Chapitre 5

Éduquer, instruire, guider, former 

 

Faire la classe, ou gérer un groupe ne peut se réduire à une série d’actes et de techniques, si sophistiqués soient-ils. Les pratiques pédagogiques emportent toujours des valeurs, variables d’un enseignant à l’autre, qui en définitive produisent des effets parfois très différents, à pratique égale.  La loi d’orientation de 1989 fait l’objet d’une redéfinition du projet politique de l’école, notamment sur la place de l’élève dans le système éducatif, et par effet rétroactif sur la posture de l’enseignant : est-ce la même chose qu’éduquer, instruire, guider, former ? Pas si sûr.  Quand j’enseigne, au delà des objectifs de ma discipline, quelles sont les finalités que je sers ? Quand je conduis ma classe, qu’est-ce qui me guide finalement ?

 

scénario de départ Apprendre, c’est expliciter et faire expliciter

 

« Je ne vois pas comment faire plus participer mes élèves quand je dois transmettre un certain volume de contenus. » Un proverbe chinois, de ceux qu’on invente, dit « mieux vaut apprendre à pécher que donner un poisson ». En ce sens, avec les meilleures intentions du monde, on peut être tenter de trop assister l’élève dans sa démarche et ainsi vider l’action de tout apprentissage possible pour ne proposer qu’une simple reproduction d’exercice. Ce dont il est question, c’est comment apprendre, plus précisément comment organiser les conditions de classe pour faire en sorte qu’ils apprennent ensemble. A ce titre, la conduite de classe peut s’incarner en une série d’actes très quotidiens, comme par exemple :

 

 

 

 

 

 

scénario de départChoisir son mode d’enseignement en fonction des effets recherchés

 

« J’ai du mal à sortir du genre « cours dialogué » bien pratique, mais usant et usé à force, et pour les élèves et pour moi. » Engager les élèves dans des activités plus efficaces dépend aussi de variables que vous pouvez activer ou non selon les cas. Les implications en terme d’activité-professeur, d’activité-élèves sont différentes suivant les situations mises en place. Le tableau ci-dessous fait jouer sur vos tableaux de bord quatre variables. On retrouvera la même antienne, à savoir : pas de bon ou de mauvais cas, mais des choix à faire en toute connaissance de cause en terme d’effets et de résultats, et une variété requise des situations.

 

typologie des situations de classe

activités et attitudes des élèves

utilisation de documents, du manuel

activité et attitude du professeur

production de la trace écrite

L'EXPLICATION EN CONTINU 

le professeur mène l'explication avec le support éventuel de documents, les élèves suivent et prennent une trace écrite

-

passivité attention vascillante (15 mn par heure)

-

+

-

aucune assurance d'une compréhension par l'élève

LA LEÇON PAR SÉQUENCES 

le professeur mène une explication entrecoupée par des activités-élèves et par une prise de trace écrite

+

alternance des séquences

+

centré sur 2 ou 3 documents, pas plus

+

- +

si et seulement si la trace correspond aux travaux-élèves

LEÇON DIALOGUÉE 

le professeur mène l'explication en interrogeant les élèves et en corrigeant les réponses pour aller vers une trace écrite

+

permet de travailler sur les savoir-faire

+

+

démarche d'évaluation formative

- +

si et seulement si la trace correspond aux travaux-élèves

LE TRAVAIL SUR DOSSIER 

le professeur, après avoir fourni aux élèves les explications nécessaires, suit l'activité de l'élève sur dossier qui comporte ou non la trace écrite

+

chaque élève est suscité, étape importante dans l'autonomie de l'élève

+

gros travail préparatoire de supports adaptés à la fois aux contenus exigibles et au public scolaire

+

application d'une pédagogie différenciée et formative liberté de déplacement

+

produite par l'élève, avec ses représentations, directement réinvesties

Donc pas de solution ni de truc miracle !

 

scénario de départ Donner des repères pour mieux se connaître et s’évaluer

 

« Pour moi, l’orientation, c’est plutôt l’affaire du professeur principal et du conseiller d’orientation. » Enfin, éduquer renvoie forcément vers un horizon plus ou moins lointain, mais toujours certain, après l’école, le collège ou le lycée… C’est donner suffisamment de repères pour permettre aux élèves de se retrouver dans le paysage toujours complexe de l’orientation scolaire. Sans trop forcer le trait, on pourrait affirmer qu’avant d’être professeur de discipline, on est d’abord professeur d’orientation[1]. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que cette compétence professionnelle ne soit pas très explicitement travaillée en formation initiale, et qu’une fois versé dans le métier, on apprenne tout dans ce domaine sur le tas.

