Changer de lieu et de méthode de gestion de classe ne peut s’improviser ; un minimum de préparation est nécessaire : La première étape est sans doute celle qui permet d’identifier ce que vous voulez faire avec les élèves.

Identifier et analyser le besoin d'information

Élaborer des stratégies pour localiser l'information

Localiser et accéder à l'information

Évaluer et extraire l'information

Organiser et présenter l'information

Évaluer la démarche et la production.

http://www.dijon.iufm.fr/format/formform/idd_site/index/accueil.htm  rubrique « recherche documentaire »

Depuis que les écoles et les établissements sont en passe d’être suffisamment équipés en matériels, la recherche dans le fond de la BCD (bibliothèque centre documentaire) ou du CDI (centre de documentation et d'information) semble pour les élèves d’un autre âge. Ils ont tous à présent le réflexe de foncer sur Internet. Magique ? Non. [Voir « utiliser les tice»]

Laisser chercher les élèves sur Internet est un bon exercice pour développer leur autonomie et exercer leur esprit critique face à une masse d'informations, mais cela prend beaucoup de temps. Si vous souhaitez concentrer la leçon sur la recherche elle-même et l'analyse des documents, vous pouvez adopter une solution intermédiaire en procédant vous-même à une première sélection de sites. Pour cela vous pouvez fonctionner hors ligne ou en ligne.

Hors ligne (capture de site, enregistrement sur le réseau). Vous êtes à peu près sûr du parcours général de vos élèves, MAIS…. l’opération est un peu lourde, même en terme de mémoire disponible sur les postes. Enfin, de plus en plus de sites fonctionnent en sollicitant des ressources de recherche externes, donc impossible à utiliser en local. Vous donnez aussi une réponse relativement autoritaire à la nécessaire liberté pour apprendre….

En ligne. Vous donnez les indications de recherche à vos élèves en inscrivant sur une feuille-guide de la séquence, les adresses des deux ou trois sites à visiter… après avoir précisé, avec eux ce qu’il s’agit de trouver.

* www.ac-creteil.fr/lycee/tpe/sousmenus/7/chercher.html

Pour bien travailler la recherche documentaire avec les élèves, deux conditions doivent être réunies dans un établissement : l'existence d'un CDI équipé et la présence d’un documentaliste à plein temps. Ces deux conditions ne sont pas toujours réunies dans tous les sites. Mais cela ne suffit pas encore tout à fait : une collaboration entre l'enseignant et le professeur documentaliste favorise la réalisation du travail par les élèves. Un rapprochement qui ne devrait pas poser de problèmes puisque vous poursuivez tous le même objectif. Le tout est de bien se mettre d'accord sur les principes…

La notion de processus. La recherche documentaire ne se résume pas à une production finale. C'est au travers de stratégies complexes et personnelles que l'élève construit son savoir et produit "le document final".

La notion d'apprentissage. Toutes les étapes de la recherche documentaire sont déterminantes et c'est à l'enseignant de construire des dispositifs pédagogiques pour aider l'élève dans la maîtrise de chacune d'entre elles. Faire un dossier documentaire, ça s'apprend. Avec de la méthodologie et du temps.

La diversité des stratégies. Chaque élève construit son savoir avec une stratégie qui lui est propre mais qui est aussi évolutive. Elle peut être modifiée et enrichie. C'est la médiation de l'adulte qui peut aider à la prise de conscience des différentes stratégies pour une éventuelle modification.

L'indissociabilité des méthodes et des contenus.Pas de cours de méthodologie, mais bien des projets où méthodologie et contenu sont en interaction. Toute action des professeurs-documentalistes sans objet disciplinaire peut être à la rigueur informative, mais certainement pas formative pour les élèves.

Obligation d'une collaboration profs/docs. La collaboration Profs/Docs a pour enjeu la formation de l'élève. Elle ne doit pas être tributaire de volontés individuelles, mais bien être induite par une nécessité pédagogique. Si elle est incontournable, elle doit être aussi réaliste et négociée...

www.savoirscdi.cndp.fr

Déterminer une « plateforme » commune. Les documentalistes ont souvent établi leurs propres fiches d’utilisation du CDI. Il faut donc mettre à plat, en commun et à l’avance, pour le travail prévu : les objectifs qui concernent nos matières, ceux qui concernent spécifiquement le CDI (ou la recherche documentaire) et ceux qui peuvent être considérés comme communs.

Préciser les modalités du travail envisagé. Qui encadre ? Quels horaires ? Classe entière ou partage des élèves ? Sur les cours de la matière ou en dehors ? Quelle démarche ? Quelle évaluation (y en a-t-il une et si oui, qui évalue et qu’évalue-t-on) ?

Centrer précisément le travail des élèves de manière. Impossible de demander à des élèves, en peu de temps, de chercher les ouvrages, de les consulter, de répondre à des questions voire de faire un travail de synthèse. Il faut donc privilégier un ou deux objectifs précis.

Plus que jamais, les consignes et les questions doivent être d’une extrême clarté. La rigueur est le passage obligé vers l’autonomie.

Le travail au CDI est une séquence intégrée au déroulement du cours, pas en plus du cours. Cela a plus de sens pour les élèves, et c'est plus efficace pour vous.

* Produits en formation commune, cités par J.M. Zakhartchouk, Croisements de disciplines au collège, éd. CRDP Amiens, p.59

· Division de la classe en deux groupes avec alternance de travail par demi-classe en cours et au CDI (efficacité renforcée par le petit nombre d’élèves).

· Des références systématiques, en cours, aux ressources du CDI, voire une liste affichée en cours ou distribuée aux élèves. Un coin du CDI peut également être, ponctuellement, consacré au thème traité en classe. Il s’agit là d’encourager à la lecture et à la simple fréquentation du CDI.

· Le recours au jeu est fréquent : jeu de piste au CDI, jeu d’élaboration de questions, " concours " entre groupes...

· Travaux de groupes sur un thème puis utilisation en cours (Ex. recherche "A la découverte d’Athènes") ou au contraire recherche dans la foulée du cours (les élèves ayant parfois le choix d’approfondir ce sur quoi ils aimeraient savoir plus de choses). Dans un cas comme dans l’autre le travail au CDI peut " compenser " certaines limites imposées par le cadre du cours.

· Possibilité également de travaux sur plusieurs thèmes du programme. Par exemple : " des paysages ruraux du monde " ou encore " les temples des différentes religions ".

Vous serez sans doute parfois frustré par les ressources du CDI sur un thème que vous avez soumis à vos élèves. La politique d’acquisition de ressources au CDI est un voyage au long cours ; le fond documentaire ne peut s’enrichir que des exigences, raisonnables et argumentées, que vous formulez (et suivez) auprès de votre collègue documentaliste, soit en préparation de séquences prévues, soit en récapitulant les besoins au moment de la fin d’année scolaire ; les crédits de toutes façons doivent être engagés avant la fin octobre, un moment toujours urgent où il faut éviter de faire n’importe quoi, de peur de tout perdre.

La question de l'évaluation dépasse largement le champ de la recherche documentaire. Il s’agit de rester cohérent dans sa démarche et dans l’articulation entre pratique ordinaire de cours et pratique plus extra-ordinaire au CDI[4]. Le travail mené avec les élèves permet de développer des compétences dans la discipline ; elles se repèrent par un certain nombre d’indicateurs. L’équipe collège de l’IUFM de Dijon propose un tableau de compétences.