* MESURES POUR
LE COLLEGE DES ANNÉES 2000 :
- heures de remise à niveau en 6ème et aide individualisée en 5ème
- présentation et contenu des bulletins trimestriels
ENCART
B.O. n°28
du 15-7-1999
SOMMAIRE
MESURES
POUR LE COLLÈGE DES ANNÉES 2000
IV Préambule
V Heures de remise à niveau en 6ème
et aide individualisée en 5ème
C. n° 99-105 du 12-7-1999 (NOR : MENE9901458C)
IX Présentation et contenu des bulletins trimestriels
C. n° 99-104 du 28-6-1999 (NOR : SCOE9901441C)
MESURES POUR
LE COLLÈGE DES ANNÉES 2000
Préambule
o
Le débat qui s'est tenu récemment à mon initiative et auquel près de 80 % des
collèges ont participé, a montré que pour tenir sa promesse égalitaire et
démocratique, le collège doit évoluer afin de prendre en compte de façon encore plus
attentive et efficace la diversité des élèves et d'aider les enseignants à gérer
l'hétérogénéité des classes. Il faut créer les conditions d'un collège plus juste
qui soit capable de tendre la main à tout moment, en raccrochant ceux qui décrochent
sans freiner les autres.
Pour parvenir à cet objectif, j'ai tout d'abord souhaité
donner la parole, à travers le débat organisé dans tous les collèges, à celles et
ceux qui agissent, vivent et font vivre ce maillon essentiel du système éducatif : les
enseignants, les personnels de direction et l'ensemble des autres personnels. J'ai ensuite
pris un certain nombre de décisions, qui ont été présentées le 25 mai dernier et
publiées au supplément du B.O. n° 23 du 10 juin 1999. Un effort particulier a été
fait pour que chaque collège reçoive ce numéro spécial en grand nombre afin que chaque
adulte soit destinataire d'un exemplaire.
Ces décisions doivent permettre de répondre concrètement
aux attentes qui se sont exprimées à l'occasion du débat, et je souhaite qu'elles
soient mises en uvre le plus rapidement possible, c'est-à-dire pour la très grande
majorité d'entre elles dès le mois de septembre 1999. Certaines nécessitent cependant
que des indications complémentaires vous soient données, en particulier pour les heures
de remise à niveau en 6ème et l'aide individualisée en 5ème, les bulletins scolaires,
la liaison école-collège, le tutorat, les travaux croisés en 4ème, ainsi que les
groupes nouvelles technologies appliquées. Les textes concernant les deux premières de
ces mesures vous ont été adressés directement par courrier et sont publiés aujourd'hui
au Bulletin officiel, les autres suivront dans le courant du premier trimestre de la
prochaine année scolaire.
Une attention toute particulière doit être portée à la
6ème et à son articulation avec le cycle III : le renforcement de la continuité
pédagogique entre ces deux niveaux d'enseignement conditionne en effet la réussite
scolaire des collégiens. Dans cet esprit, nombre des mesures que j'ai décidées
concourent à cet objectif : mise en place d'heures de remise à niveau en 6ème,
réunions entre enseignants de CM2 et de 6ème, création d'un Journal du collégien en
6ème, qui sera diffusé à la rentrée prochaine, affectation à chaque classe de 6ème
d'une salle de référence.
Je souhaite que les élèves qui vont découvrir le
collège à la rentrée vivent cette étape de leur scolarité le plus harmonieusement
possible. Je connais l'engagement des chefs d'établissement et de leurs adjoints, des
enseignants et de tous les personnels des collèges pour qu'il en soit ainsi et je vous
renouvelle ma confiance.
La ministre déléguée,
chargée de l'enseignement scolaire
Ségolène ROYAL
Heures de remise
à niveau en 6ème
et aide individualisée en 5ème
C. n° 99-105 du 12-7-1999
NOR : MENE9901458C
RLR : 523-2
MEN - DESCO A2
Texte adressé aux recteurs d'académie ; aux
inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux
de l'éducation nationale ; aux corps d'inspection territoriaux ; aux chefs
d'établissement
o
C'est dès leur arrivée en 6ème que l'on doit fournir à tous les élèves les clés
pour réussir leur scolarité en favorisant leur adaptation au collège. Un effort
significatif doit donc être fait à ce niveau pour tous les élèves. À cet effet,
plusieurs mesures sont prévues : travail sur la liaison école-collège, livret d'accueil
pour chaque collégien, salle de classe réservée à chaque division de 6ème, extension
des études dirigées, mise en place d'ateliers lecture, tutorat...
