper les
cloisonnements entre les disciplines et de développer lutilisation de loutil
informatique.
Un enseignement scientifique est introduit en classe de 1ère et équilibre la culture
générale du lycéen de la voie ES. Il est introduit dans le même esprit que dans la
voie littéraire et fait lobjet dune épreuve anticipée au
baccalauréat.
3 La série Scientifique
Les besoins du pays en scientifiques saccroissent sans cesse et il faut attirer plus
de lycéens vers cette filière.
Les disciplines scientifiques expérimentales voient leur importance augmenter . La
réforme saccompagne dun renouveau très important des contenus. Ceux-ci
doivent mieux correspondre mieux aux besoins prévisibles et tenir compte de la part
grandissante que prendra lordinateur dans les années à venir.
Un accent particulier est mis sur la poursuite dun équilibrage des spécialités.
La réforme affiche plus nettement une spécialité "sciences de
lingénieur", en plus des spécialités mathématiques, sciences physiques et
SVT qui existent déjà.
Elle répond ainsi à la nécessité de diversifier les profils scientifiques,
daméliorer le niveau de formation et daccroître les chances de succès
daccès aux grandes écoles pour les bacheliers scientifiques à dominante
technologique.
Annexes
1 Littérature
Une nouvelle option est créée dès la classe de Première pour permettre à la
diversité des talents de sexprimer. Elle est consacrée en particulier à
létude de la littérature étrangère. Poursuivie en Terminale, elle pourra
compléter le cours de Lettres du tronc commun, consacré à la littérature contemporaine
dexpression française.
-2 Langues anciennes
Les élèves qui sont dans la série lettres classiques peuvent étudier le
latin et le grec dans des conditions très favorables.
-3 Langues vivantes
Les élèves bénéficient, pour la première fois, dhoraires permettant à la fois
de travailler lexpression orale et détudier langues et civilisations
étrangères.
-4 Mathématiques
les enseignements sont repensés en profondeur. Une étude statistique sur
lorientation après le baccalauréat montre très clairement que pour la
quasi-totalité des élèves, les mathématiques de la série littéraire, (y compris pour
les élèves ayant choisi la spécialité mathématiques ) étaient sans
utilité pour leurs études universitaires. De plus, la dimension historique et culturelle
était quasiment absente des programmes.
En Première, lenseignement de mathématiques reste obligatoire et fait lobjet
dune épreuve anticipée au baccalauréat car cet enseignement permet à chaque
élève de la série littéraire dutiliser les mathématiques et linformation
chiffrée dans sa vie personnelle et citoyenne, y compris par le biais de
lordinateur.
En Terminale, les mathématiques sont optionnelles. Leur programme permet aux élèves de
la série L de suivre les cursus universitaires conduisant à un certain nombre de
concours - dont celui de professeur des écoles ou ceux de la fonction publique - ou de
sorienter vers le secteur tertiaire et dêtre armés pour des études comme
celles de psychologie.
Dans la série littéraire, les programmes donneront une importance particulière au
contenu historique et culturel des mathématiques.
- 5 Sciences expérimentales
Lenseignement scientifique vise à ce que tous les élèves littéraires soient
capables de sinsérer dans les débats citoyens sur les grands choix de société
faisant appel à des connaissances scientifiques (débats sur léthique,
lenvironnement, les risques etc.).
Les séries de la voie
technologique
Un débat sera ouvert dès 1999 dans les établissements technologiques pour évaluer la
cohérence et la pertinence des contenus. Cela facilitera les évolutions souhaitables à
opérer dans chacune des séries. Pour cela, on sappuiera sur des ressources
horaires déjà favorables, un grand nombre dheures denseignement étant
dédoublées.
Larticulation entre le lycée et les différents BTS fera lobjet dune
nouvelle réflexion.
1 La série sciences et technologies tertiaires
Les classes de la série STT sont encore majoritairement composées de jeunes issus de
milieux modestes pour lesquels le baccalauréat technologique constitue une véritable
chance de poursuite détudes et de promotion sociale.
Des améliorations significatives ont été apportées lors de la réforme de 1991.
Lexplosion des emplois de service ainsi que lévolution de la fonction
commerciale, des métiers du secrétariat et de la gestion appellent une valorisation de
la série STT et permettent den approfondir le projet pédagogique ; cest un
enjeu à la fois social et éducatif.
Il faut persister à favoriser une orientation positive vers cette série, afin
daugmenter les chances de réussite des élèves. A cette fin, on favorisera
lacquisition dune solide culture générale, indispensable à la poursuite
détudes, par une meilleure synergie entre les disciplines générales et les
disciplines technologiques.
2 La série sciences et technologies industrielles
Les activités industrielles restent au cur du développement économique des
sociétés les plus avancées. Une culture technologique industrielle associée à une
culture scientifique imprègne les métiers de techniciens et dingénieurs.
Le travail industriel est de plus en plus séparé du contact avec le produit travaillé,
du fait de lautomatisation poussée des systèmes techniques. La conception
dune machine et de son système de commande est de plus en plus intégrée. La prise
en compte de cette évolution sera approfondie.