 D’où les traitements extrêmement divers, voire problématiques selon les établissements ; il est encore trop fréquent de voir reporter cette tâche proprement pédagogique au seul conseiller d’orientation ou de laisser la logique scolaire faire le tri, la « chose » n’étant abordée que tardivement, toujours trop tard et quand il s’agit d’échec. L’orientation ne semble pas concerner les bons élèves, ni les bons profs !

Pourtant, on peut distinguer deux domaines dans lesquels tout enseignant peut avec profit appuyer ses interventions : la découverte des formations et des métiers et la réflexion sur soi et sur ses propres compétences.

 

Revenir aux rôles et missions du professeur principal (Circulaire du professeur principal n°93-087 du 21/01/93) www.onisep.fr/nantes/site/etabscol/profprinc.htm#lacirculaire ; en liaison avec le projet de charte de l’éducation à l’orientation, eduscol.education.fr/D0095/r_EAO.htm

 

 

Faire découvrir les formations et les métiers

 

Au détour de chaque séquence proposée, chaque thème, nous sommes amenés à rencontrer des traces de l’activité professionnelle : source documentaire, objet produit, démarche employée, compétence valorisée ; les savoirs, les savoir-faire peuvent être utilement mises en perspectives, afin de passer d’une vague représentation à des actes concrets qui caractérise tel ou tel champ professionnel. Ce peut être une incise dans la présentation, une question sur qui ou sur le comment il a fait ; faire en sorte que tout savoir soit ancré dans la vie réelle, avec ce qu’elle comporte d’incertitudes et d’évolutions possibles. L’Ecole peut ainsi apprendre à décoder la société des activités socio-économiques, très largement méconnue, même chez les lycéens. Cet aspect est un point important de la check-list du professeur.

 

Zone de Texte: u       Sur l’auto-évaluation, voir « analyser des ressources »,  page
 
 

 

Engager avec l’élève une réflexion sur soi et sur ses propres compétences

 

Outre les temps proprement réservés à l’éducation à l’orientation, les possibles entretiens individuels, il faudrait mener une réflexion sur soi et ses compétences dans la plupart des cours : faire apparaître ses propres atouts, ses petites réussites, connaître ses propres besoins, tout cela, les procédures d’auto-évaluation peuvent le prendre en charge, que ce soit en phase individuelle ou collective. C’est la solution la plus sûre pour préparer sur un moyen ou long terme une orientation réaliste, pragmatique et réussie.

 

 

La démarche d’auto-évaluation fonctionne, même en primaire

 

« Des procédures comme l’auto-évaluation fonctionnent peut-être dans le secondaire, c’est plus difficile dans le primaire. » Le guidage d’un groupe est donc un travail d’entraînement régulier, plus ou moins directif, à l’analyse du travail collectif et contribue à l’élaboration de compétences individuelles. C’est précisément que ce nous propose une enseignante au Québec en primaire  grâce à ses « portraits de compétences »[2]. Par exemple, en prenant dans la liste des compétences requises présentées sur le carnet scolaire la compétence à lire des textes variés, on questionnera les élèves de la façon suivante : Comment peut-on voir que quelqu'un a atteint la compétence à lire toutes sortes de textes ? Comment détermine-t-on que quelqu'un est bon en lecture ? Qu'est-ce qu'un bon lecteur doit être capable de faire ?

 

A la lecture de cet exemple, on trouve tous les ingrédients d’un bon guidage : questionnements collectifs, élaboration progressive, auto-évaluation et retour réflexif de l’élève, continuité de l’apprentissage sur l’année.

 

Pour arriver à sortir plusieurs éléments, l'enseignant(e) peut guider les élèves en s'aidant des composantes de la compétence. Pour que ce soit plus facile pour les élèves, chaque énoncé doit commencer par « Je suis capable de... ». Ensuite, ces énoncés sont classés, avec les élèves, en trois catégories (ou plus) afin de constituer une échelle de niveau de compétence. Par exemple dans le 2ème cycle de primaire, fin septembre :

 

livre2.gif (1167 octets)Petit lecteur

• Je suis capable de lire tous les mots.

• Je fais des pauses au point.

• Il m'arrive de buter sur certains mots.

• Je suis capable de bien répondre à certaines questions en lien avec un livre ou un texte.

 

livre2.gif (1167 octets)livre2.gif (1167 octets)Grand lecteur

• Je lis un peu plus vite.

