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les
chercheurs que nous avons rencontrés
Cette année nous avons rencontrés trois chercheurs, deux de manière
préparée et un de façon totalement fortuite au salon de l'éducation, nous
commencerons donc celui-ci.
Nous avions
soumis comme problème à nos élèves : comment faire marcher un robot à
partir de nos éléments de construction Lego?
La tâche paraissait simple mais
nous pouvons dire que le problème était peut être un peu complexe, en
revanche il avait le mérite d'être interdisciplinaire car il fallait
utiliser les connaissances et les modes d'observation développés en biologie ( programme sur les
muscles et la locomotion) .
Ce chercheur, Herbert Hörtlehner,
d'une université de Vienne, présentait
avec ses élèves des robots se déplaçant avec des pattes et apprenant à ce
mouvoir grâce à l'intelligence artificielle. Cette occasion n'a pas été
perdue pour nos élèves puisqu'ils ont pu découvrir quels étaient les problèmes
rencontrés (la maîtrise de l'équilibre en particulier) et auxquels les
chercheurs devaient se confronter pour faire marcher un robot. (Voir document)
Hervé Willaime est ,lui , chercheur au CNRS et est impliqué dans un
contrat "passion recherche" avec nous depuis deux ans, il étudie
les micro-systèmes ce qui consiste à faire des écoulements de fluides à l'échelle
de quelques microns, afin de fabriquer des micro-mélangeurs. Il nous a rendu
visite au collège et nous lui avons posé de nombreuses questions en
particulier sur son cahier
(voir questionnaire à Hervé
wilaime)
Enfin nous avons rencontré deux fois Didier Lacour, pendant la semaine
de la science et lors d'une visite au collège, il travaille sur la physique
des particules à l'université de Jussieu, son intervention a été très
enrichissante concernant les écrits que les chercheurs doivent produire, et
plus généralement sur le métier de chercheur.
Nous tenons encore une fois à remercier ces chercheurs qui ont passé
du temps avec nous et qui n'ont
pas hésité à répondre à tout nos interrogatoires, avec plaisir et intérêt. |
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les laboratoires que nous avons visités
Ce
chapitre est très court, car il est très difficile d'emmener des élèves
dans un laboratoire, cela pose des problèmes de sécurité car les
laboratoires de Paris sont exigus, mais nous avons néanmoins , pendant la
semaine de la science, pu découvrir le laboratoire de physique nucléaire et
de haute énergie de l'université de Jussieu, nous avons pu rencontrer des
chercheurs et des techniciens qui travaillent sur le projet Atlas (accélérateur
de particules) le cas était particulièrement intéressant car les particules
sont difficiles à montrer mais les techniciens nous ont présenté des problèmes
techniques concernant les électrodes
d'un détecteur de particules du système Atlas. |
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les pratiques que nous avons découvertes
Nous pouvons dégager plusieurs
utilisations du cahier pour les scientifiques
C'est un outil indispensable à
la recherche il est toujours présent et est toujours organisé de manière
chronologique
Son
format est de type grand cahier (format A4 ou 24X32) et souvent bien tenu,
c'est un outil soigné car très proche du journal intime.
Certains
notent des résultats d'expériences ne mettant aucune remarque concernant la
préparation des expériences en revanche d'autres pratiques font apparaître
la préparation ainsi que les résultats.
On
ne note pas tout dans ce cahier les idées qui passent par la tête peuvent être
notées dans un carnet de petit format qui se met facilement dans la poche, ce
carnet contient d'autres renseignements plus personnels, des appels téléphoniques
, des N°, cette pratique reprend celle des carnets de Marcel Proust dont le
format permettait de les mettre dans le revers de son veston. En revanche
Proust rédige une œuvre complète dans quatre carnet, le chercheur lui remet
dans son cahier ce qui lui est nécessaire le carnet est utilisé mais son
absence n'entrave pas le processus de pensée qui est présent dans le cahier,
le chercheur à besoin aussi de plus d'espace, tableaux, courbes, diagrammes
se retrouvent souvent dans ses pages |
le choix des
chercheurs
Nous prenions l'année précédente
des chercheurs totalement au hasard, mais nous avons aujourd'hui essayé de créer
un cahier des charges, afin que nous ne perdions pas de temps en rencontres
inutiles.