Un chantier de veille permanente doit être ouvert pour suivre les évolutions radicales
entraînées par le développement de linformatique industrielle. Une réflexion
sera menée, six ans après la réforme amorcée en 1990 et achevée en 1993, sur la
modernisation des contenus puis sur la modification des grilles horaires (Les élèves de
la voie STI ont en moyenne 34h denseignement dont une partie significative en
atelier, 20% des élèves reçoivent 37h denseignement).
3 La série sciences médico-sociales
La série SMS permet dacquérir une culture adaptée à lappréhension des
problèmes contemporains concernant la santé publique et les phénomènes sociaux, en
faisant appel à des notions, biologiques, sociologiques, économiques et juridiques et à
une formation technologique.
Il faudra favoriser les poursuites détudes vers des BTS dont le spectre sera
réexaminé et développer les préparations aux concours sanitaires et sociaux.
4 La série sciences et techniques de laboratoire
Cette série doit permettre daugmenter le nombre de jeunes formés à la culture
scientifique à partir dune approche expérimentale des disciplines scientifiques et
de leur complexité. Grâce aux activités de laboratoire et datelier, ils
acquièrent une culture technologique appréciée des milieux professionnels, intégrant
par exemple les problèmes de sécurité, de gestion des déchets, des risques chimiques
et biologiques
Création dune série Education physique et sportive
Compte tenu de la place croissante que tient le sport dans le monde moderne tant en ce qui
concerne laspect sociétal quéconomique, une nouvelle série est créée. Il
sagit de valoriser la culture sportive et corporelle comme voie de réussite
scolaire, universitaire et professionnelle. Un enseignement dans cette discipline est
proposé dès la classe de Seconde dans le cadre des enseignements de détermination (dans
un premier temps, ce nouvel enseignement ne sera proposé que dans un nombre restreint
détablissements); il se prolongera en Première et en Terminale dans la voie
technologique. Un BTS "métiers du sport" est à l'étude dans le prolongement
de ce nouveau baccalauréat.
Par ailleurs, des modules spécifiques déducation physique et sportive seront
proposés, sur besoins repérés, aux élèves ayant des difficultés corporelles
particulières.
Modification des
programmes dans les voies technologiques et générales
1 Lettres
Lobjectif central de lévolution du français au lycée est une meilleure
maîtrise des discours, le sens de la rigueur, le goût de la lecture ainsi quun
certain nombre de références culturelles fondamentales, ce qui se traduit notamment par
des lectures cursives plus ouvertes, la rédaction de textes divers sollicitant
limagination, un réel travail sur la langue, la capacité de délibérer et non
plus daccomplir des exercices répétitifs qui provoquent inévitablement du
"bachotage". Ces objectifs concernent tous les élèves. Il conviendra de revoir
la définition des épreuves de baccalauréat de chaque série dans chacune des voies pour
tenir compte de cette évolution.
La constitution par lélève dun dossier de Travaux Personnels Encadrés dans
une optique pluridisciplinaire doit faciliter la mise en cohérence du français avec
dautres disciplines ainsi que lapprentissage dune rédaction plus
personnalisée.
La redéfinition et la promotion de la série littéraire, axe fort de la réforme des
lycées, permet aux élèves qui le souhaitent de se spécialiser en littérature
française et daborder les grands textes des littératures étrangères grâce à la
création dune option littérature en Première et en Terminale.
Dans le cadre du programme, le professeur a une plus grande liberté pour choisir les
uvres qui lui paraissent les mieux adaptées aux besoins des élèves.
La connaissance de lhistoire littéraire et des courants de pensée étant
indispensable, elle fait partie intégrante des programmes, avec une importance variable
selon les séries.
Ce projet a été retenu par le Ministre, en liaison avec la mise en place des nouvelles
modalités de soutien où le français a une part cruciale.
2 Histoire et géographie
En Histoire et Géographie, les demandes dallégement venant tant des élèves que
des enseignants et des organisations syndicales, se sont clairement exprimées lors de la
consultation sur le lycée ; les programmes sont en effet extrêmement lourds, ce qui
contraint les élèves au bachotage et empêche la mise en uvre de
pratiques pédagogiques actives et diversifiées.
Les programmes ont été mis en place récemment en Terminale et nont pas encore
été évalués. Ces programmes ont, depuis 9 ans, fait lobjet daméliorations
considérables sous limpulsion du Conseil National des Programmes, mais des
contestations demeurent sur leur conception même. Les nouveaux programmes viseront en
particulier à améliorer la liaison entre lhistoire et la géographie, suivant en
cela la demande très fondée du Conseil National des Programmes.
3 Sciences économiques et sociales
Les Sciences économiques et sociales ont un rôle important dans lapprentissage de
la citoyenneté et de lanalyse critique des phénomènes sociaux qui font sens pour
les jeunes. Les Travaux Personnels Encadrés sont un cadre privilégié pour mettre en
uvre la complémentarité des savoirs indispensables à la compréhension de ces
phénomènes et inhérente à la discipline même.
