Comment commencer un cours
actualisé d’après de Points d’appui
et ressources de l’enseignant, André de Peretti, dir. INRP, 1983, p. 445
sq
En vue de différencier les formes variées par
lesquelles peut s’amorcer concrètement un cours ou un enseignement, nous
proposons d’abord un inventaire des comportements éventuels des professeurs,
incluant paroles, gestes, attitudes, classés selon le déroulement suivant :
avant et pendant que les élèves entrent en classe, pendant qu’ils
s’installent, et une fois que cette installation est faite.
Cet inventaire sera suivi des quelques
propositions méthodologiques qu’on peut en déduire.
Remarques méthodologiques suggérées par cette
liste des « débuts »
Remarques préalables – La manière de
commencer un cours, qu’elle soit délibérée en vue de produire un effet
déterminé ou spontanée, sinon machinale, porte un sens : elle signale dans
le premier cas une intention et dénote dans le deuxième cas chez le
professeur une manière d’être et de se sentir (face à l’institution, face à
la classe présente) générale ou au contraire très momentanée. Ce début
donnera le « ton » à l’ensemble du cours ou de l’enseignement. Il importe
donc d’y prendre attention et d’éviter les risques d’automatisme (trop
souvent, les cours commencent par des phrases toutes faites, ou par un rite
répétitif et inopérant).
Mais une manière de commencer ne renferme pas un
sens en elle-même ; son sens est conditionné par le contexte, constitué par
le professeur, les élèves et la situation dans laquelle ils se trouvent :
par exemple, le professeur jette son cartable sur le bureau ; ce geste peut
être selon le cas signe d’une épreuve de force ou un signe de désinvolture
voire d’ennui. Le début doit être ajusté en fonction de la situation pour
prendre un sens autant que possible pédagogique.
Ce sens peut être perçu plus ou moins clairement
par les élèves ; il peut avoir des incidences sur la suite de la séance. Il
peut éveiller leur attention intellectuelle ou affective. Il est donc
important que ces débuts de cours ne soient pas totalement aléatoires et
qu’ils aient été, dans chaque cas, préparés, médités, ou prémédités afin
d’assurer leur variété et leur pertinence.
On constate parmi ces débuts des débuts de
différents types :
Dans la plupart des cas, les débuts procèdent de
la volonté du professeur de mettre en place, en « scène », son cours
(contenu et/ou organisation des activités de la séance). Les débuts
procédant d’une attitude de disponibilité par rapport à la classe, semblent
moins fréquents. Ils pourraient être davantage utilisés.
Dans la quasi-totalité des cas, le professeur
prend la parole à la classe (la confisque ?), quitte à la lui rendre
rapidement.
En préparant son cours, puis en le commençant, le
professeur doit viser à se rendre présent aux élèves, avec les aspects
multiples et variés de sa personnalité ; il doit chercher à rendre chacun
des élèves présent à lui-même comme à chaque autre.
Un cours ne se réduit pas à la transmission
monotone ou rituelle de connaissances : c’est aussi une « mise en scène » :
c’est encore l’organisation d’un lieu de communication entre des personnes
(ou des rôles) de statuts différents. Il faut donc une bonne « régie », et
qui marque le début, le ton, le style et le sens d’un cours (ce que
d’aucuns appellent sa « théâtralité ».)
|
Avant et pendant que les élèves entrent en
classe
-
le
professeur entre le premier dans la classe vide, il donne aux élèves le
signal d’entrer.
-
variante : il donne ce signal une fois que les élèves se sont mis en rang
et se sont tus.
-
les
élèves sont déjà dans la classe, le professeur entre une fois seulement le
silence obtenu et il attend jusque là à la porte.
-
Les
élèves sont déjà en classe, le professeur entre et va au bureau.
-
Les
élèves sont déjà en classe, le professeur entre, traverse la classe et
règle d’éventuelles questions individuelles avant d’aller au bureau.
-
Le
professeur fait entrer les élèves devant lui, entre à son tour après le
dernier élève.
-
Le
professeur ferme la porte (fermeture : signe du début, le cours peut
commencer).
-
Il
fait fermer la porte.
-
Il
laisse la porte ouverte.
Dans la classe
A – Pendant que les élèves s’installent
-
Le
professeur jette un coup d’œil circulaire sur l’ensemble des élèves (prise
de contact avec le groupe et chacun des élèves).
-
Il
compte les élèves présents.
-
Il
fait des remarques aux retardataires.
-
Il
fait des remarques aux élèves qui s’installent.