• Je lève ma voix au point d'interrogation.

• Je mets de l'intonation parfois.

• Je commence à faire des liaisons entre mes mots.

• Je suis capable de répondre à toutes les questions.

 

livre2.gif (1167 octets)livre2.gif (1167 octets)livre2.gif (1167 octets)Géant lecteur

• Ma lecture est fluide.

• Je mets de l'intonation tout le temps

• Je fais mes liaisons lors de ma lecture.

• Je suis capable de répondre à toutes les questions.

 

Par exemple, l'élève peut dessiner un livre (petit-lecteur), deux (grand lecteur) ou trois (géant lecteur) selon le profil auquel il correspond. Les appellations de chaque niveau de l'échelle ont été décidées par le groupe-classe. Et il ajoute sur son travail : « J'ai choisi ce travail parce qu'il montre que je suis capable de résumer dans mes mots un texte que j'ai lu. ». Ainsi, l’élève peut dépasser le critère simpliste affectif ou impressionniste (j’aime, j’aime pas, c’est difficile…) pour s’approprier le concept de compétence plus opératoire dans le monde de l’école, et pour plus tard.

 

Ce portrait de compétence et son échelle de niveau de compétence évoluera au fil de l'année. On peut y ajouter des éléments, en enlever quand on sait que tout le monde est capable de réussir un élément, etc. Ça se veut évolutif et vivant ! L'échelle est affichée dans la classe à chaque fois que les élèves ont à justifier le choix d'un travail. Ils ont aussi la même échelle sur une feuille dans leur portfolio afin de pouvoir s'y référer à leur gré.

 

 

scénario de départFaire émerger ses propres valeurs

« Jamais dans ma préparation professionnelle, je ne me suis interrogé ni n’ai été incité à travailler sur ce qui fonde mon action et mon envie d’enseigner. » Ce travail d’investigation personnelle que nous demandons aux élèves est relativement nouveau, et ainsi, n’a pas été toujours été mené par les enseignants eux-mêmes. Les valeurs qui fondent notre action restent encore un domaine très insuffisamment investi par la formation initiale et continue des enseignants ; elles ne sont jamais sujettes à débat, et surtout pas en salle des profs ; pour cette raison aussi, elles se cristallisent sur des objets ou des revendications en lutte parfois stérile, car l’invective n’a d’effet que de renforcer les oppositions et d’armer le conflit entre « anciens » et « modernes ».  Il ne peut y avoir de gagnant ni de perdant. Le débat n’a de sens qu’en recentrant son objet sur la nécessaire prise de conscience de chacun, sur son implication dans ses propres choix pédagogiques, sur son articulation souhaitée dans le cadre d’un projet pédagogique de l’école ou de l’établissement.

 

Parvenir à ce que je veux

 

Nous retrouvons ici Choé, jeune prof qui a décidé d’écrire son journal pendant cent jours sur le site mon.journalintime.com en mars 2003. Cent jours au cours desquels il va nous faire partager sa vie et ses sentiments. Choé écrit quotidiennement. Son style est fluide et très agréable à lire. Il laisse planer le suspense d'un jour sur l'autre et nous invite implicitement à revenir le lendemain.

 

Un prof chercheur d’or. « J'ai l'impression d'être un chercheur d'or à l'époque de la fièvre avec ma pioche et mon monocle. Je creuse dans une mine à la recherche d'un filon. Des fois, il faut détruire des idées toutes faites et bien dures (la pire ? « la lecture c'est nul », mais c'est celle que j'ai le plus de plaisir à casser) pour parvenir à ce que je veux ».

 

« Ce qui vaut de l'or, c'est l'éclair de plaisir que je vois furtivement passer dans leurs yeux quand un de mes cours arrive à les emmener loin de leurs préoccupations quotidiennes. J'ai gagné ma journée bien plus sûrement qu'à travers mon bulletin de salaire encore bien maigre ! C'est mon bénéfice à moi, immédiat et éphémère... car le leur ne viendra qu'à bien plus long terme. Je vous souhaite, si ce n'est pas déjà le cas, de connaître cette sensation un jour. »

 

On retrouve dans le récit de Choé la tension inhérente à toute conduite de classe : un travail constant sur les comportements et les résistances, une ambition élevée portée à la fois par le programme de sa discipline comme par ses intentions plus personnelles. C’est le dilemme toujours actuel éduquer/instruire. « Les emmener », guider, ou gérer sa classe ne prend son sens que dans les ambitions explicites ou non de Choé (« parvenir à ce que je veux »).