Il faut poursuivre la réflexion sur les programmes dans la continuité du travail déjà
entrepris, sur lépreuve du baccalauréat et améliorer lutilisation de
loutil informatique dans cette discipline.
4 Education civique, juridique et sociale
Un groupe dhistoriens et de géographes, de juristes, de philosophes, de sociologues
et de spécialistes des questions déducation civique sont réunis sous la
responsabilité du CNP, pour préparer les nouveaux programmes de lenseignement
déducation civique juridique et sociale. Cet enseignement qui est donné dans
toutes les voies du lycée, répond à une demande très forte des lycéens daborder
sous forme de débats rigoureux, respectueux de la laïcité, les grands problèmes de
société.
5 Langues vivantes
Dans un contexte où les langues vivantes ont une importance croissante, voire
déterminante, dans la plupart des milieux professionnels, il est impératif que les
lycéens quittent le lycée en ayant une bonne maîtrise dau moins une langue
étrangère.
Lobjectif prioritaire proposé par le Conseil National des Programmes pour la
réforme des programmes de langues vivantes au lycée est le développement des
compétences de communication chez les élèves auxquels on proposera des activités
variées et des situations de communication authentiques.
A la liste des savoirs et des savoir-faire se substitue une liste de tâches à effectuer
par les élèves (lire des textes en langue étrangère et en faire des comptes-rendus,
écouter des séquences vidéo ou des documents seulement sonores et en faire des
comptes-rendus, rechercher des documents avec le guidage de lenseignant, créer des
dossiers thématiques, rédiger des lettres etc.).
Les activités générales et habituelles du cours de langue, à savoir "comprendre
des productions écrites et orales", "sexprimer par écrit et par
oral", sont déclinées en tâches diversifiées dont la liste est établie classe
par classe, série par série.
Langue et culture étant indissociables, un programme de références culturelles
fondamentales pourra être établi pour chaque série et décliné en relation avec les
tâches évoquées plus haut.
Le commentaire intensif dun texte écrit est seulement une des activités
langagières possibles. Les tâches à accomplir doivent induire des pratiques
pédagogiques nouvelles et lutilisation de nouveaux supports et outils
pédagogiques.
Un accent particulier est mis sur lentraînement à la compréhension et à
lexpression orales, ce qui est rendu possible, entre autres, par des séquences de
conversation avec des locuteurs natifs. Ce travail avec des locuteurs ne se substitue en
aucun cas aux heures passées avec les enseignants. Il représente simplement une
possibilité supplémentaire de converser avec des étudiants étrangers. Ceux-ci viennent
en France dans le cadre dun échange avec des étudiants français, lesquels ont
ainsi dexcellentes conditions pour se former à la pratique de la langue étrangère
quils auront à enseigner.
6 Education physique et sportive
Il faut définir les contenus de Seconde de Première et de Terminale du nouveau
baccalauréat technologique concernant en particulier cette discipline et pouvant
déboucher, entre autres, sur un BTS "métiers du sport".
7 Mathématiques
Répondant à une demande de lAssociation des professeurs de mathématiques de
lenseignement public, de la Société mathématique de France, de celle de
mathématiques appliquées et industrielles et de l Union des professeurs de
Spéciales, un groupe de travail lié au CNP est mis en place pour préparer
lenseignement des mathématiques du XXIè siècle. Ce groupe prendra en compte le
développement des capacités des ordinateurs, et les perspectives nouvelles et
importantes quils offrent aux mathématiques. Le groupe réfléchira également aux
problèmes encore non résolus que pose leur enseignement, en particulier en raison de
laccès pour tous au calcul formel.
Une profonde réforme des programmes de mathématiques du lycée se fera par étapes sur
plusieurs années. Cette réforme est partie prenante dune réforme plus large de la
discipline, allant du primaire au supérieur.
Il sagit dun projet très ambitieux qui conditionne aussi le développement de
linformatique dans notre pays, tout comme laccès du plus grand nombre à la
richesse culturelle des mathématiques.
En ce qui concerne le lycée, le Groupe Technique Disciplinaire de mathématiques
travaillera étroitement avec le groupe de travail mis en place pour harmoniser les
évolutions dans chaque niveau.
8 Physique- chimie
Une rénovation profonde savère nécessaire.
La recherche de lexhaustivité dans ces domaines a été trop souvent un obstacle au
travail en profondeur, à lappropriation par les élèves des concepts fondamentaux
et des démarches essentielles. Malgré les progrès indéniables accomplis depuis 10 ans,
les programmes sont surchargés, répétitifs et incitent à la publication de manuels
inabordables par les élèves.
Dans les séries Lettres et Sciences Economiques et Sociales, les sciences deviennent
obligatoires. Le but est de préparer les futurs citoyens à assumer leurs
responsabilités. Chaque élève, en étudiant des sujets essentiels tel que
lénergie par exemple, doit se persuader que, moyennant un effort raisonnable, il
pourra participer plus tard aux choix politiques et aux débats éthiques que soulèvent
les applications de la Science dans notre société.
Il est indispensable de construire des programmes de Seconde qui permettent aux élèves
de sorienter vers les sciences en toute connaissance de cause et qui laissent aux
enseignants toutes possibilités de faire des sciences physiques une discipline
attrayante, en mettant laccent sur ses aspects qualitatifs.