-
Il
pose ses affaires sur le bureau.
-
Il
installe ses affaires sur le bureau.
-
Il
reste debout, devant, derrière le bureau dans une attitude d’attente ou
bien s’assoit (signification : je commencerai quand vous serez prêts).
-
Il
fait l’appel.
-
Il
prononce des paroles adressées à l’ensemble de la classe : « vous vous
installez », « vous sortez vos affaires ». Il formule des injonctions ou
des formules d’accueil : « Bonjour », « vous êtes en forme aujourd’hui »,
« ça va ? »
-
Il
prononce des paroles adressées à tous, quoique portant sur un élève : « et
alors, où est passé Bernard aujourd’hui ? »
-
Il
s’adresse, devant la classe, à un élève ou un sous-groupe d’élèves par une
question, une injonction, un jugement sur le mode humoristique (« Ca va
mieux aujourd’hui ? », « tu te décides à sortir tes affaires ? », « quelle
chance, tu as ton livre, du papier et un crayon aujourd’hui. »
-
Il
reste silencieux jusqu’à ce que le silence se fasse.
-
Il
donne des consignes pratiques pour la disposition de la salle ?.
-
Il
écrit au tableau le programme de la séance.
B- Une fois que les élèves sont installés
-
Le
professeur, après l’avoir signalé au début de l’année scolaire, laisse un
temps consacré aux communications des élèves à la classe (informations
diverses, spectacles….)
-
Il
répond à des questions d’intérêt général (comme résoudre telle difficulté
pour l’exercice à rendre à la séance suivante).
-
Il
communique le travail à effectuer pour les séances suivantes.
-
Il
donne des consignes de relaxation.
-
Il
sort le matériel (livres, documents) qu’il a apporté.
-
Il
prononce la formule : « bon ».
-
Il
donne des informations pratiques sur la séance et son programme, ses
objectifs : oralement, en l’écrivant au tableau, en distribuant une
feuille polycopiée à chacun, sans rien dire en attendant des questions
éventuelles, en commentant le programme, en soulignant les objectifs
visés.
-
Il
donne des feuilles à distribuer (textes, documents sur lesquels portera le
travail), en commentant ces textes, ou sans rien dire pour attendre les
réactions des élèves.
-
Il
dit : « prenez vos livres, page tant » (dans ces deux cas, il distribue
les instruments de travail, ou donne sur eux les précisions immédiatement
utiles).
-
Il
prononce des formules telles que : « comme on l’a dit la dernière fois »,
« la semaine dernière, on m’a dit que… » (le professeur établit ainsi une
continuité.
-
Il
dit : « Tiens, aujourd’hui, on va faire…., parler de…, passer à … (le
professeur marque de cette façon une discontinuité).
-
Il
pose une question aux élèves : « qu’est-ce qu’on avait dit la semaine
dernière sur… (il fait établir la continuité par les élèves).
-
Il
pose la question : « qu’est-ce qu’on va faire d’après vous aujourd’hui ? »
(il essaie de faire trouver, en vertu d’un certain lien de continuité avec
le passé, ce qui pourra être l’objet de la séance) .
-
Il
dit : « prenez une feuille de papier » ou « un tel, passez au tableau »
(début annonçant une interrogation individuelle ou collective, début qui
peut avoir un caractère rituel ou exceptionnel).
-
Le
professeur lit un texte bref (poème, article de journal) sans annonce ni
explication préalables.
-
Il
sort un objet (matériel, document) inhabituel.
-
Pour
ces trois derniers cas, deux variantes sont possibles : soit le professeur
reste silencieux attendant les réactions de la classe, soit il fait un
commentaire destiné à susciter réactions et questions.
-
Le
professeur dit quelques mots sur un point d’actualité (actualité générale
ou actualité pour la vie de la classe) dont il suppose qu’il est un centre
d’intérêt pour les élèves ou dont il en a saisi l’attrait parmi les mots
échangés à l’entrée de la classe par les élèves
-
Le
professeur raconte une anecdote, une histoire plaisante.
-
Le
professeur pose une question : « est-ce aujourd’hui que vous voulez qu’on
parle de… ?, », « Y-a-t-il un sujet dont vous aimeriez parler ? »,
« qu’est-ce que vous avez vu, lu d’intéressant cette semaine ? », (la
parole est conférée aux élèves).
-
Le
professeur laisse un temps déterminé consacré à la libre parole.
-
Le
professeur présente le cours sous forme de devinettes.
|