 

Détecter les valeurs de l’action enseignante

Le « ce que je veux » déclaratif mais trop implicite ne va pas sans poser de problèmes. Pour le décoder, Olivier Maulini propose un schéma intéressant[3] rendant compte de l’interaction entre trois éléments identifiés : 1. Nos projets, nos ambitions, nos intentions socio-pédagogiques. 2. Notre représentation de l’apprentissage (de l’élève). 3. Notre représentation de l’action (de l’enseignant).

 

 

Auto-test : éduquer ou former ?

 

« Ma mission est d’instruire ; le problème avec les élèves, c’est à présent qu’il faut commencer à les éduquer. » Afin d’affiner l’expression de ses propres valeurs relatives à l’action enseignante, André de Peretti propose un exercice destiné à faciliter l’émergence d’un consensus dans un groupe[4], un Q-sort, : c’est une série de propositions parmi lesquelles vous devez faire un choix que vous confrontez ensuite à ceux du groupe. Mais l’exercice peut aussi être solitaire.

 

Dans la liste des items ci-dessous, sélectionnez

·                     Les 2 qui vous paraissent les plus importants

·                     4 items dignes de considération

·                     8 items qui vous paraissent neutres

·                     4 qui vous paraissent douteux

·                     2 qui vous semblent à rejeter absolument

Les résultats sont reportés en fin de chapitre

 

Q-sort : éduquer, c’est…

1.                  Eduquer, c’est savoir attendre

2.                  Eduquer, c’est inculquer le sens du devoir

3.                  Eduquer, c’est permettre aux possibilités d’une personne de se révéler

4.                  Eduquer, c’est laisser faire.

5.                  Eduquer, c’est apporter les conditionnements qui faciliteront l’apprentissage des bonnes habitudes

6.                  Eduquer, c’est donner l’exemple.

7.                  Eduquer, c’est communiquer en profondeur avec un jeune pour l’aider à communiquer avec lui-même.

8.                  Eduquer, c’est savoir se taire.

9.                  Eduquer, c’est instruire.

10.             Eduquer, c’est dresser.

11.             Eduquer, c’est révéler les valeurs essentielles.

12.             Eduquer, c’est entraîner les jeunes à obéir.

13.             Eduquer, c’est accompagner les démarches tâtonnantes des jeunes pour qu’ils prennent davantage de hardiesse et de sécurité.

14.             Eduquer, c’est présenter les modèles de comportements fondamentaux.

15.             Eduquer, c’est apporter les contraintes immédiates qui réfrènent les instincts et les pulsions anarchiques.

16.             Eduquer, c’est provoquer inlassablement.

17.             Eduquer, c’est aider progressivement un jeune à affronter son angoisse et s’ouvrir aux autres.

18.             Eduquer, c’est savoir bousculer.

19.             Eduquer, c’est faire confiance.

20.             Eduquer, c’est s’éduquer.

 

 

Trouver son propre style d’enseignement

« Je considère l’enseignement comme une transmission de connaissances. » L’exercice sur quelques mois, sur quelques années permet à l’enseignant de trouver un rythme de croisière en matière de conduite de classe. Il s’est construit son style d’enseignement, fait d’intuitions vérifiées, d’astuces expérimentées, de petits échecs résolus et de petites réussites reproductibles. Mais il est toujours délicat de verbaliser « comment çà marche ».

 

Les quatre styles d’enseignement selon Therer-Willemart

Pour analyser plus avant son propre style d’enseignement, Therer-Willemart (université de Liège, 1982)[5]  identifie quatre styles d'enseignement représentatifs des pratiques pédagogiques observables, à partir d’une matrice bi-dimensionnelle (intérêt pour la matière, intérêt pour les élèves) et de deux niveaux d’intensité (fort, faible) qui restent indicatifs.

 

intérêt pour les apprenants

fort 

A

style associatif

techniques de travail en groupes

travaux pratiques...

I

style incitatif

exposé socratique

étude de cas, débats...

   

faible

P

style permissif

auto-didactisme assisté ou non

T

style transmissif

enseignement frontal

exposé ex cathedra

 

faible

 

fort

intérêt pour la matière

Efficace ou non, selon les circonstances

 

Chacun de ces quatre styles peut se révéler efficace ou inefficace en fonction des situations et en fonction des interventions plus spécifiques de l'enseignant ou du formateur. Il n'existe donc pas un « bon style en toute circonstance ». Ce serait contraire à nos propos et à notre intention.