Une attention particulière doit être portée aux élèves
qui arrivent au collège sans maîtriser les bases nécessaires en lecture, écriture,
expression orale et en mathématiques. C'est pourquoi, dès le premier trimestre de
l'année dernière, à la suite des évaluations nationales, un "programme
personnalisé d'aide et de progrès" pour la maîtrise des langages (1) a
été proposé à leur intention. À la rentrée prochaine, une étape supplémentaire
doit être franchie : en 6ème, seront créées des heures de remise à niveau réservées
aux élèves en très grande difficulté et en 5ème, une aide individualisée sera
proposée à ceux qui en auront besoin. À cette fin, des moyens supplémentaires ont
été délégués dans les académies.
Actuellement en 6ème, fonctionne pour les élèves en
difficulté un dispositif de consolidation des acquis de l'école primaire sous forme de
groupes souples et transversaux aux classes ou de divisions spécifiques. Après trois ans
de mise en uvre, on constate que ce dispositif de consolidation n'a pas atteint,
pour les élèves en très grande difficulté, tous les objectifs qui lui étaient
assignés en termes d'amélioration des performances scolaires et que, par ailleurs, la
classe spécifique contribue à marginaliser les élèves qui y sont scolarisés.
(1) Circulaire du 18 novembre 1998 (B.O. n° 44 du
26-11-1998)
C'est pourquoi il est nécessaire d'individualiser
davantage la prise en charge de ces élèves en leur offrant la possibilité de travailler
en très petits groupes, plusieurs heures par semaine, afin de combler leurs lacunes dans
la maîtrise des langages. Ces heures de remise à niveau en 6ème et d'aide
individualisée en 5ème seront réservées aux établissements où des besoins d'aide aux
élèves en très grande difficulté sont identifiés. Ainsi, aux moyens affectés au
dispositif souple de consolidation s'ajouteront ceux attribués pour les groupes de remise
à niveau. Dans le cadre de cette nouvelle organisation, les classes spécifiques de
consolidation n'ont plus lieu d'être.
Repérage des élèves et identification de leurs difficultés
Les groupes doivent être mis en place dès la rentrée
prochaine. Cela implique que le repérage des élèves qui rencontrent le plus de
difficultés ait déjà été effectué à la fin de cette année scolaire, ou qu'il le
soit au tout début de l'année à venir. Pour ce faire, les établissements pourront
utiliser, pour les élèves entrant en 6ème, les informations qu'ils avaient recueillies
pour l'organisation des dispositifs de consolidation et, pour les élèves entrant en
5ème, les résultats des conseils de classe de 6ème.
Pour les années ultérieures, ce repérage devra être
effectué avant la fin de l'année scolaire selon les modalités suivantes.
Pour les élèves entrant en 6ème, il s'effectuera à
partir des dossiers d'admission en 6ème qui devront comporter des indications précises
sur les acquis et les lacunes des élèves. Il nécessitera également des échanges
d'informations entre enseignants de CM2 et enseignants de 6ème. Ces échanges seront
d'autant plus fructueux que les enseignants des deux degrés auront participé en cours
d'année à des journées ou à des stages leur permettant de travailler ensemble sur des
thèmes communs. Les commissions d'harmonisation offrent un cadre pour l'organisation de
ces échanges, mais elles peuvent être utilement complétées par d'autres réunions qui
associeront éventuellement aux enseignants concernés des personnels des réseaux d'aides
spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) et des conseillers
d'orientation-psychologues.
En début de 6ème, afin de définir l'aide la plus
appropriée à chaque élève, une période d'observation de quatre à six semaines sera
organisée par l'équipe éducative. Elle permettra d'affiner le diagnostic établi en fin
de CM2. On s'appuiera sur les évaluations propres aux enseignants dans leur discipline,
l'exploitation des résultats de l'évaluation nationale, l'aide des conseillers
d'orientation-psychologues, l'observation du comportement des élèves dans la classe, en
étude et dans les autres activités proposées par l'établissement. C'est par le
croisement des informations recueillies par l'ensemble des personnels qu'un diagnostic
plus précis des compétences et des difficultés de chaque élève pourra être obtenu.
Pour la classe de 5ème, on développera les rencontres
entre équipes éducatives de 6ème et de 5ème afin de faciliter le repérage des
élèves devant bénéficier d'une aide individualisée.
