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Figures de style | autour de l'analogie et quelques métaphores |
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Sont développées ici des « figures de style », procédé par lequel l’idée exprimée revêt une forme particulière propre à attirer l’attention. La pensée analogique, inductive ou horizontale (intuition) fait un usage prédominant de l'appel à la mémoire et à la fonction de comparaison associée (similitudes). Elle est globale et, par ailleurs, demande peu d'efforts. Variété des figures, suivant les cas : |
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analogie
n. f.
Mise en relation de deux objets, deux phénomènes, deux situations qui appartiennent à des domaines différents mais font penser l'un à l'autre parce que leur déroulement, leur aspect, présentent des similitudes. Le raisonnement par analogie est la recherche d'une conclusion à partir de cette mise en relation. La métaphore et la comparaison sont des figures de l'analogie. |
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apologue
n.m.
Récit en prose ou en vers qui a une intention moralisatrice. Syn. : fable (du grec apologos, conte, récit), compte rendu, mot qui se dit spécialement d'un "récit inventé pour former les moeurs par des instructions déguisées sous l'allégorie d'une action. " Les acteurs sont habituellement des animaux; souvent aussi des êtres métaphysiques, tels que les vertus et les vices; des êtres surnaturels, dieux, génies, magiciens; des êtres inanimés, plantes, végétaux, pierres, minéraux, etc. L'auteur de l'apologue a le privilège de tout animer, de tout personnifier; on ne lui demande que de conserver à chaque être, à chaque objet, le caractère qui lui est ou qu'on doit lui supposer propre. D'où il suit que la qualité principale, essentielle du style de l'apologue, est le naturel. Le ton général doit en être simple et familier, sans négligence ni platitude; on aime à voir dans l'expression une finesse naïve, de l'enjouement dans les peintures, de la grâce dans les descriptions, qui doivent toujours être courtes et vives. (d’après http://www.cosmovisions.com/textApologue.htm )
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bestiaire n.m. Le bestiaire, appelé aussi "livre des natures des animaux", vise avant tout à enseigner une morale chrétienne simple. Reprenant la tradition du Physiologus, les bestiaires prêtent aux animaux des personnalités et des sentiments comparables à ceux des hommes, afin qu’ils servent d’exemples pour illustrer les sermons. Les bestiaires sont construits sur l’idée qu’il existe, comme le raconte la Genèse, un rapport hiérarchique entre toutes les créatures de Dieu, et que l’Homme en occupe le sommet : dans sa célèbre Consolation de Philosophie, l’un des textes les plus lus au Moyen Âge , Boèce compare ainsi les hommes qui se sont éloignés du Bien aux animaux. Les bestiaires apparaissent en Angleterre au XIIe siècle, à destination du monde aristocratique. Puis ils se répandent dans le Nord de la France et en Normandie. Les Bestiaires en latin sont destinés aux clercs ; les Bestiaires en français aux laïcs. De nombreux écrivains se sont emparés du genre pour créer des bestiaires spirituels, philosophiques, ou courtois. Au Moyen Age, les animaux sont à la fois les éléments d'un système de représentations symboliques et le fruit de la libre imagination de leur créateur. Trois principales sources d'inspiration alimentent l'imagination des artistes : les Bestiaires, les motifs venus d'Orient et l'observation de la nature. Il faut savoir résister à la tentation de voir partout des explications symboliques, sans pour autant négliger le sens caché des figures animales. |
http://expositions.bnf.fr/bestiaire/arret/3/index.htm
http://architecture.relig.free.fr/accueil.htm Pour en savoir plus : Le bestiaire
médiéval : Dictionnaire historique et bibliographique |
dialectique n.f. Art du dialogue, de la discussion ordonnée en vue de convaincre autrui (sens étymologique du terme).
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dialogique n.m. Qualifie un texte dont l'espace sémantique et les règles d'énonciation supposent une pluralité.
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fable n.f. La fable a été très longtemps confondue avec le mythe alors qu'elle est en fait un récit mettant la plupart du temps en scène des animaux. Cependant la fable possède une caractéristique essentielle qui la différencie du conte merveilleux. On met en scène des animaux dans un but bien précis qui n'est pas innocent : c'est un moyen de contourner la censure des puissants (Le Roman de Renart est une violente satire des injustices de la société féodale) et les allusions politiques sont nombreuses.