 

Version "moins efficace"

Version "plus efficace"

T

style transmissif

Le formateur communique un maximum d'informations dans le temps imparti. Son exposé transpose directement un texte écrit sans l'adapter aux circonstances et au public.

Le formateur fait un exposé, mais en l'adaptant aux circonstances et au public: il annonce des objectifs, il structure, il concrétise.

I

style incitatif

Le formateur a le souci constant de faire participer les individus, il sollicite des réponses ponctuelles, mais sans exploitation effective (questions "devinettes")

Le formateur a le souci constant de faire participer le groupe, il sollicite des avis, il stimule des interventions spontanées, il utilise les réponses (questions plus ouvertes)

A

style associatif

Le formateur n'accorde qu'une confiance relative aux apprenants. Il entend les faire travailler, mais n'attend pas grand chose de cette collaboration, il ne promet pas d'aide effective, il "corrige" et "rectifie"

Le formateur fait confiance aux apprenants, il se considère et il est perçu comme une "personne-ressource" dont le rôle essentiel est de faciliter les apprentissages individuels et collectifs.

P

style permissif

Le formateur reste passif, voir laxiste. Il se contente de meubler le temps qui lui est imparti sans considération réelle pour les apprenants et pour les objectifs.

Le formateur met à la disposition des apprenants des documents de qualité bien adaptés à leur niveau. Il intervient très peu mais répond aux demandes explicites.

On peut adopter un mode en pilotage automatique (pour vous, ce serez plutôt lequel ?), mais aussi varier les styles en fonction des séquences, des thèmes ou des objectifs que vous abordez. Ce serait même conseillé et pour les élèves, et pour vous. La pédagogie, c’est peut-être répéter, mais c’est aussi l’art du renouvellement.

 

Zone de Texte:

scénario de départ AUTO-TEST

Donnez de l’orientation à votre cours

 

Prenez votre dernière heure de cours. Avez-vous à un moment ou un autre :

1-informé ou explicité un ou plusieurs aspects d’une activité professionnelle en relation directe avec le contenu, le support, le thème, la matière que vous avez enseigné ?

2-travaillé avec les élèves d’une façon ou d’une autre sur leur positionnement, le retour sur leur propre progression, sur leurs acquis ?


Résultat de l’auto-test Eduquer ou instruire ?

Quelle est plutôt votre conception de l’enseignement, entre éduquer et instruire ?

Vous avez relevé deux items qui vous semblent prioritaires, puis quatre importants. Retrouvez leur place dans le tableau ci-dessous. Vous devez voir apparaître une, si ce n’est deux tendances principales qui caractérisent votre propre conception.

Cependant, elle sera susceptible d’évolution vers d’autres tendances, en fonction d’une part de l’avancée dans votre pratique professionnelle, d’autre part en fonction des contextes différents d’enseignement et de publics scolaires que vous rencontrerez. L’objectif est ici de faire le point, de prendre ses propres repères.

 

4, 8, 19

Attitude expectative

(non intervention, retrait), laisser l’enfant se développer, confiance en l’Homme.

20

Attitude de symbiose

co-éducation élève, enseignant, recherche de l’épanouissement, travail sur soi

3,7, 13, 17

Attitude psychologisante

importance de l’affectif, l’élève est un disciple,

16, 18

Attitude de l’intervention ferme

inciter l’élève à apprendre, car il ne sait pas où est son intérêt.

9

Attitude instructiviste

l’éducation passe par le développement de l’intelligence et des connaissances, suivre le progrès des sciences.

2, 6, 11, 14

Attitude moraliste

guider les actes « vertueux » de l’élève, importance des valeurs, l’éducateur est un modèle.

5, 10, 12, 15

Attitude de contrôle

moralisant et plus interventionniste, contraindre les pulsions négatives.

 


[1] Le code de l'éducation, issu de la loi d'orientation sur l'éducation du 10 juillet 1989, stipule que l'éducation est la première priorité nationale ; le service public de l'éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants ; il contribue à l'égalité des chances. "

[2] http://www.csdeschenes.qc.ca/snaps/portfolio/Portrait/portraitcompetence.htm

[3] Sur le site LIFE de l’Université de Genève,  http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/maulini/classe.html

[4] Sur les consignes de passation du Q-sort et son exploitation, voir A. de PERETTI, Encyclopédie de l'évaluation..., p.257 sq. et le site DIVERSIFIER diversifier.fr.fm , tapez q-sort.

[5] Therer-Willemart, Univ. Liège, 1982, cité dans A. de Peretti, Encyclopédie de l'évaluation..., p. 115

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