Dialogue avec les familles
Lors des journées d'accueil organisées à la rentrée
scolaire, les familles seront informées de la mise en place de ces nouveaux dispositifs
en 6ème et en 5ème, de leurs objectifs et de leurs modalités. Il est important
d'insister sur le caractère positif de ces mesures, en particulier sur le contenu qui
doit mettre les élèves en situation de réussite.
Pour permettre aux parents dont l'enfant est concerné par
un de ces dispositifs d'être mieux impliqués dans sa scolarité, on favorisera les
rencontres avec les professeurs principaux. Ces échanges seront l'occasion de préciser
les attentes réciproques de la famille et des enseignants et de faire le point
régulièrement sur l'aide apportée à l'élève.
Organisation du dispositif
Chaque établissement, dans le cadre de son autonomie,
définit les modes d'organisation les plus adaptés en fonction des réalités locales en
tenant compte des principes énoncés ci-dessous.
Les élèves peuvent bénéficier au maximum de six heures de remise à niveau en 6ème et
trois heures d'aide individualisée en 5ème par semaine, dans le cadre de petits groupes
ne dépassant pas huit élèves afin d'assurer une véritable prise en charge
personnalisée. Ces heures ne doivent pas s'ajouter en totalité à l'emploi du temps
prévu pour l'ensemble de la classe, seul un dépassement d'une ou deux heures peut être
autorisé, s'il est bénéfique à l'élève.
Ce dispositif est mis en place pour l'année scolaire mais
la composition des groupes est appelée à varier en fonction de l'évolution et de la
progression des élèves. Des évaluations régulières de leurs acquis permettront de
réajuster les groupes et de redéfinir le travail à mener. L'alignement des horaires de
certaines disciplines sur une partie de l'emploi du temps, pour l'ensemble des classes de
6ème ou de 5ème, peut faciliter l'organisation des séquences en petits groupes. Les
élèves bénéficiant de ces mesures ne doivent en aucun cas être regroupés dans la
même classe pour éviter la constitution de filières.
Les heures de remise à niveau en 6ème ou d'aide
individualisée en 5ème sont prises en charge prioritairement par des enseignants
volontaires des classes de 6ème ou de 5ème assistés d'aides- éducateurs pour certaines
activités. Il est essentiel, en effet, d'éviter de multiplier le nombre de personnes
s'adressant aux élèves. Si ces heures ont d'abord pour but d'améliorer les compétences
en français et en mathématiques, les enseignants de toutes les disciplines sont
concernés par la capacité des élèves à lire, écrire, comprendre des consignes,
rechercher des informations, s'exprimer, argumenter. Les enseignants de SEGPA peuvent
être sollicités pour répondre à certains
besoins spécifiques des élèves. De même, il peut être fait appel à des enseignants
de l'école
primaire et, éventuellement, à l'intervention des RASED.
Démarches pédagogiques
Une réflexion collective de l'ensemble de l'équipe
pédagogique est indispensable pour construire une approche concertée des différentes
disciplines dans le cadre d'un projet pédagogique définissant des objectifs communs
d'apprentissage.
Le travail en petit groupe favorise une relation plus
confiante entre professeur et élèves. L'enseignant peut voir comment l'élève
travaille, quels sont les points sur lesquels il rencontre des difficultés et l'élève
peut plus facilement exprimer ses demandes. Il est important de partir de l'élève tel
qu'il est, de valoriser ses capacités afin qu'il s'inscrive dans une dynamique
d'apprentissage qui le conduise à avoir envie de progresser. Les travaux menés dans les
établissements en direction des élèves en grande difficulté ont montré tout
l'intérêt de s'appuyer sur l'exploitation de situations concrètes proches des
intérêts des élèves, l'utilisation des supports liés aux technologies de
l'information et de la communication et la réalisation de productions. Les enseignants
devront préciser les objectifs et les acquisitions scolaires des activités proposées
afin que les élèves puissent en comprendre les enjeux et mesurer leur progression.
Il importe que les élèves concernés par les séquences
en petit groupe ne se sentent pas coupés de leur classe. La coordination entre l'ensemble
des activités en classe entière et en petit groupe ainsi qu'avec les études dirigées
est essentielle. Il appartient aux enseignants d'en déterminer les modalités. Ils
peuvent s'appuyer sur le Journal du collégien en heure de vie de classe qui leur fournira
des indications précieuses sur la manière dont l'élève vit sa scolarité. Les tuteurs,
adultes référents pour les élèves qui en ont besoin, peuvent être également des
personnes ressources importantes pour assurer cette coordination.
