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Foire aux questions

Autour de la fonction de consultation du CEFP en établissement

(à partir de questions posées en formation par l'équipe des CEFP d'Orléans-Tours, déc. 2005

 

 

Prend-on en charge les besoins en formation des enseignants et/ou les problèmes de gestion des chefs d’établissement ?

*    Vous êtes missionnés pour traiter la commande de formation à partir de l’analyse des besoins en formation des personnels ; la commande peut être générée par des problèmes, notamment de gestion ressentie par les chefs d’établissements ; d’où l’intérêt de partir de la définition d’impacts. Au fond, quel est le problème à traiter ? Et in fine, quelle est la « solution formation » (s’il y en a une) ?

 

Comment interroger le chef d’établissement par rapport à ses projets ?

*    D’abord en l’écoutant : le déclencheur de votre venue dans l’établissement est de son fait ; il a donc des « choses » à dire ; il vous transmettra des éléments qui sont soit de son propre fait,(1er niveau) soit des remontées de sa propre consultation auprès des personnels (2ème niveau : adaptation et traduction-trahison ?) ; dans votre écoute attentive (et analytique), tentez de trouver les éléments de réponse aux cinq questions fondamentales :

Comment décliner en terme d’objectif d’impact ?

*    Décliner quoi ? En effet, avant même d’envisager toute autre solution, les échanges doivent partir de la commande initiale, dans les termes que le chef d’établissement exprime ; il y a lieu alors de conduire l’explicitation sur ce qu’il souhaite exactement changer : quel impact, c'est-à-dire, quelles traces visibles, si possibles estimables, quantifiables, sur les élèves, l’organisation, la structure, la communication. De ces précisions nécessaires peuvent alors et seulement alors découler une analyse par « tableau d’impact » suivant les catégories de personnels. Bien souvent, alors, on mesure que le temps accordé à la formation est ridicule par rapport aux impacts recherchés.  C’est pourquoi la formation ne peut être efficace qu’assortie d’un dispositif d’accompagnement. La formation, seule, ne peut tout résoudre.

 

 

       Doit-on dès le départ engager une intervention auprès des enseignants en terme de plan de formation pluriannuel, étant donné le contexte difficile ? (les enseignants ont du mal à se remettre en cause)

*      D’une certaine manière, la formation doit asseoir, renforcer, étayer les compétences et  non remettre en cause. L’insécurité ressentie peut provenir d’un questionnement abrupt ou d’une surimposition de décision non « dévolue » aux acteurs. Mais aussi d’une prise de conscience d’une relative situation d’incompétence collective, face à un problème nouveau, émergeant dans la structure.  C’est pourquoi la phase d’entretien, d’analyse collective doit permettre la mise en mots d’une situation-problème, une élaboration collective et intellectuelle qui doit progressivement faire accéder à la conscience des domaines ou niveaux à traiter possiblement par la formation.

 

       Comment amener les enseignants à réaliser que la « qualité » de l’élève a irrémédiablement changé et qu’il faut  s’adapter (psychologiquement) ainsi qu’adapter ses pratiques (professionnellement) ?

*     Cela peut être aussi un pré-supposé de votre part, une intention qui vous anime et qui peut être en décalage avec la situation très locale d’un établissement. Pour éviter ce travers, vous avez deux « armes » à votre disposition : l’écoute attentive et non intrusive du groupe rencontré ; l’analyse de cas très concret qui permet de dépasser le discours généralisant et masquant des réalités plus complexes.

 

 

       La première approche de l’enseignant par le CEFP est-elle plus aisée si elle se fait par questionnaire interposé ? L’enseignant ne risque-t-il pas de « tourner en rond » même si les questions posées le forcent à réfléchir à ses méthodes pédagogiques ?

*     Non : le questionnaire aux équipes et aux personnels ne peut être premier. Il reste une technique utile de consultation, à adapter toujours suivant le contexte, mais qui doit impérativement s’accompagner d’une phase d’information sur les objectifs, le processus dans lequel il s’inscrit, sur les relais internes et les modes d’exploitation.

 

       La venue du CEFP doit-elle être annoncée? Les enseignants ne risquent-ils pas de se sentir « pris au piège » (être obligé de se former et donc de se livrer) ?

*     Si l’entretien avec le chef d’établissement a prévu un protocole d’entretien et de consultation, l’annonce est donc souhaitable, au titre de la transparence de la démarche et de l’inscription dans un processus institutionnel qui doit permettre la réalisation de la commande. Mais de façon légère ! L’intervention du CEFP est une aide à l’émergence d’une problématique, une aide à l’analyse des besoins, une médiation externe, un recours dans une procédure d’ingénierie en formation très technique.

 

       A A…, selon le chef d’établissement, les enseignants se sentent perdus quand il n’est pas présent. Pourtant, cette absence permet une expression claire et vraie. Comment alors faire comprendre au C.E qu’il doit minimiser son rôle de Pater familias ?

*     On peut être présent même quand on n’est pas là ! De fait, l’existence même d’une rencontre, d’un entretien est le fait d’une décision concertée. On peut présenter au chef d’établissement que la réunion peut être très « technique », qu’il lui sera rendu compte par un oral rapide, par un écrit plus analytique et sur les suites à donner éventuellement.