Les programmes de Première et de Terminale Scientifiques sont préparés dans le même
esprit, la modélisation mathématique ne devant pas occulter les aspects qualitatifs et
expérimentaux.
En attendant, la mise en place des nouveaux programmes, les allégements préparés par le
CNP et qui ont largement donné satisfaction aux enseignants sont maintenus.
Dans le cas particulier des sciences physiques, un plan de formation continue qualifiante
sur les nouveaux programmes sera mis en place au niveau national. Ce plan, décliné au
niveau académique, fera appel de manière novatrice aux nouvelles technologies de
communication. Il sagira là dune expérience très importante pouvant se
généraliser à dautres domaines.
9 Biologie - géologie
Lévolution très rapide de la biologie, son émergence dans la vie sociale et
économique, les problèmes éthiques nouveaux demandent une construction intellectuelle
rigoureuse. Il faut renoncer à vouloir à tout prix introduire lensemble des
découvertes récentes dans les programmes du secondaire. Sil faut étudier des
objets complexes, il vaut mieux en étudier un petit nombre de manière approfondie
quen survoler une multitude. Un nombre important délèves doit être
préparé à poursuivre des études universitaires de biologie en ayant compris le
caractère scientifique de cette discipline. La géologie est devenue une science majeure
grâce à ses moyens dinvestigation du fonds des océans, de lintérieur du
Globe et des autres planètes. Elle permet de construire une véritable histoire naturelle
qui éclaire les origines mais aussi permet des réflexions sur le futur de notre
Planète.
Par ailleurs, une tâche essentielle est de faire quune grande majorité de lycéens
puissent, là aussi, être des citoyens lucides dans les choix de société quils
devront aborder, en sintéressant, quel que soit leur métier, aux grandes questions
que posent les Sciences du Vivant comme celles de la Terre et de lUnivers.
10 Philosophie
Lenseignement de philosophie demeure une spécificité très riche de notre
enseignement secondaire. La question même de lexistence dun programme, celui
de sa nature, a été et reste objet de controverse. Lobjectif est de permettre à
un plus grand nombre délèves de profiter de cet enseignement, et davoir au
Baccalauréat des résultats comparables à ceux quils obtiennent dans les autres
disciplines en attachant une importance particulière à lapprentissage de la
rhétorique et de la dissertation.
11 Environnement
Il y a là un thème pluridisciplinaire essentiel. Notre Terre est unique et doit être
protégée. Les questions relatives à lenvironnement doivent être abordées au
lycée sous leur aspect scientifique, sans hésitations mais sans scientisme aveugle, en
tenant compte tant des données techniques que des conséquences éthiques.
La déclaration du Conseil National des Programmes sur ce sujet (1991) insiste sur le
rôle des sciences de la planète, de la géographie, de lécologie biologique et à
un degré moindre de léconomie. Des questions denvironnement peuvent
illustrer et motiver tel ou tel chapitre des sciences physiques. De façon générale, les
programmes de Science de la Terre et de la Vie et de géographie doivent traiter de ces
questions dans un cadre pluridisciplinaire ; des thèmes de travaux personnalisés
encadrés doivent permettre à plusieurs enseignants de se coordonner sur ces
sujets.
12 Nouvelles technologies et informatique
Cette formation doit éviter trois écueils :
- Elle ne saurait se limiter à un simple apprentissage des produits du marché. cet
enseignement doit rester ouvert et permettre aux élèves dévoluer sur plusieurs
configurations. Il pourrait être intéressant de confronter les élèves à plusieurs
systèmes dexploitation, plusieurs logiciels de même type pour essayer
didentifier les réflexes fondamentaux.
- Elle ne saurait être dispensée sous forme de cours théoriques préalables: la
démocratisation de linformatique passe par une manipulation importante dans ce
cycle de sensibilisation.
- Elle ne saurait viser à l'enseignement de langages de programmation évolués.
- 1 Classe de Seconde
Les objectifs sont de permettre aux élèves de maîtriser lordinateur dans un
contexte personnel ou professionnel élémentaire. Le noyau minimal de savoirs ou de
réflexes pour maîtriser le traitement informatique de linformation doit être
acquis.
Lenseignement porte sur les thèmes suivants :
Notions élémentaires sur les systèmes dexploitation. Configuration de
lordinateur ; connexion à Internet ; connexion dune imprimante.
Lobjectif est quun élève maîtrise linstallation initiale dun
ordinateur ou la mise à niveau de son système dexploitation ainsi que
linstallation ou la désinstallation de logiciels ou de périphériques.
Utilisation des progiciels élémentaires : traitement de textes, tableur, éditeur de
dessins, navigateur, courrier électronique. A travers des travaux dirigés simples,
lélève doit prouver sa maîtrise de logiciels courants et des savoirs fondamentaux
sans pour autant entrer dans les complications techniques : comment fonctionne le
copier- coller , le courrier électronique
Recherche documentaire sur Internet. Les différentes méthodes pour trouver une
information (moteurs de recherche, serveurs thématiques) sont passées en revue. Des
éléments pour apprécier la pertinence des documents trouvés sont proposés
(vérification des informations).
