en tibétain, mandala se dit "kyil-khor", ce qui veut dire à peu près centre-périphérie. Tout cercle se compose d'un centre et d'une périphérie. Alors que le pourtour est perceptible par les sens et se définit dans le temps et l'espace, le milieu, le centre reste un mystère - intemporel, sans espace, échappant à toute représentation. Dans le bouddhisme tibétain, ce milieu mystérieux représente le commencement et la fin de tout ce qui est. Avec son langage imagé, le mandala est donc une carte géographique pour la compréhension de l'univers et en même temps du paysage intérieur de l'âme humaine.
Diagramme cosmique peint sur une toile ou composé de sable coloré, le mandala constitue parfois aussi un motif architectural. 
Sorte de cercle sacré,  il reflète la structure concentrique de l'univers  et contient la représentation des divinités bouddhiques. Il est associé à des exercices de visualisation, 
au cours desquels le méditant cherche à créer des images mentales de Bouddha et des bodhisattva. Le mandala conduit ainsi le fidèle sur le chemin de l'éveil. 
Le mandala sert de support au méditant, il est une représentation pure de  notre nature profonde. 
I
Il a été noté que sans en avoir le nom,  le mandala existait dans la tradition chrétienne,  de même que dans certaines représentation des Indiens d'Amérique du Nord (Navajos). 

En tant qu'objets de méditation au sens propre,  les représentations des mandalas portent en Inde le nom de Yantras.  Ils sont en général formés de triangles, de carrés et de cercles imbriqués qui,  d'une part véhiculent des contenus conscients à la signification connue et qui,  d'autre part, interpellent directement les structures psychiques inconscientes. 

Les mandalas sont des reproductions spirituelles de l'ordre du monde et  on les associe souvent dans ce sens  aux quatre points cardinaux.  Comme dans le cas du labyrinthe avec lequel on a parfois noté une certaine parenté,  c'est le centre du mandala qui attire le regard. 

Le labyrinthe symbolise, dans un espace restreint,  le long et difficile chemin de l'initiation. 
D'une façon générale, le labyrinthe représente le voyage psychique et spirituel  que l'homme doit accomplir à l'intérieur de lui-même,  à travers les épreuves et tous les motifs d'égarement, 
afin de trouver son propre centre,  l'image de son Soi.  Alors, le coeur du labyrinthe est souvent vide,  de sorte que le centre est à la fois la plénitude et le vide. 
En Orient, selon le degré d'initiation auquel on se trouve,  le centre du mandala contient différents symboles. 

Selon C.G.Jung (1875-1961), par la contemplation et la concentration,  le mandala a pour fonction d'attirer intuitivement l'attention sur certains éléments spirituels  afin de favoriser leur intégration consciente dans la personnalité.  Jung avait relevé que l'inconscient dans ses périodes de trouble,  peut produire spontanément des mandalas.  Pour lui, le mandala symbolise, après la traversée de phases chaotiques,  la descente et le mouvement de la psyché vers le noyau spirituel de l'être,  vers le Soi, aboutissant à la réconciliation intérieure et  à une nouvelle intégrité de l'être. 


Extraits de: "Tibet la roue du Temps" Actes Sud  Sylvie Crossman 

"Encyclopédie des symboles" Le Livre de Poche , Edition française établie sous la direction de Michel Cazenave

Nombre de pages sur nos différents sites sont construites suivant le modèle circulaire, solaire ou lunaire selon les cas. C'est un mode symbolique et commode d'organisation graphique des connaissances et des concepts.

voir:

un site consacré aux mandala, dont une page à travers l'histoire (bellle) et les différents symboles constitutifs