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métaphore
n. f. Figure de style qui rapproche un comparé et un comparant, sans comparatif (contrairement à une comparaison) Parfois, le comparé est lui aussi absent. Il ne reste plus que le comparant. La métaphore peut dans ce cas se transformer en devinette. Métaphore annoncée Métaphore directe :
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métonymie
n. f. Procédé stylistique qui consiste à nommer un objet au moyen d’un terme désignant un autre objet, unis au premier par une relation logique ou simplement habituel.
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mythe
n.m. Ce terme vient du grec " muthos" qui signifie "récit, fable". Selon Mircea Eliade, dans Mythe rêve et mystère, " Le mythe est censé exprimer la vérité absolue, parce qu'il raconte une histoire sacrée, c'est-à-dire une révolution trans-humaine qui a lieu à l'aube du grand temps, dans le temps sacré des commencements." Le mythe est donc un récit qui explique " concrètement" les mystères de l'homme et du monde. C'est donc moins le problème de la culpabilité ou de l'innocence qui interpelle que l'errance de ce personnage qui se cherche, qui croit savoir et qui ne sait pas. Le bonheur humain, la liberté d'agir sont au centre de ce mythe qui nous interroge sur les limites de l'homme et sur les aléas de la destinée humaine. Loin de nous donner des réponses, il continue de nous poser questions, c'est ce qui fait toute la richesse du mythe.
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parabole n. f. Ce petit récit a pour but de dégager une morale, une leçon, par l'intermédiaire de symboles. Le charme de la parabole tient à sa simplicité qui s'inscrit dans un registre de communication populaire. Point d'érudition savante ni de recherche esthétique. Le but étant de persuader, il faudra éviter toute complexité qui nuirait à la mémorisation. Dans sa structure et sa concision la parabole s'apparente aux miniatures japonaises. Moins on en dit et plus la composition du sujet doit être réfléchie. Comme si la parabole tirait sa vigueur de sa brièveté sidérante grâce à laquelle elle se frayerait une voie à la connaissance et à la persuasion. Elle s'inspire, dans sa composition, des procédés qui peuvent être repérés dans d'autres productions de la littérature populaire: contes, légendes, mythes, fables, plaisanteries, énigmes. Déjà Quintilien, s'appuyant sur Isocrate (IVe siècle avant J.C.) avait formalisé les lois qu'il a condensées en ces trois mots: brevitas, luciditas, credibilitas- ce qui veut dire: brièveté, clarté, plausibilité (Institution oratoire IV, 2, 31). Brièveté: la parabole, dans un souci de persuasion, doit éliminer tout détail superflu. Dans sa brièveté et par ses non-dits, la parabole associe le lecteur ou l'auditeur au débat et à l'imaginaire. Le silence, en effet, permet au destinataire de remplir les espaces vides et de pénétrer à l'intérieur du monde raconté.
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symbolisme n.m. Le mot est proposé par Jean Moréas (il a écrit le Manifeste du mouvement en 1886), qui utilise ici l'étymologie du mot symbole (« jeter ensemble ») pour désigner l'analogie que cette poésie souhaite établir entre l'Idée abstraite et l'image chargée de l'exprimer. Pour les Symbolistes, le monde ne saurait se limiter à une apparence concrète réductible à la connaissance rationnelle. Il est un mystère à déchiffrer dans les correspondances qui frappent d'inanité le cloisonnement des sens. Le symbolisme correspond à une réaction contre le matérialisme scientiste, dont la forme littéraire triomphante au XIXème siècle est le naturalisme : celui-ci est accusé de ne proposer qu'une vision mécaniste de l'homme et de l'univers, enclose dans une description objective
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Tiers-instruit n.m. Non, le jeu de pédagogie ne se joue point à deux, voyageur et destination, mais à trois. La tierce place intervient, là en tant que seuil de passage. Or cette porte, ni l'élève, ni l'initiateur n'en savent le plus souvent la place ni l'usage. Un jour, à quelque moment, chacun passe par le milieu de ce fleuve blanc, état étrange du changement de phase, qu'on peut nommer sensibilité, mot qui signifie la possibilité ou la capacité en tous sens. (p.29) Jadis, on appelait pédagogue l'esclave qui conduisait à
l'école l'enfant noble. Hermès accompagnait aussi parfois, comme guide. Le
petit quitte la maison de famille ; sortie : deuxième naissance. Tout
apprentissage exige ce voyage avec l'autre et vers l'altérité. Pendant ce
passage, bien des choses changent. Michel Serres, Le Tiers-Instruit (Paris, Gallimard, collection Folio, 1991). |
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ad libitum |