Base des langages structurés à travers des exemples très simples. A travers les
macros de plusieurs logiciels du marché, des fonctions mathématiques des tableurs
ou de la construction de pages "WEB", on sensibilise aux possibilités de
lautomatisation.
- 2 Classe de Première et de Terminale
Lenseignement des nouvelles technologies nest pas organisé sous forme
dune nouvelles discipline, mais sappuiera sur deux supports : tout
dabord, les disciplines intègrent au maximum lusage et la compréhension de
ces technologies ; ensuite, dans le cadre de la préparation des Travaux Personnels
Encadrés, les élèves sont amenés à utiliser lordinateur de façon
systématique. Lobjectif est la maîtrise de ces technologies dans le cadre de
diverses disciplines.
Le travail de recherche pédagogique accompli par les professeurs de lactuelle
option informatique bénéficie ainsi à tous les élèves. Leurs compétences sont un des
moteurs de lévolution de lenseignement dinformatique au lycée.
Les nouvelles technologies sont utilisées à la fois pour une réception critique
dinformations (recherche documentaire sur Internet) et pour la création de
contenus.
A titre d'exemple, voici quelques pistes d'intégration des nouvelles technologies
d'information et de communication dans des disciplines classiques.
Mathématiques : les programmes de toutes les séries intègrent linformatique.
Dans la voie littéraire et de sciences économiques et sociales, il sagit
dutiliser lordinateur pour organiser et traiter les données. Dans la série
scientifique, le Conseil National des Programmes proposera un usage approfondi de
lordinateur par les élèves, grâce à létude des aspects discrets et
algorithmiques des mathématiques. Ces programmes auront donc une orientation
mathématiques pour linformatique à côté de lorientation
traditionnelle informatique pour les mathématiques .
Sciences expérimentales : pour ces disciplines, lutilisation des nouvelles
technologies savère dune importance cruciale. Tout dabord,
lexpérimentation scientifique utilise de plus en plus linformatique. Les
travaux pratiques doivent donc généraliser lexpérimentation assistée par
ordinateur, par exemple en installant des capteurs couplés avec des ordinateurs, ainsi
que le traitement de données expérimentales. Ensuite, les élèves doivent être
habitués à la recherche dinformations scientifiques récentes sur les sites
Internet des organismes de recherche. Enfin, lutilisation des cédéroms
pédagogiques savèrent particulièrement intéressante dans certains domaines
(anatomie par exemple).
Sciences économiques et sociales : en prise avec des questions actuelles, cette
discipline peut utiliser Internet pour avoir accès aux informations les plus récentes
(base de données) ; A cette occasion, un important travail critique sur les données
ainsi recueillies peut être effectué. Lorsque des formules mathématiques sont
utilisées pour expliquer des phénomènes, des simulations peuvent être proposées avec
des tableurs pour appliquer le concept.
Histoire- géographie : de très nombreux cédéroms ou sites Internet proposent des
ressources, en particulier iconographiques, qui peuvent être utilisées à bon escient
dans le cadre pédagogique. De plus, le développement dInternet offre de nombreuses
possibilités daccès à des bases de données.
Français : le développement des corpus numérisés est en train de bouleverser
létude des textes, par exemple la recherche doccurrences. Lenseignement
des lettres devra tenir compte de cette évolution. La création de sites Internet qui
suppose une bonne maîtrise du langage et la capacité à construire un scénario
hypertexte peuvent également entrer dans les objectifs de lenseignement du
français.
Langues : lutilisation des cédéroms, en particulier des cédéroms à
reconnaissance vocale doit être encouragée.
Philosophie : les aspects éthiques, épistémologiques et sociaux des nouvelles
technologies de la communication et de linformation doivent faire partie du
programme de philosophie.
Disciplines technologiques : dans les séries sciences et technologies tertiaires et
sciences et technologies industrielles, lusage différencié de linformatique
de gestion ou de linformatique industrielle est dores et déjà très bien
intégré.
Citoyenneté et vie
lycéenne
Léducation civique,
juridique et sociale
Dans toutes les séries est introduit un enseignement déducation civique, juridique
et sociale. Cela correspond à une nécessité de formation de plus en plus claire,
soulignée dans le discours d'investiture du premier ministre et qui rejoint une très
forte demande des élèves. Ce nouvel enseignement doit être organisé sous forme
dapprentissage au débat. Les thèmes, définis dans le programme national, sont en
prise avec lactualité et doivent encourager les élèves à argumenter, à
défendre leurs opinions tout en respectant le point de vue dautrui.
Léducation civique, juridique et sociale est donc un apprentissage de la
citoyenneté et de la démocratie.
Cet enseignement complète les contenus dinstruction civique inscrits sous divers
aspects dans les programmes de toutes les disciplines. Dans la voie professionnelle, cet
enseignement viendra en supplément des enseignements actuels.
Cet enseignement fera lobjet dun contrôle au baccalauréat selon des
modalités qu'il reste à définir.