 

       Comment concilier objectif de formation et objectif d’impact ? (les vœux des enseignants/ du C.E)

*    Les objectifs d’impacts ne sont pas négociables, car ils sont déterminés par le chef d’établissement, grâce à votre questionnement pertinent. Une fois fixés, ils donnent le cadre de la réflexion ; à partir d’eux, la consultation peut commencer et faire apparaître différents objectifs de formation, dont la teneur et le niveau de formation peuvent être « négociés » par les personnels.

 

       Doit-on donner plus d’importance à la politique rectorale appliquée par le chef d’établissement qu’aux souhaits des enseignants ?

*     Le travail sur l’analyse des besoins doit orchestrer précisément un cadre d’objectifs (fait de « politique rectorale, de projets d’établissement) et des pratiques des personnels ; de ces deux types de données naissent des écarts ; ce sont des besoins en formation. Les « souhaits » sont déjà des réponses anticipées et pas toujours adaptées ; faisons d’abord un point d’analyse sur l’état des lieux et des pratiques, avant que de poser des réponses.

 

       Comment motiver une équipe pédagogique en fin de carrière ? Comment donner le goût de la formation ? Comment  aider à rebondir sur la formation mise en place « psychologie des adolescents » ?

*     L’efficacité d’une formation repose en grande partie sur au moins deux facteurs essentiels : l’investissement formel du chef d’établissement, la valeur qu’il donne à la formation et aux personnels qui vont se former (qu’en fait-il après, ses projets) et d’autre part sur la problématique professionnelles des futurs formés. Dans le cas évoqué, la marge d’évolution que les acteurs se donnent est donc très mince ; les espoirs de changement de pratique individuelle et collective minimes. Si commande il y a, et maintenu comme telle, il s’agira d’y répondre à minima. Encore une fois, la formation ne peut tout prendre à son actif.

 

       Comment faire en sorte que l’arrivée de nouveaux (jeunes) collègues soit motivante, formatrice, élément moteur ? Mettre en place, officiellement, une cellule d’échange (des pratiques ou autres) au sein du collège ne pourrait-il pas créer des liens entre jeunes et moins jeunes ? Comment faire pour que cette idée, dans l’hypothèse où elle pourrait être porteuse, germe dans l’esprit des enseignants ?

*     C’est d’abord un travail sur la ressource humaine qui est le fait et le domaine réservé du chef d’établissement. Votre venue, sur demande, peut être l’occasion, proposée, de créer un groupe-formation ou une équipe-projet ou relais, qui peut asseoir le processus d’analyse de besoins dans l’établissement. A négocier dans le protocole de rencontre avec le C.E., mais c’est lui qui le constituera.

 

       Le questionnaire du CEFP : est-ce pour l’enseignant un espace de liberté ? Les questions élaborées peuvent-elles permettre à l’enseignant d’exprimer ses envies, ses besoins personnels ? Les questions doivent-elles aborder un projet prédéfini en accord avec le chef d’établissement (si le but est d’instaurer un plan de formation)?

*     Le questionnaire doit s’inspirer des 5 questions données ci-dessus et prend donc appui d’une part sur le cadre donné (projet, problème défini etc…),mais comporter aussi une phase de questionnement plus libre. Il n’existe que pour prendre du renseignement que vous devrez forcément recouper avec d’autres procédures de consultation.

 

       Comment définir avec les enseignants des priorités dans la formation quand il n’existe pas de consensus entre eux ?

*    La question ne se pose pas : la stratégie de formation et donc la priorisation des objectifs relève de la responsabilité du chef d’établissement ; les personnels ou leurs représentants (commissions, coordonnateurs etc…) peuvent évidemment donner un avis, consultatif.

 

       Dans l’éventualité d’une rencontre CEFP/équipe pédagogique, lors d’une journée banalisée par exemple, est-il judicieux de rencontrer l’ensemble de l’équipe pédagogique ? ou plutôt par matière ? Si le C.E désignait des « porte-parole », la rencontre ne serait-elle pas faussée dans la mesure où il est difficile d’exprimer les visées, les besoins, les problèmes des autres ?

*    Les conditions de la rencontre sont fixées dans un protocole initiale élaboré avec le chef d’établissement, où le CEFP propose une ingénierie pédagogique, propice à la consultation : par exemple, dans le cas d’une journée : un moment de présentation générale sur les objectifs, le sens de la consultation et les procédures, les suites possibles, des entretiens plus catégoriels ou thématiques (il faut donc alors être plusieurs), un court moment de 1ère synthèse orale (pas obligatoire), un écrit plus tard présentant les analyses, les problématiques abordés, les pistes envisagées et des priorités à choisir par le chef d’établissement.

 

       La fonction du CEFP est-elle aussi d’amener les enseignants en difficulté à réfléchir en terme de formation individuelle ? Cela relève-t-il uniquement de la responsabilité du chef d’établissement ?

*     Si au cours des rencontres et entretiens, vous percevez tel ou tel cas particulier, si on vient vous questionner plus individuellement, vous êtes ici représentant de la politique et des ressources académiques en terme de formation. Vous avez donc la possibilité d’aiguiller utilement vers tel ou tel interlocuteur disciplinaire, inspection, services, ressources alternatives (internet, livres etc…).

 

Décembre 2005

concept :François Muller @ 1998-2009