Pour que notre expérience puisse
fonctionner, les chercheurs doivent être de haut niveau et travailler sur de
la recherche fondamentale, plus leur domaine d'activité est spécifique et
hors de portée des élèves, mieux c'est.
C'est un paradoxe mais les
raisons sont simples:
-
Nous ne formons pas des futurs scientifiques, nous ne voulons pas
donner par ces rencontres des idées de poursuites d'étude et de pré-orientation.
Le très grand décalage de niveau permet de parer à cette erreur (ce qui
n'exclut en aucune façon que nos élèves deviennent des scientifiques, et
que par ces rencontres ils puissent se donner une idée du chemin à
parcourir).
-Nous voulons que
les chercheurs montrent comment ils travaillent, pas le sujet sur lequel ils
travaillent (ce qui permet aussi de faire intervenir des chercheurs quel que
soit leur domaine). La recherche fondamentale est tellement décontextualisée
que le chercheur ne peut rentrer dans le détail de son savoir (expliquer le
Bozon de Higgs à des élèves de 5eme n'est pas chose facile) il est donc un
peu "forcé" d'expliquer:
-
Comment il utilise son cahier d'expérience
-
Comment il cherche
-
La part du hasard, et comment le saisir
-
Ses méthodes de recherche
-
Comment il travaille en équipe
(voir en annexe : Questionnaire à Hervé
Willaime)
De plus nous n'avons pas pour objectif de
surcharger l'esprit de nos élèves avec des savoirs supplémentaires.
Lorsque
les élèves s'aperçoivent des points communs , le dialogue s'engage, ils ont
"trouvé" un modèle qui rencontre les mêmes difficultés dans un
contexte totalement différent à un niveau différent du leur. |
les différents
écrits des chercheurs
M. Lacour dans son exposé a montré aux élèves
les différents écrits qu'un chercheur doit rédiger . Cet exposé était intéressant
puisqu'il montrait aux élèves que le chercheur n'est pas qu'un homme de
pratique mais qu'au contraire il doit en permanence faire état de ses avancées
La thèse : le chercheur doit rédiger ce document sur un sujet, il est
alors dans un laboratoire, sur une durée de trois, le document est une
succession de résultats et de mise en place d'expériences le tout au service
de son objectif, de la thèse qu'il développe.
Les articles : le
chercheur doit publier des "morceaux" de ses recherches souvent an
anglais ces articles sont publiés dans des revues spécialisées uniquement
lues par d'autres chercheurs souvent dans le monde entier
Le site de recherche : rappelons qu'internet a été mis au point par
des chercheurs pour mettre en relation des chercheurs, c'est une porte plus ou
moins ouverte sur les laboratoires, le discours est plus ou moins vulgarisé
mais il permet de connaître les travaux de chacun
le Cahier d'expérience : c'est un cahier lié à une expérience le
chercheur note ce qu'il a fait les dates, les résultats, ce document n'est
pas personnel, cela s'apparente plus à un registre dans lequel chaque membre
de l'équipe apporte ses modifications
le
cahier de manipulation : Enfin nous rentrons dans l'outil de communication le
plus intime que le chercheur doit produire. Avant tout il faut dire que ce
cahier n'est utilisé réellement que lorsque le chercheur est dans un
laboratoire, avant on trouve des traces mais c'est ce que l'on peut appeler un
cahier de TP. Il n'y a pas d'enseignement spécifique autour de cette pratique
scientifique et c'est aussi pour cela qu'il n'existe pas un modèle de cahier,
mais différentes appropriations. Ce cahier est souvent relu uniquement par
son auteur. |