Vie lycéenne
La vie à lintérieur des lycées, le rôle des élèves dans le fonctionnement des
établissements, la place qui leur est dévolue dans les organes de dialogue, de
réflexion et dexécution des établissements et, de façon générale, les
relations entre les adultes et les élèves doivent évoluer parallèlement aux missions
du lycée telles quelles sont définies par la charte.
En effet, la confrontation permanente entre lacquisition progressive des
connaissances et des attitudes intellectuelles et morales nécessaires à lexercice
dune véritable citoyenneté et la pratique concrète des exigences de la vie
démocratique au sein des établissements est un des apprentissages que le lycée doit
offrir à tous les jeunes quil accueille et quil forme.
Cest pourquoi ce qui est communément appelé, depuis les années
quatre-vingt-dix, la vie lycéenne doit être désormais envisagée non
comme un secteur à part, mais comme le résultat de lensemble des apprentissages,
des relations entre les élèves et les adultes, et dun fonctionnement interne doté
dun sens et dune cohérence pour tous.
Des mesures seront prises suivant cinq axes :
- une architecture pour une vie lycéenne satisfaisante
- la création du conseil de la vie lycéenne
- la réorganisation des élections
- la transformation du rôle et la place des lycéens dans l'institution
- faire connaître la vie lycéenne
une architecture pour une vie lycéenne satisfaisante
Pour redonner au fonctionnement interne des établissements un sens, cest
dabord lespace du lycée qui doit sadapter et se moderniser.
Les collectivités territoriales ont, depuis les lois de décentralisation, la
responsabilité des locaux et de lentretien des lycées. Les conseils régionaux ont
accompli un incontestable effort auquel il faut rendre hommage. Cependant, si lEtat
a su organiser le transfert de ces compétences, il a, dans le même temps, négligé
leffort de dialogue et de conception qui aurait permis de faire de cette grande
vague de construction, loccasion de linvention dun nouveau lycée,
conçu très différemment, libérant ainsi les possibilités dinnovation. La
création dun fonds exceptionnel daménagement doté de 4 milliards de francs
permettant aux Conseils régionaux de souscrire des prêts à taux zéro, devrait être
loccasion dune réflexion à la fois urbanistique et éducative nouvelle. Les
objectifs sont les suivants :
construire ou aménager, dans chaque lycée, des lieux de vie pour les lycéens,
construire ou aménager dans chaque lycée des salles de grandes capacités pour donner à
la vie culturelle et sociale les moyens de se développer,
permettre un meilleur accès aux centres de documentation, aux salles dinformatique,
à des laboratoires de langue modernes et à de nouveaux outils de travail,
construire ou aménager dans chaque lycée des lieux pour les enseignants afin quils
puissent travailler dans de meilleures conditions et recevoir les élèves ou leurs
parents,
achever la remise aux normes en matière de sécurité des équipements des lycées
professionnels ainsi que de ceux destinés aux enseignements technologiques.
Aménager des salles pour faciliter l'aide individuelle et les TPE.
Améliorer les installations sportives des établissements.
Les internats, plus particulièrement dans les lycées professionnels, doivent faire
lobjet dune attention particulière.
En liaison avec les collectivités territoriales concernées, le Conseil National de la
Vie Lycéenne sera informé des projets engagés.
une nouvelle instance : le conseil de la vie lyceenne
Le fonctionnement des divers organes représentatifs du lycée fera lobjet
dune remise à plat complète. Lobjectif est de simplifier ces structures, de
resserrer leur articulation et dalléger leur fonctionnement pour permettre à la
vie démocratique, à lintérieur des lycées et pour tous les acteurs de la
communauté éducative, davoir un caractère moins formel.
Pour y parvenir, il est important de distinguer ce qui relève du fonctionnement concret
et de la vie quotidienne dans létablissement - champ du nouveau Conseil de la Vie
lycéenne -, ce qui relève de lorganisation du travail et du temps scolaire ainsi
que de la stratégie pédagogique et éducative globale de létablissement - champ
du Conseil dAdministration -, et enfin ce qui relève du champ de la classe
proprement dite et dun dialogue entre professeurs et élèves.
- 1 Des heures de vie de classe
Un des objectifs sera de généraliser, le plus rapidement possible, des heures de vie de
classe, pouvant avoir lieu tous le quinze jours ou tous les mois.
- 2 Les délégués des élèves
Emanation de lensemble des classes, ils jouent un rôle fondamental.
Institutionnellement. Ils sont constitués en Conseil des délégués. Cependant, le
nombre des délégués (plus de 100 dans une majorité détablissements), les
contraintes dorganisation générale, les emplois du temps de chacun, parfois, le
manque de locaux mais aussi labsence de définition claire du rôle de cette
instance en rendent le fonctionnement excessivement lourd et de peu de profit pour la
communauté éducative et les élèves eux-mêmes. Cest pourquoi lélection
dun bureau du Conseil des délégués est une pratique fréquente. Il est proposé
de le supprimer. Le Conseil des délégués, par souci de clarification, les délégués
de classe, une fois élus, devront procéder à la désignation des représentants des
élèves au Conseil de la vie lycéenne et au Conseil dadministration. Les
délégués peuvent être à tout moment être réunis ou se réunir, avec laccord
du chef détablissement. Ils peuvent effectuer un travail par niveau les
délégués des classes de seconde, de première et de terminale, par exemple.