Pour aider les enseignants dans la recherche de solutions
répondant aux besoins des élèves en grande difficulté, une brochure faisant état
d'exemples de pratiques sera adressée à tous les collèges.
Les corps d'inspection devront accompagner les équipes
éducatives dans la mise en uvre et l'évaluation de ces mesures. Les évolutions du
collège seront prises en compte par les dispositifs de formation académiques dans la
mise en place des actions de formation.
Les autorités académiques seront particulièrement
attentives à la mise en place et au suivi de ces nouveaux dispositifs qui feront l'objet
d'un bilan qualitatif et quantitatif dont les modalités seront précisées
ultérieurement.
Pour le ministre de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie
et par délégation,
Le directeur de l'enseignement secondaire
Bernard TOULEMONDE
Présentation et contenu des bulletins trimestriels
C. n° 99-104 du 28-6-1999
NOR : SCOE9901441C
RLR : 550-1
MEN - DESCO B6
Texte adressé aux recteurs d'académie ; aux
inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux
de l'éducation nationale; aux principaux de collège
o
Dans le cadre des mesures pour "le collège des années 2000", il a été
décidé de modifier la forme et le contenu des bulletins trimestriels afin de mieux les
inscrire dans une démarche pédagogique et éducative. Il s'agit d'abord d'encourager
l'élève à progresser plutôt que de l'enfermer dans une évaluation-sanction. La
sévérité, pour être utile, doit être associée à un regard positif et prospectif.
Remplir un bulletin scolaire est une tâche exigeante et
difficile pour les équipes enseignantes mais d'une importance capitale pour les élèves.
S'agissant des performances scolaires, les informations
portées sur le bulletin doivent être suffisamment précises et complètes. Ainsi, pour
les notes trimestrielles, il convient de distinguer les notes obtenues à l'oral et à
l'écrit et, pour ces dernières, d'indiquer à combien de contrôles et de devoirs elles
correspondent. L'évaluation de l'oral porte sur des compétences précises et pas
seulement sur la participation de l'élève. Il y a lieu, également, de faire figurer,
pour chaque discipline, la note moyenne de la classe ainsi que les notes minimale et
maximale attribuées aux élèves de la classe. Il y a des efforts qui doivent être
reconnus même s'ils ne débouchent pas sur de bonnes notes. Il faut donc expliquer
pourquoi et comment progresser.
Il est utile également de prendre en compte, dans
l'évaluation du travail et des activités des élèves, des compétences qui ne portent
pas directement sur les performances scolaires : sens de l'initiative, autonomie, prise de
responsabilité, travail fourni.
Les commentaires relatifs à chaque élève doivent
comporter, d'une part, une appréciation sur ses performances scolaires, valorisant ses
points forts et l'encourageant à progresser et, d'autre part, des conseils précis sur
les moyens d'améliorer ses résultats. Il convient que les appréciations portées soient
suffisamment détaillées et nuancées ainsi que respectueuses de la personne de
l'élève. Il est demandé de bannir tout vocabulaire trop vague ("peut mieux
faire", "moyen"), réducteur ("faible", "insuffisant")
voire humiliant ("inexistant", "nul", "terne") qui n'aide
aucunement l'élève. Il faut dire à l'élève ce qu'il fait et ce qu'il doit faire et
privilégier les appréciations de nature à l'encourager pour que le bulletin trimestriel
remplisse réellement son rôle éducatif.
Le bulletin et sa fonction doivent être expliqués devant
la classe, dans leur principe. Le bulletin individuel peut faire l'objet d'une analyse au
cours d'un entretien avec l'élève en présence ou non des parents, en particulier pour
les élèves qui ont besoin d'être soutenus et encouragés.
Enfin, des propositions de documents d'auto-évaluation à
remplir par l'élève au cours de l'heure de vie de classe, seront disponibles au centre
départemental de documentation pédagogique et sur le site Internet
(www.cndp.fr/college). Les équipes pédagogiques sont invitées à les utiliser : ils
permettront de mieux comprendre certaines des difficultés rencontrées par les élèves
et d'éclairer les enseignants sur les raisons de certains points faibles des élèves,
tant au niveau des apprentissages qu'à celui du comportement.
Le modèle de bulletin trimestriel annexé à la présente
circulaire peut être complété par l'établissement (la taille du modèle est celle d'un format A3).
La ministre déléguée, chargée de l'enseignement scolaire
Ségolène ROYAL