De même que la plupart des thèmes de Bosch, celui-ci est impossible à rattacher à l'iconographie traditionnelle de la fin du quinzième siècle. Il faut, pour l'expliquer, faire appel à un ouvrage très célèbre en son temps, la Nef des folles de Josse Bade, paru en 1498 et directement inspiré de la Nef des fous publié en 1494 par Sébastien Brant. Le livre raconte le voyage à Narragonia, l'île de la folie, des humains livrés à leurs vices, aux aberrations de leurs sens et oublieux de leur salut. Ici Bosch a sans doute symbolisé les "folies" du goût et de l'ouïe. La ferveur mystique du moyen-âge disparue est remplacée par une attitude moralisatrice à l'égard de l'homme.

Esprit fantaisiste et satirique tel que le sera Bruegel, qui admirera ses œuvres, Bosch préfère les sujet tirés des proverbes de la sagesse populaire. Sa verve sarcastique, son imagination originale se plaisent à inventer des métamorphoses, des paysages fantastiques où le grouillement des personnages et l'atmosphère de cauchemar inquiètent et intriguent. Comme les rêves, les tableaux de Bosch se déroulent dans un monde qui ne prend les apparences du réel que pour mieux nous tromper et où abondent les symboles semblables à ceux que la psychanalyse moderne s'applique à interpréter dans les songes

pour aller plus loin 

http://www.lemondedesarts.com/Dossierbosch.htm

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