Conseil de la vie lycéenne
Un Conseil de la Vie Lycéenne est mise en place. Il sagit dune instance
décisionnelle pour tout ce qui concerne la vie matérielle des élèves. Elle est
présidée par le chef détablissement qui peut sadjoindre un vice-président
lycéen, élu par les lycéens membres du Conseil de la Vie lycéenne. Le chef
détablissement rend compte des décisions du CVL devant le Conseil
dadministration. Il établit lordre du jour des réunions du Conseil de la Vie
lycéenne, après consultation des membres.
Le champ de compétences du Conseil de la Vie lycéenne est dabord la vie lycéenne
entendu au sens concret et quotidien du terme, à savoir : initiatives en faveur dun
accueil des élèves en début dannée, toutes les actions qui contribuent à leur
bonne information sur les attentes du lycée à leur égard, le sens de cette institution
et son fonctionnement concret, la gestion des fonds de soutien à la vie lycéenne, la
gestion de la maison des lycéens, des lieux de vie divers déjà présents et amenés à
se développer encore dans les établissements, toutes les activités associatives
présentes dans létablissement, les questions relatives à la vie matérielle, à
la sécurité quotidienne, aux locaux et, de façon générale, au bien-être commun ainsi
quau fonctionnement de la vie lycéenne au sens plus institutionnel du terme.
Lobjectif est dintroduire un fonctionnement démocratique plus simple, plus
concret et plus rapide en amenant léquipe de direction, les lycéens et les
personnels à participer en commun à lélaboration de décisions immédiates
concernant la vie matérielle et le bien-être collectif dans létablissement. Les
élèves sont souvent soucieux de ces questions concrètes et souhaitent sy
investir, développant ainsi leur sens des responsabilités et leur sentiment
dappartenance à un lieu et à une institution à laquelle ils sont attachés, sans
bien en connaître la complexité et les contraintes de gestion. Un échange sur ces
questions concrètes non seulement avec léquipe de direction mais aussi avec des
personnels non enseignants (les personnels médico-sociaux présents dans
létablissement et les personnels ouvriers et de service) ne peut quêtre
enrichissant et favoriser un apprentissage des responsabilités chez les élèves.
Le Conseil de la vie lycéenne se réunira au mois trois fois par an avant les réunions
du Conseil dadministration. Il pourra être convoqué en dehors de ces dates par le
chef détablissement. Le Conseil de la Vie Lycéenne est une instance dont la
composition doit être au moins paritaire. Composée de 15 à 20 membres, en fonction de
la taille des établissements.
Il comprend, outre le chef détablissement, des membres de léquipe de
direction, des Conseillers Principaux d'Education, des représentants des enseignants et
des personnels non enseignants. Les parents délèves peuvent y participer. Ainsi la
moitié des représentants des élèves sont-ils désignés par les délégués réunis en
assemblée. Concernant lautre moitié des représentants des élèves, ils peuvent
soit être désignés par les délégués parmi ceux qui jouent un rôle important et
reconnu dans la vie associative de létablissement sans être délégué pour
autant, soit être désignés par le proviseur en fonction des critères suivants :
participation à la vie de létablissement, responsabilités associatives,
etc.
Cette dimension décisionnelle nexclut pas que le Conseil de la Vie lycéenne
doivent avoir une dimension consultative, par lintermédiaire de commissions de
travail et de réflexion, notamment sur laccompagnement des élèves.
Lexpérimentation actuellement en cours a montré que dans de nombreux
établissements, un dialogue était en train de prendre forme. Il importe de ne pas
larrêter. Larchitecture qui est proposée ici permet aux établissements
dintégrer le résultat de leur expérimentation en se dotant dune
possibilité nouvelle : la prise de décision éclairée par une discussion
collégiale.
Le champ de compétences, le fonctionnement et la composition de cette nouvelle instance
seront définis par décret.
des commissions émanant du conseil de la vie lycéenne
Les pratiques recensées dans de nombreux établissements montrent que le travail en
commissions permet un dialogue fructueux sans formalisme. Elles seront désormais
instituées. Tout en laissant aux établissements une marge de manuvre nécessaire
pour se doter des instances de travail correspondant à leurs projets, seront instituées
au moins deux commissions : lune de suivi du projet détablissement,
lautre de suivi de laccompagnement des élèves.
Ces commissions, mixtes dans leur composition, seront dotées dun rapporteur. Par
son intermédiaire, elles rendent compte de leurs travaux et émettent des avis devant le
conseil dadministration. Sur certains sujets, les avis dune commission
pourraient être obligatoires, de telle sorte quil y ait, en amont du Conseil
dadministration, une discussion interne entre les différentes composantes de
létablissement. Ce serait le cas du suivi du projet détablissement et de
tout ce qui est relatif à laccompagnement des élèves. Ces commissions
émaneraient dune part du Conseil de la vie lycéenne et des délégués de classes
dautre part. La commission de suivi de laccompagnement des élèves serait
rattachée au Conseil de la vie lycéenne.
Le conseil d'administration
Une réflexion concernera aussi le fonctionnement du Conseil dadministration qui
doit être absolument amélioré. La question dune représentation distincte des
élèves dun côté et des fédérations de parents délèves (le terme de
groupements présent dans les textes actuellement en vigueur ne
correspondant pas à la réalité de la vie des établissements) de lautre sera
posée. Disposant de deux collèges distincts, parents et élèves auront
une place plus claire et les représentants des lycéens pourraient ainsi disposer
dune représentation plus importante quactuellement.
les élections
- Les élections représentent un moment indispensable de la vie démocratique
Elles doivent être loccasion dun apprentissage effectué dans de bonnes
conditions. Cest pourquoi une journée citoyenne sera libérée au mois
doctobre. Un effort devra être fait pour respecter les formes, toutes porteuses de
sens, de la démocratie. Vote à bulletin secret, urnes, isoloirs, profession de foi
relèvent non seulement dune symbolique mais aussi dune longue et progressive
théorisation politique dont le sens et les enjeux devraient pouvoir être restitués. Ce
travail devra se faire avec les enseignants et pourrait être loccasion de démarrer
une éducation à la citoyenneté dans les établissements.
- Les mandats des représentants des élèves au Conseil de la vie lycéenne et au Conseil
dadministration seront portés à deux ans.
Il en sera de même du mandat des représentants des élèves aux CAVL et au CNVL. Cet
allongement des mandats à deux ans pourrait concerner lensemble des fonctions
électives dans létablissement. En ce qui concerne les premiers, seront élus pour
chaque place de représentant, un titulaire et un suppléant. Dans la mesure du possible
le suppléant devrait provenir dun niveau précédent celui de son titulaire pour
permettre une continuité en cas de fin de scolarité du titulaire.
Le rôle et la place des lycéens dans linstitution
Le nombre de représentants des élèves présents au CNVL sera augmenté, chaque
titulaire pouvant être accompagné de deux suppléants.
Le CNVL bénéficiera de moyens de travail et de communication qui lui permettront un
meilleur échange des informations. Un serveur INTERNET spécialement dédié au CNVL sera
ouvert au Ministère et alimenté en informations réglementaires et pratiques qui font
souvent défaut aux élèves. Chaque élu dun CAVL disposera dune adresse e
mail. La liste de ces adresses e mail sera diffusée chaque année au CNVL.
Outre son rôle consultatif, le CNVL déterminera chaque année un thème de travail. Il
soumettra ses travaux au Ministre de lEducation Nationale lors dune séance
exceptionnelle le rapport annuel du CNVL - de fin dannée scolaire qui pourra
être ouverte à dautres représentants de la communauté éducative ou à des
personnalités qualifiées à la demande des lycéens.
Chaque rectorat devra restructurer son équipe de vie scolaire de telle sorte quun
responsable vie lycéenne et vie des établissements soit clairement
désigné pour être linterlocuteur et le correspondant permanent des élèves et
des établissements sur ces questions. Ce réseau des correspondants vie lycéenne sera
suivi et animé par la direction de lenseignement scolaire.
Faire connaître la vie lycéenne
Un certain nombre de droits et de libertés ont été accordés, en 1990 et 1991, aux
lycéens. Ces droits entérinent la maturité et, bien souvent, la majorité juridique de
fait des élèves de lycée. Comme toute liberté, ces droits doivent être compris pour
être exercés en conscience par les élèves et respectés par chacun dans
létablissement. Or, la perte de sens de linstitution scolaire dans son
ensemble, le manque très réel dinformations aussi bien chez les personnels que
chez les élèves contribuent à brouiller la compréhension de ces droits et, partant, à
en freiner lexercice.
La présentation de ces droits, insérés dans le contexte des obligations que
léducation nationale impose nécessairement aux élèves et aux personnels,
pourrait faire lobjet dune présentation solennelle et dun travail
pédagogique dans chaque établissement.
A un autre niveau, et de façon plus concrète, un guide dinformation à vocation
pratique sera réalisé sous légide du ministère, avec la participation de
représentants du CNVL. Ce guide sera diffusé non seulement aux élèves entrant en
seconde mais aussi à ceux de troisième qui sapprêtent à franchir les portes du
lycée.
Les nouvelles technologies seront mises au service dune meilleure diffusion des
textes réglementaires existants et de la richesse des pratiques développés dans les
établissements en matière de fonctionnement interne et de vie démocratique.
La formation initiale et continue des chefs détablissements, des enseignants et des
autres catégories de personnels représentés dans les lycées fera une plus large place
à ces questions.
Le sport
En plus des enseignements obligatoires déducation physique, les activités
sportives doivent trouver une place croissante dans la vie lycéenne. LUnion
Nationale du Sport Scolaire doit être développée afin doffrir à tous les
élèves la possibilité de pratiquer des activités sportives en compétition, mais aussi
hors-compétition. |